Dans un climat politique tendu, l’union syndicale Solidaires a publié, le 9 septembre 2024, un communiqué appelant à une mobilisation massive pour obtenir l’abrogation de la réforme des retraites de 2023. Cette réforme, imposée par le gouvernement Macron malgré une forte opposition populaire, est décrite comme injuste, inefficace et préjudiciable pour les travailleurs, en particulier les femmes. Solidaires appelle ainsi à une grève générale à partir du 1er octobre pour exiger des changements radicaux.
Retour sur la réforme des retraites de 2023 : La réforme des retraites de 2023, instaurée par Emmanuel Macron, a été adoptée malgré l’opposition de 75 % de la population et des mouvements sociaux d’envergure. Des millions de personnes ont manifesté et fait grève dans tout le pays, mais la réforme a finalement été promulguée. Selon le syndicat Solidaires, cette réforme reste profondément rejetée par la majorité de la population.
En obligeant les travailleurs à prolonger leur activité de deux ans, elle est perçue comme une véritable épreuve supplémentaire, retirant à ces derniers deux années de vie en bonne santé. Plus encore, elle permettrait au capital de continuer à capter la valeur ajoutée produite par les travailleurs tout en maintenant leurs salaires à un niveau scandaleusement bas. Ce système, selon Solidaires, accroît les inégalités, notamment pour les personnes sans emploi, qui se retrouvent piégées dans des situations précaires.
Une réforme injustifiée selon Solidaires : Solidaires souligne que cette réforme ne répond à aucune urgence financière. Depuis 2021, le système de retraite est excédentaire, contredisant les discours alarmistes du gouvernement. Le syndicat propose des alternatives pour garantir la pérennité du système de retraite sans imposer un allongement de la durée de travail.
Parmi ces solutions :
- Le partage du temps de travail avec une réduction à 32 heures, permettant ainsi une hausse du taux d’emploi, notamment dans les secteurs publics.
- Une augmentation des salaires et des minima sociaux, ainsi que la mise en œuvre de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.
- La suppression des exonérations de cotisations sociales qui profitent principalement aux classes aisées et au patronat.
- Une hausse des taux de cotisations sociales, y compris une cotisation sur les dividendes.
Ces mesures permettraient de revenir à une retraite à 60 ans avec un taux plein, ainsi qu’à un maximum de 37,5 annuités de cotisation selon le syndicat.
L’urgence d’une mobilisation sociale : Solidaires accuse Emmanuel Macron de refuser ces réformes, car elles sont en contradiction directe avec sa politique, jugée favorable aux intérêts des patrons depuis 2017. Alors que la crise politique persiste et que la menace de l’extrême droite demeure, Solidaires appelle le mouvement social à intensifier ses actions pour imposer ses revendications.
L’abrogation de la réforme des retraites est, selon le syndicat, une priorité pour rétablir la justice sociale. À partir du 1er octobre, Solidaires appelle à une grève générale et à une mobilisation de masse dans les rues, avec pour objectif de « reconquérir les droits piétinés par Macron et les capitalistes ». Après l’ampleur des manifestations de 2023, l’union syndicale estime que le temps est venu de conclure cette lutte et d’obtenir les changements nécessaires.
Ce nouvel appel à la mobilisation marque une étape cruciale dans la lutte contre la réforme des retraites. Solidaires s’engage fermement aux côtés des travailleurs pour obtenir son abrogation, avec une stratégie basée sur la grève et la manifestation. Le bras de fer entre les syndicats et le gouvernement semble loin d’être terminé, et le mois d’octobre pourrait être déterminant pour l’avenir des retraites en France.