L’Université de Bourgogne est au centre d’une polémique après qu’une organisation syndicale a énoncé des pratiques de travail dissimulé impliquant des étudiants·e·s de l’UFR Sciences Humaines. Le 27 septembre, un agent administratif a publié un message sur un groupe TEAMS, normalement destiné à faciliter les échanges entre la scolarité et les étudiants·e·s, proposant à ces derniers·e·s de participer bénévolement à des tâches habituellement prises en chargé par le secrétariat pédagogique. En échange de ce travail, les étudiants·e·s se voyaient offrir des livres.
Derrière cette offre, présentée sous le nom d' »Appel à bénévolat », les syndicats (Solidaires étudiant-e-s Dijon / la section SUD de l’Université de Bourgogne) voient une tentative de l’université de masquer un travail dissimulé, une pratique clairement interdite par le Code du travail (art. L8221-1). Ce recours au bénévolat pour pallier un poste vacant, selon le syndicat, est illégal et mis en lumière des dysfonctionnements graves dans la gestion des ressources humaines de l’université. La loi est formelle : le travail dissimulé, ainsi que toute publicité visant à encourager de telles pratiques, est interdite.
De plus, l’appel à des étudiants·e·s pour remplacer des agents administratifs pose des questions sur la gestion des données personnelles et la sécurité des informations sensibles selon les syndicats. Le syndicat Solidaires étudiant-e-s Dijon s’insurge également contre la pression implicite exercée sur les étudiants·e·s, qui se voient quasiment sommés de « sauver » le service public en prenant en charge des tâches cruciales sans être rémunérées.
Cette situation pourrait être qualifiée de travail dissimulé selon les syndicats. L’université semble ainsi contourner les règles en vigueur en sollicitant gratuitement les étudiants pour des tâches normalement rémunérées. Le syndicat dénonce cette pratique et appelle les étudiants à refuser de se prêter à ce jeu, exigeant qu’un travail soit rémunéré. Il rappelle que l’université a la responsabilité de garantir des conditions de travail adéquates à ses agents, et non de transférer ces responsabilités à des étudiants·e·s non rémunéré·e·s. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la gestion de l’Université de Bourgogne, qui doit désormais fournir des explications et régulariser la situation.