Le torchon brûle chez APF France Handicap, touchée par une grève des salariés aujourd’hui, à l’appel des syndicats CGT et FO. Le motif : la présentation d’un plan social impliquant la suppression de 300 à 400 postes. Environ cinquante personnes se sont réunies à Longvic, refusant de rester passives face à la dégradation des conditions de travail et aux suppressions de postes.
Elles appellent à une prise de conscience immédiate des dirigeants. L’APF France Handicap traverse une crise, conséquence de décennies de mauvaises décisions stratégiques ayant conduit à un déficit structurel, selon les syndicats. La CGT dénonce une gestion désastreuse de la part des dirigeants et du conseil d’administration, notamment avec la création des Centres de Gestion Mutualisée (CGM).
Cette initiative, censée optimiser les services comptables, s’est révélée être un échec total selon la CGT, aboutissant à la fermeture des 12 CGM après seulement un an. Les salariés, déjà soumis à des conditions de travail difficiles selon les syndicats, ont vu leur situation se détériorer encore davantage, certaines étant contraintes de quitter leur emploi ou de déménager à l’autre bout du pays.
La mise en place des Centres de Services Partagés (CSP), en remplacement des CGM, n’a fait qu’aggraver les tensions, entraînant une surcharge de travail pour les équipes comptables et paie dans les établissements. La CGT pointe également du doigt la gestion incohérente des systèmes d’information, avec des millions d’euros dépensés en logiciels inefficaces, sans véritable réflexion stratégique.
Le Plan de Retour à l’Équilibre (PRE) adopté par le conseil d’administration prévoit des suppressions de postes massives, touchant entre 300 et 400 salariés. Cette annonce, faite par visioconférence, a été perçue comme un affront, un procédé déshumanisant qui a choquant les employés. Les baisses d’effectifs entraînent également les Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile (SAAD), dont plusieurs ont déjà fermé ou s’apprêtent à fermer.
Une mobilisation était également prévue partout en France ainsi que devant le siège parisien de l’association durant toute la journée d’aujourd’hui. Des négociations sont en cours entre les représentants du personnel et la direction générale, qui n’a pas souhaité s’exprimer pour le moment.