Ce samedi 5 octobre 2024, des militants des associations écologistes Amis de la Terre Côte-d’Or et Forestiers du Monde ont exprimé leur mécontentement devant la Maison Diocésaine de Dijon. En cause : un projet d’agrandissement du parking situé au 9 bis, boulevard Voltaire, qui entraînerait la destruction de 3 667 m² de végétation pour accueillir un parking à voitures ! Ce parc, véritable poumon vert, abrite une grande diversité d’arbres et d’espèces vivantes, selon les associations écologistes.
La décision du diocèse de remplacer cet espace par des places de stationnement, validée par un permis de construire accordé par la mairie de Dijon, suscite l’indignation. Les militants dénoncent une aberration écologique en pleine ville. Ce n’est pas la première fois qu’ils protestent. En mars, ils avaient déposé un recours gracieux auprès de la mairie, resté sans réponse. De plus, une lettre adressée en septembre à Monseigneur Antoine HEROUARD, Archevêque de Dijon, est également restée sans suite.
Face à ce silence, les écologistes accusent une gestion rétrograde de l’espace urbain, ignorant les enjeux climatiques actuels. Ils pointent également une contradiction frappante entre les actions du diocèse et les valeurs prônées par le pape François dans ses textes comme Laudato Si et Laudate Deum, où il appelle à la protection de la nature. Les militants ont d’ailleurs affiché des messages inspirés de la Bible et des écrits du pape pour rappeler cette incohérence.
Malgré une rencontre avec Paul Houdart, vicaire général du diocèse, ils se disent surpris que des questions de transport puissent justifier un tel projet, d’autant plus que la ville de Dijon s’efforce de limiter la place de la voiture au profit de la mobilité douce. La reconfiguration récente du rond-point de la Place du 30 Octobre, située à proximité, illustre cette volonté municipale selon les associations.
Dans un contexte où la pollution de l’air cause chaque année des milliers de décès en France, les militants s’interrogent : quel est le sens d’un tel agrandissement de parking ? Ils estiment que la Maison Diocésaine, lieu de culte et de transmission des valeurs chrétiennes, devrait montrer l’exemple en matière de préservation de l’environnement.
Les discussions sont restées cordiales, mais les associations n’excluent pas d’autres formes d’action. Pour elles, ce combat dépasse le cadre religieux. Il s’agit avant tout d’une lutte pour l’avenir de l’environnement et des solutions de mobilité durable. Le projet, en total décalage avec les efforts de lutte contre le changement climatique, soulève des questions profondes sur le rôle des institutions religieuses dans la préservation de la planète.