Le groupe parisien Réside Études, spécialisé dans les résidences étudiantes et seniors, traverse actuellement une période de grandes difficultés. Sa branche résidences seniors, RES (Résidences Seniors), est en redressement judiciaire, et l’avenir de nombreux établissements demeure incertain. Le tribunal de commerce de Paris devait initialement statuer sur les offres de reprise le lundi 7 octobre, mais la décision a été repoussée d’un mois, offrant ainsi un répit au groupe et la possibilité à davantage de repreneurs potentiels de se manifester. L’échéance finale est maintenant fixée au 4 novembre.
Un avenir incertain pour les résidences seniors de Réside Études
La branche seniors du groupe Réside Études est menacée de liquidation judiciaire, mettant en danger non seulement les locataires des résidences, mais aussi les investisseurs épargnants, qui risquent de subir des pertes considérables. La situation financière du groupe est tendue, marquée par une lourde dette qui pèse sur sa branche RES. En cas de liquidation, les conséquences seront majeures, les 5 000 retraités résidant dans les établissements de RES étant potentiellement obligés de quitter leur logement.
Le tribunal de commerce de Paris a décidé de repousser la date de délibération au 4 novembre, offrant aux juges davantage de temps pour examiner les offres de reprise et envisager la possibilité de nouvelles candidatures. Pour autant, l’avenir de la branche RES reste très incertain, et beaucoup de questions subsistent sur la viabilité du groupe et de ses établissements.
Résidences à Dijon, Chalon-sur-Saône et Mâcon : quelles conséquences locales ?
Sur le territoire national, les résidences seniors de Réside Études abritent environ 5 000 retraités. En Bourgogne-Franche-Comté, le groupe gère plusieurs établissements de standing. Parmi eux, on trouve à Dijon une récente résidence de 96 logements située près de la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin, inaugurée fin 2021. Le groupe compte également deux résidences ‘Les Girandières’, l’une située à Chalon-sur-Saône depuis plus de dix ans, et l’autre à Mâcon, ouverte récemment.
En outre, Réside Études exploite à Dijon deux résidences étudiantes sous le nom ‘Estudines’ (Champollion et Cité des Vignes), ainsi qu’une résidence ‘Residhome’ (appart-hôtel), qui propose depuis mi-2022 97 studios et 17 appartements T2 à destination des touristes ou des personnes en déplacement professionnel.
Une croissance trop rapide : une des causes des difficultés
D’après les documents présentés au tribunal de commerce de Paris en juin 2024, le groupe Réside Études a connu une période de forte expansion depuis 2021, avec l’ouverture de plus de 10 résidences par an. Cette croissance rapide a toutefois entraîné des difficultés à remplir les résidences à un taux suffisant pour assurer leur rentabilité. En conséquence, la branche RES a commencé à enregistrer des pertes, couvertes jusque-là par le groupe Réside Études, mais la situation est devenue insoutenable à mesure que l’endettement s’est accumulé.
Des conséquences humaines potentielles importantes
Au-delà des aspects financiers, la possible liquidation de la branche seniors de Réside Études pourrait avoir des répercussions humaines considérables. Le groupe emploie environ 2 500 personnes et certains syndicats, comme la CFE-CGC, ont déjà alerté sur la possibilité de perdre 1 450 postes. En outre, plus de 4 000 seniors seraient forcés de chercher un nouveau logement, une épreuve potentiellement traumatisante pour des personnes souvent fragiles et vulnérables.
Une audience cruciale reportée au 4 novembre
L’audience initialement prévue le 7 octobre a été reportée au 4 novembre, offrant une nouvelle chance de trouver une issue favorable. D’ici là, le groupe espère que de nouvelles offres de reprise se manifesteront pour sauver ses résidences seniors. Les autorités judiciaires ont voulu se donner davantage de temps pour évaluer les options, mais l’incertitude demeure.
Cette situation inquiète également les épargnants privés, qui ont investi dans ces résidences de standing, espérant des rendements stables et à faible risque. Avec le risque de liquidation, ces épargnants pourraient perdre une partie significative de leur investissement, accentuant le climat d’incertitude financière qui plane déjà sur ce secteur.
Un avenir incertain mais pas sans espoir
Le cas du groupe Réside Études illustre les dangers d’une croissance trop rapide et d’un modèle économique mal adapté aux réalités du marché. Avec une expansion qui a mis à rude épreuve les finances du groupe, la survie de la branche RES dépend maintenant de repreneurs potentiels capables de redresser la barre.
Le report de l’audience offre une fenêtre de possibilité pour sauver l’activité et assurer un avenir sécurisé aux milliers de retraités qui y vivent. La mobilité des acteurs du secteur, ainsi que la volonté politique et économique, seront déterminantes pour prévenir une issue dramatique, à la fois pour les résidents, les salariés, et les investisseurs.
L’attente jusqu’à l’audience du 4 novembre reste tendue, alors que l’on espère une issue qui permettra de maintenir la dignité des personnes âgées qui habitent ces résidences. Pour l’instant, la priorité est d’éviter la liquidation judiciaire et de trouver une solution qui assure la stabilité de ces lieux de vie, tout en maintenant l’emploi et les droits des travailleurs concernés.