L’économie sociale et solidaire (ESS) est en danger. Le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 prévoient des coupes budgétaires drastiques qui pourraient menacer jusqu’à 186 000 emplois dans toute la France. En Bourgogne-Franche-Comté, ce sont près de 8 000 emplois qui pourraient disparaître, selon l’alerte lancée par l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES).
Un secteur déjà fragilisé
L’ESS occupe une place essentielle dans la vie quotidienne des citoyens, en particulier des plus vulnérables. Des milliers de structures locales assurent des services de proximité, comme l’aide à domicile, les équipements périscolaires, ou encore le soutien aux personnes en difficulté. Pourtant, ce secteur, déjà sous-financé, devra faire face à de nouvelles réductions budgétaires qui pourraient compromettre son existence même.
L’impact cumulé de ces mesures est estimé à une baisse de 8,26 milliards d’euros pour l’ESS, menaçant des services fondamentaux et touchant des milliers de travailleurs au cœur des missions de solidarité. En Bourgogne-Franche-Comté, région où l’ESS emploie près de 100 000 personnes et représente 11,4 % de l’emploi, ces coupes risquent d’affecter durement l’économie locale.
Des services vitaux en sursis
Les conséquences de la disparition d’une partie de l’ESS seraient immenses. L’aide à domicile pour les personnes âgées, les animateurs périscolaires, les éducateurs spécialisés – autant de professions indispensables pour la cohésion sociale – pourraient se voir considérablement affaiblies. Les familles qui dépendent de ces services pour maintenir un équilibre de vie risquent de se retrouver sans soutien, accentuant les inégalités sociales et la précarité.
Les effets pourraient être dévastateurs pour les populations les plus vulnérables : les personnes âgées qui dépendent de l’aide quotidienne, les enfants en milieux périscolaires, les familles en difficulté. Les coupes budgétaires vont à l’encontre des principes de solidarité et de justice sociale que porte l’ESS, laquelle contribue au bien-être de millions de citoyens.
L’alerte de l’UDES : une mobilisée nécessaire
L’UDES, qui regroupe plus de 220 000 entreprises et établissements du secteur, alerte sur l’urgence de la situation. « Si nous laissons ces coupes budgétaires se réaliser, ce sont des centaines de milliers de personnes qui perdront des services essentiels, et des dizaines de milliers de professionnels qui se retrouveront sans emploi », prévient l’organisation.
L’Union rappelle que l’ESS ne se limite pas à une activité économique : elle repose sur des valeurs fortes de responsabilité, de réciprocité et de développement durable. Loin d’être un simple « coût » pour la collectivité, elle constitue un investissement dans le tissu social et humain de la nation.
Des solutions à construire ensemble
Pour l’UDES, il est encore temps d’éviter le pire. Le gouvernement est appelé à reconsidérer ces coupes afin de préserver ce secteur essentiel. L’UDES propose d’engager un dialogue constructif afin de trouver des solutions permettant de maintenir l’activité de ces structures, qui sont autant de piliers de la solidarité et de la cohésion sociale.
Pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire, c’est maintenant qu’il faut agir pour que les valeurs de solidarité, d’utilité sociale et de développement durable puissent continuer à façonner la société de demain. Les citoyens, les employeurs, et les pouvoirs publics doivent se mobiliser pour soutenir ce secteur vital et assurer son avenir face aux nouvelles contraintes budgétaires.
PLF 2025 : impact régional sur les emplois de l’ESS
Régions | Nombre d’emplois menacés dans l’ESS |
Auvergne-Rhône-Alpes | 23 500 |
Bourgogne-Franche-Comté | 5 000 |
Bretagne | 12 000 |
Centre-Val de Loire | 6 500 |
Corse | 500 |
Grand-Est | 15 500 |
Guadeloupe | 500 |
Guyane | 500 |
Hauts-de-France | 16 000 |
Ile-de-France | 32 000 |
La Réunion | 2 000 |
Martinique | 1 000 |
Normandie | 9 000 |
Nouvelle-Aquitaine | 17 500 |
Occitanie | 16 500 |
Pays-de-la-Loire | 13 000 |
Provence-Alpes-Côte d’Azur | 12 000 |
Total France | 186 000 |