Les récentes annonces du ministre de la Fonction publique concernant les arrêts maladies ont suscité une levée de boucliers immédiate parmi les syndicats, en particulier la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) et l’intersyndicale Fonction publique. Selon eux, ces mesures ne sont qu’une nouvelle attaque contre les fonctionnaires, teintée de préjugés et de déconsidération pour le travail des agents publics.
Face à la pression syndicale, le ministre a été contraint d’organiser une réunion avec l’ensemble des organisations syndicales, prétextant un cadre budgétaire « contraint » pour justifier des mesures jugées inacceptables. La FSU a immédiatement rejeté cette justification, estimant qu’il ne s’agit pas d’une question de budget mais de choix politiques : épargner les plus riches et les actionnaires, tout en frappant les fonctionnaires et les services publics.
Une rhétorique stigmatisante qui fait réagir
La FSU a fermement critiqué la méthode du ministre, notamment l’usage du terme « absentéisme » pour parler des agents publics malades. Pour le syndicat, il s’agit d’un terme qui sous-entend une volonté de ne pas travailler, une présentation qu’il juge indigne et insultante. « C’est du fonctionnaire bashing », a affirmé la FSU, rappelant que les fonctionnaires tiennent à bout de bras des services publics souvent fragilisés par les politiques menées ces dernières années.
Sur le fond, la FSU dénonce des mesures punitives qui sous-entendent que les fonctionnaires seraient coupables d’être malades. Ces mesures, qualifiées de honteuses et injustes, sont aussi particulièrement stigmatisantes envers les personnels malades, avec des conséquences encore plus graves pour les femmes, qui sont statistiquement plus souvent exposées aux arrêts maladies. La baisse de l’indemnisation des arrêts maladies, ainsi que le recours au jour de carence, pénaliseront directement ces dernières.
Un climat social tendu dans la Fonction publique
En plus des annonces sur les arrêts maladies, la FSU a également dénoncé le gel du point d’indice et la suppression de la GIPA (Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat). Pour le syndicat, ces mesures participent à une pénurie salariale qui entraine un grave décrochage des rémunérations des fonctionnaires par rapport à l’inflation et aux évolutions du coût de la vie. Cette perte d’attractivité de la Fonction publique entrave aujourd’hui la capacité des services publics à remplir leurs missions et répondre aux attentes légitimes de la population.
Pour la FSU, la position est claire : « ni 1, ni 2, ni 3 : zéro jour de carence ! » Le syndicat appelle à l’ouverture sans délai de discussions sur les carrières et les rémunérations, avec des mesures de revalorisation du point d’indice et des grilles de carrières. Le projet de loi de réforme de la Fonction publique, initié par Stanislas Guérini et que le ministre actuel souhaite reprendre, est aussi pointé du doigt. La FSU redoute que ce projet ne dynamite le statut de la Fonction publique.
Un ministre inflexible, une mobilisation qui se prépare
Malgré l’opposition unanime des organisations syndicales, le ministre est resté fermement campé sur ses positions, confirmant le passage à 90 % de l’indemnisation des arrêts maladies, le gel du point d’indice et la suppression de la GIPA. Les propos d’introduction du ministre sur son attachement au dialogue social ont été perçus par les syndicats comme une marque de mépris, tant le contenu des annonces est perçu comme brutal.
Le ministre a tout de même annoncé son intention d’abandonner la suppression des catégories A, B et C, sans pour autant renoncer à tous les autres éléments de la réforme esquissée par son prédécesseur.
Pour la FSU, la réponse est claire : face à ces annonces jugées « d’une grande brutalité », il est indispensable de construire une mobilisation forte, qui s’inscrira dans la durée durant les premières semaines de décembre. La FSU appelle dès maintenant les agents à se réunir, à s’informer et à débattre des actions à venir. Elle met à leur disposition des outils, comme un calculateur permettant d’estimer l’impact des mesures Kasbarian sur leurs rémunérations.
« Pour nos salaires, nos conditions de travail et nos métiers, la FSU exige revalorisation et respect ! », conclut-elle, appelant à une mobilisation massive pour faire plier le gouvernement. Il reste à voir maintenant quand celle-ci aura lieu !