Le 15 novembre 2024, lors des Assises de l’Assemblée des Départements de France à Angers, les présidents des Départements de toute la France ont lancé un cri d’alarme. Un cri de colère, teinté d’incompréhension, mais surtout un appel à l’action immédiate. Ce rassemblement a été l’occasion de rappeler l’importance cruciale des Départements dans la vie quotidienne des citoyens et de réaffirmer leur rôle de proximité. Écoutés, oui. Mais seront-ils entendus ?
Un pas en avant, mais encore loin du but
Lors de ces Assises, le discours de Michel Barnier, président de l’Assemblée des Départements, a marqué une étape importante. Pour la première fois depuis longtemps, certaines annonces vont enfin dans le bon sens. « Il faut saluer les avancées qui reconnaissent la situation spécifique des Départements, notamment la question de notre levier fiscal, qui est aujourd’hui quasiment inexistant », a-t-il affirmé. Le message est clair : si des progrès ont été réalisés, ils restent insuffisants tant que les Départements ne disposent pas de marges de manœuvre financières réelles et tangibles.
La reconnaissance de la proximité, un acquis essentiel
L’un des points positifs des Assises reste la reconnaissance, par le Premier ministre, du rôle irremplaçable des Départements en matière de proximité. « C’est une reconnaissance que nous réclamions depuis longtemps », a déclaré Michel Barnier, se félicitant que l’État reconnaisse enfin l’engagement des Départements pour agir au plus près des citoyens. En effet, les Départements sont au cœur de nombreux domaines essentiels : la solidarité sociale, la gestion des collèges, le soutien aux pompiers, l’aménagement des infrastructures routières et du territoire. Ils forment un véritable bouclier social et économique, une mission cruciale dans ces temps incertains.
Pour conforter ce rôle, le Premier ministre a proposé de créer un nouveau cadre de travail permettant aux Départements de retrouver des marges de manœuvre. « Il en va du quotidien de nos concitoyens », a rappelé Michel Barnier, insistant sur l’urgence de redonner aux Départements la possibilité d’agir pleinement dans leurs missions.
Des promesses à concrétiser au Parlement
Toutefois, la réalité est claire : les annonces faites lors des Assises doivent être suivies de mesures concrètes. Le véritable travail commence maintenant, au Parlement. C’est là que le sort des Départements se jouera, avec le Projet de Loi de Finances (PLF) qui devra traduire ces engagements en mesures législatives solides et cohérentes avec les demandes exprimées par l’Assemblée des Départements de France.
Les discussions ont déjà commencé avec les sénateurs, qui joueront un rôle décisif dans cette étape. Les Départements restent vigilants et mobilisés pour éviter l’asphyxie financière qui les menace et garantir qu’ils puissent continuer à assumer leurs missions de proximité et de solidarité, essentiels pour la vie des citoyens.
Un appel à l’action pour garantir l’avenir des territoires
Les Assises de l’Assemblée des Départements de France ont été l’occasion de rappeler avec force que les Départements ne sont pas simplement des échelons administratifs. Ils sont des piliers de la cohésion sociale, économique et territoriale de la France. Leurs missions touchent directement la vie quotidienne des Français. Et si des annonces encourageantes ont été faites, les Départements attendent maintenant des actes.
Le combat ne fait que commencer, mais il en va de l’équilibre et de l’avenir de nos territoires. En cette période d’incertitudes, la mobilisation des Départements est essentielle. Le message des présidents de Département est clair : ils ne cesseront de se battre pour obtenir les moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions, et pour que la voix des territoires soit enfin entendue au plus haut niveau de l’État.
A l’occasion de la clôture du 93e Congrès des Assises des Départements de France, le maire d’Angers Christophe Béchu était l’invité de Public Sénat sur le plateau d’Oriane Mancini. Une édition spéciale au cours de laquelle se sont succédé les discours de François Sauvadet, président de l’Assemblée des départements de France, puis de Michel Barnier, Premier ministre.