Les agriculteurs de la FDSEA et les Jeunes agriculteurs de la Côte-d’Or ont lancé une série d’actions pour faire entendre leurs revendications. Une première opération a été menée à Arnay-le-Duc, ainsi que dans le Châtillonnais hier soir, a indiqué Jacques de Loisy, président de la FDSEA de la Côte-d’Or. Ce soir, ils seront à Dijon, où un rassemblement est prévu à 18h30 sur le parking de la piscine olympique.
L’objectif de cette mobilisation à Dijon est clair : organiser un « Feu de la colère », une action symbolique dont l’intensité maximale est attendue vers 19h45 / 20h. Les manifestants ne prévoient pas de venir avec leur matériel agricole et annoncent qu’il ne devrait pas y avoir de perturbation du trafic routier. Cette démarche se veut plus visuelle que perturbatrice, permettant aux agriculteurs d’exprimer leur frustration tout en limitant l’impact sur les riverains.
Un secteur agricole exaspéré par des promesses non tenues
Moins d’un an après une mobilisation inédite, les agriculteurs ont décidé de reprendre la route ce dimanche 17 novembre. La situation est tendue : frappés par de mauvaises récoltes dues à des conditions climatiques difficiles et par l’émergence de maladies animales, les exploitants déplorent le retard dans la mise en œuvre de certains des 70 engagements pris l’hiver dernier par le gouvernement précédent. Ces engagements avaient été promis pour apaiser la colère du secteur agricole, mais le délai de leur concrétisation suscite aujourd’hui une frustration renouvelée.
Outre ces promesses non tenues, les agriculteurs manifestent également leur opposition ferme à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, que la Commission européenne souhaite signer avant la fin de l’année. Les syndicats agricoles français, dont la FNSEA, considèrent cet accord comme une menace sérieuse pour la souveraineté alimentaire européenne. À leurs yeux, cet accord ouvre la porte à une concurrence déloyale avec les produits agricoles venant d’Amérique latine, produits dans des conditions qui ne respectent souvent pas les mêmes normes sanitaires et environnementales que celles imposées aux agriculteurs européens.
Pour exprimer leur désaccord, les agriculteurs français pourraient mener près de 82 actions sur l’ensemble du territoire. « Ces actions prendront corps à partir de cet après-midi et s’étaleront jusqu’à demain, mardi », a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, sur BFMTV dimanche 17 novembre 2024. Ces manifestations visent non seulement à rappeler les attentes. du monde agricole face à l’inaction des pouvoirs publics, mais aussi à réclamer des garanties concrètes pour préserver l’équilibre du secteur.
Les agriculteurs veulent être entendus et pris au sérieux. En reprenant la route avec force et détermination, ils rappellent leur engagement en faveur d’une agriculture durable et juste, mais aussi leur exaspération face à des décisions politiques qui, selon eux, menacent leur survie économique.