Le prochain Conseil municipal de Dijon se tiendra le 25 novembre 2024, mais contrairement aux habitudes, l’ordre du jour de cette réunion se révèle allégé. D’ordinaire, ces conseils abordent entre 20 et 40 points, comme ce fut le cas lors de la séance du 20 novembre 2023, qui comptait 28 sujets à débattre. Cette fois, seuls trois points figurent à l’ordre du jour : l’élection du maire, l’élection des adjoints, et la délégation de pouvoirs au maire pour accélérer certains actes de gestion. À noter qu’un débat sur les orientations budgétaires était initialement prévu, mais il a été retiré, soulevant de nombreuses questions.
Suspense autour de la première adjointe et de l’avenir de François Rebsamen
La première question qui retient l’attention concerne la nomination de la première adjointe ou du premier adjoint. Si Nathalie Koenders est élue maire, qui la secondera ? Aucun nom officiel n’a encore été confirmé, mais des rumeurs circulent, notamment le nom d’Antoine Hoareau, souvent mentionné. Le mystère reste entier, et les discussions se poursuivent en coulisses.
Autre énigme : le rôle futur de François Rebsamen. Après avoir cédé son poste de maire, pourrait-il endosser celui d’adjoint ? Par ailleurs, la question du budget primitif, initialement à l’ordre du jour, reste en suspens. Une nouvelle réunion sera-t-elle convoquée pour en discuter ? Pour l’instant, aucune information claire n’a été communiquée.
Enfin, des changements seront-ils apportés au sein des adjoints actuels ? Le flou persiste et laisse les observateurs dans l’attente, ajoutant à l’impression d’une incertitude grandissante autour de cette session du Conseil municipal.
Le contexte financier : un nuage qui pèse sur Dijon
Au-delà des élections, un sujet bien plus épineux pèse sur l’avenir de la Ville de Dijon : la contribution des collectivités au redressement des comptes publics annoncée par le gouvernement. Lors d’une interview accordée au Bien Public le 22 octobre 2024, François Rebsamen avait évoqué les répercussions locales de cette mesure. Dijon et sa métropole devront contribuer à hauteur de 9,1 millions d’euros, se décomposant en 4,6 millions pour la Ville et 4,5 millions pour la Métropole.
Pour illustrer l’impact concret de cette contribution, Rebsamen avait précisé que cela équivaut au coût des salaires de cent policiers municipaux ou encore à la construction d’un gymnase ou d’une école en moins. Le maire avait été très clair : « On ne veut pas prélever des impôts sur les habitants pour boucher le trou que l’État nous fait. »
Il avait même prévenu que, faute de moyens suffisants, il pourrait falloir couper dans les services publics. « Si on n’a plus les moyens, on coupera dans les services publics. Devra-t-on fermer des crèches ? Supprimer des postes d’Atsem dans les écoles, des postes de policiers municipaux ? », avait-il interrogé. La situation semble critique, et les mots de François Rebsamen avaient laissé transparaître une véritable inquiétude.
Le départ de Rebsamen : une fuite devant les responsabilités ?
Pour beaucoup, le timing de ce départ pose question. Quitter son poste alors que les finances de la Ville de Dijon pourraient être lourdement impactées par les décisions gouvernementales peut sembler précipité. Est-ce une manière d’éviter les responsabilités face à une situation financière de plus en plus complexe ? Ou bien a-t-il surjoué la dramatisation de la situation il y a un mois ? L’annulation du débat d’orientations budgétaires prévu pour ce Conseil ne fait qu’ajouter aux incertitudes.
L’absence de clarification quant aux étapes à venir laisse tout le monde perplexe. La Ville se prépare-t-elle à des mesures d’austérité drastiques ? Le calendrier précipité de son départ est-il judicieux dans ce contexte ? Un nouveau conseil sera-t-il convoqué rapidement pour résoudre ces questions budgétaires cruciales ? Pour l’instant, il est difficile de le dire.
Ce qui est certain, c’est que le prochain Conseil municipal de Dijon, loin de n’être qu’une formalité administrative, sera le théâtre de décisions importantes et, espérons-le, de réponses aux nombreuses questions qui subsistent. Une chose est sûre, François Rebsamen quitte le navire tel un capitaine qui abandonne son équipage en pleine tempête. Ce départ semble effectivement précipité. Car, disons-le clairement, il prévoyait de partir, mais personne ou presque ne s’attendait à ce que cela arrive si tôt, et tout le monde en conviendra.