En cette Journée internationale des droits de l’enfant, qui se tient chaque année le 20 novembre, la préfecture de Dijon a choisi une façon glaçante de marquer l’événement. Ce lundi matin, les forces de police ont fait irruption dans un foyer d’accueil pour en expulser deux familles déboutées de l’asile, comprenant chacune deux enfants selon la Ligue des Droits de l’Homme de Dijon. L’un de ces enfants venait pourtant tout juste de sortir de l’hôpital, après une opération. Sans prévoir de solution de relogement et avec les dispositifs d’hébergement d’urgence déjà saturés à l’approche de l’hiver, les autorités ont laissé ces familles à la rue d’après la LDH Dijon.
Il y a encore peu de temps, face à la mobilisation d’associations et de collectifs, les pouvoirs publics se targuaient de vouloir éviter qu’aucun enfant ne dorme dehors, surtout par des températures hivernales. Mais cette volonté semble appartenir au passé selon la LDH. Aujourd’hui, un cap dans la déshumanisation a été franchi. Comment est-il possible que des décideurs considèrent que la place d’un enfant malade, vulnérable, soit de dormir dans le froid ? L’indignation est totale.
Face à cette situation, la Ligue des Droits de l’Homme de Dijon et le collectif de soutien aux demandeurs d’asile et migrants appellent à une mobilisation citoyenne. Ils appellent toutes celles et ceux qui croient encore à la solidarité humaine et aux droits élémentaires des enfants à se rassembler pour dire : non, il n’est pas possible d’accepter une telle situation. Les droits des enfants, indépendamment du statut administratif de leurs parents, doivent être respectés et protégés.
Certains élus, alertés par cette expulsion, ont déjà saisi la préfecture et exigent une réponse urgente. En attendant, la colère grandit au sein de la population et des associations qui refusent de voir quatre enfants passer la nuit dans la rue, dans un froid glacial.
Un rassemblement est prévu ce vendredi 22 novembre à 18h, devant la préfecture de Dijon. Cette manifestation se veut un cri collectif, une dénonciation de l’injustice, et un appel à retrouver notre humanité. Car, à ce stade, laisser des enfants dormir dehors est non seulement un abandon, mais aussi une insulte aux valeurs de solidarité et de fraternité qui sont censées nous unir.
Cette mobilisation est soutenue par de nombreuses associations, collectifs et organisations citoyennes, qui exigent que la dignité de chaque enfant soit respectée et que des solutions d’hébergement soient immédiatement trouvées. Nous ne pouvons rester indifférents devant de telles injustices. La dignité humaine ne devrait jamais être une option, elle doit être un droit.
Rassemblement : vendredi 22 novembre à 18h devant la préfecture de Dijon.
Le collectif de soutien aux demandeurs d’asile et migrants réunit de nombreuses associations dont la Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty International Dijon, Solidaires, SOS Racisme, la Cimade, Secours Catholique, et bien d’autres encore. Ensemble, ils forment une chaîne de solidarité précieuse, et aujourd’hui plus que jamais, cette chaîne appelle à l’union de tous les citoyens autour des valeurs de justice et de respect des droits fondamentaux.
Communiqué de presse du 21 novembre 2024 :
Célébration de la journée internationale des droits de l’enfant à Dijon, 4 enfants mis à la rue rassemblement vendredi 22 à 18h
En cette journée internationale du droit de l’enfant du 20 novembre , les services préfectoraux ont trouvé une façon particulière de la célébrer. Au matin, les forces de police ont débarqué par surprise dans un foyer d’accueil pour mettre à la rue deux familles déboutées de l’asile avec deux enfants chacune, dont un tout juste sorti de l’hôpital après une opération. Aucune forme de mise à l’abri n’avait été prévue et les dispositifs d’hébergement d’urgence sont déjà saturés à l’entrée de l’hiver. Il y a encore peu, suite à de nombreuses mobilisations associatives les pouvoirs publics affichaient ne vouloir aucun enfant à la rue et tenaient quelque peu compte des conditions climatiques. Il faut croire que c’est fini. Nous avons atteint un degré de déshumanisation où des décideurs estiment que la place d’un enfant malade est de dormir dehors quand il gèle.
Nous appelons toutes et tous les défenseur-es des droits humains, toutes celles et ceux qui croient un tant soit peu à la solidarité humaine, aux droits élémentaires de tout enfant quelle que soit la situation administrative de ses parents à se mobiliser pour dire non, ce n’est pas possible de vivre ainsi.
Des élus alertés ont saisi la préfecture et nous demandons une réponse urgente
Rassemblement ce vendredi 22 novembre à 18h devant la préfecture de Dijon
Collectif de soutien aux demandeurs d’asile et migrants (ACAT Dijon / Action Catholique Ouvrière / AFRANE Bourgogne / AGIR abcd 21 / AIDES Bourgogne Franche Comté / Amis de la Confédération Paysanne / Amnesty International Dijon / APF France Handicap / ATTAC21 / ATMF Dijon / CFDT 21 / CGT 21 / Club Unesco Dijon / CCFD-Terre Solidaire / CNT 21 / Collectif du lycée d’accueil international Le Castel / Confédération Paysanne / Confédération Syndicale des Familles / Espace Autogéré des Tanneries / Euphorbe en Illabakan / FCPE / FSU 21 / LVN personnalistes et citoyens / LDH Ligue des Droits de l’Homme / Maison Phare / MAN / Mouvement de la Paix / MRAP / Pastorale des Migrants / PNS Bourgogne Mali / RESF 21 / SAF / SNES FSU / SOS Refoulement / SOS Racisme / Solidaires / Solidarité afghane / Sud santé sociaux / UJFP / UNEF / la Cimade/Secours catholique Dijon