Le lundi 25 novembre 2024 marque une nouvelle ère pour la ville de Dijon. Lors du conseil municipal de ce jour, Nathalie Koenders (PS) a officiellement été élue maire, succédant à François Rebsamen, président de la Métropole de Dijon et ancien maire. Avec 47 votes sur 59 et une victoire sur l’opposante Céline Renaud (divers droite), Nathalie Koenders devient la première femme à occuper ce poste emblématique.
Dans son discours d’investiture, elle a exprimé à la fois son immense reconnaissance pour son prédécesseur et sa profonde volonté de poursuivre et amplifier les transformations entreprises à Dijon depuis plus de deux décennies. Ce discours a été marqué par l’hommage rendu à François Rebsamen, le rappel des grands projets à venir, et l’affirmation de sa volonté de développer une politique de proximité au service des Dijonnais.
Un hommage vibrant à François Rebsamen et à une aventure collective
La nouvelle maire a tenu à remercier chaleureusement François Rebsamen, soulignant son rôle dans la modernisation de Dijon depuis son élection à la tête de la ville en 2001. Elle a rappelé les réalisations phares qui ont marqué cette époque, comme la piétonnisation de la place de la Libération, le réaménagement de la place Bossuet et l’inscription du centre-ville au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des Climats de Bourgogne. Ces transformations ont contribué à transformer Dijon, autrefois surnommée « la belle endormie », en une véritable capitale régionale rayonnant à l’international.
Nathalie Koenders a également souligné l’importance de la culture, que François Rebsamen a mise au centre de la politique municipale. Elle a cité des événements emblématiques tels que le Concert de Rentrée, la rénovation du Musée des Beaux-Arts, et la création de lieux tels que le Zénith et La Vapeur. Pour Koenders, la culture est non seulement une richesse collective mais également un moyen puissant de lutte contre les déterminismes sociaux. Ce volet culturel s’inscrit également dans une vision globale de la ville, visant à réduire les inégalités, à garantir un cadre de vie de qualité pour tous, et à favoriser la mixité sociale.
Une continuité politique fondée sur le dialogue et la proximité
Nathalie Koenders a insisté sur sa volonté de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur tout en imprimant sa propre marque de maire de proximité, ancrée dans le dialogue et la concertation. Elle a rappelé ses années de travail au sein de la municipalité, où elle a toujours été près des habitants, menant de nombreuses réunions publiques et se déplaçant dans les différents quartiers pour être à l’écoute des attentes des Dijonnais.
« Les élus locaux sont ancrés dans la réalité de leur territoire, ils agissent avec responsabilité et sans sectarisme », a-t-elle affirmé. Nathalie Koenders veut incarner une politique qui rassemble, en évitant les clivages, pour répondre concrètement aux besoins des habitants. Elle aspire à apporter un climat d’apaisement dans un contexte où les tensions sociales sont vives. La crise climatique, la montée des populismes, et les conflits internationaux sont autant de problématiques pour lesquelles la cohésion et le rassemblement sont essentiels.
Koenders a également insisté sur l’importance du travail d’équipe, rappelant ses débuts en politique aux côtés de François Rebsamen et d’autres élus qui l’ont soutenue et accompagnée tout au long de son parcours. Elle a mentionné à quel point cette aventure collective a été cruciale pour la transformation de la ville, soulignant que chaque réussite a été le fruit d’une synergie entre les élus, les agents municipaux et les citoyens. Elle a évoqué des souvenirs marquants de ses débuts, notamment son entrée en 2008 sur la liste de Rebsamen, et le travail acharné qu’elle a effectué avec son équipe pour redonner vie aux quartiers de Dijon.
Premier mandat féminin, sous le signe de l’égalité et de la justice sociale
Le discours de Nathalie Koenders a été également marqué par sa volonté de se consacrer à des causes qui lui tiennent à cœur, notamment l’égalité et la justice sociale. Devenant la première femme maire de Dijon, elle a profité de l’occasion pour saluer les luttes des femmes qui ont permis d’arriver à cet événement historique. Elle a évoqué des femmes du monde entier qui continuent de lutter pour leur liberté, en particulier les Iraniennes, les Afghanes et celles qui ont vu leur droit à l’IVG remis en cause.
Elle a affirmé son engagement pour accompagner les familles monoparentales, très souvent constituées de mères isolées, et élargir les mesures de solidarité sociale afin de répondre aux besoins des plus vulnérables. « La ville de Dijon est à leurs côtés », a-t-elle réitéré, promettant que la municipalité serait un soutien indéfectible pour ceux qui se sentent abandonnés. Elle a mentionné des actions concrètes, telles que l’amélioration de l’accès aux services publics pour les familles en difficulté, la création de nouveaux espaces de solidarité, et l’établissement de partenariats avec des associations locales pour mieux soutenir les mères isolées.
Nathalie Koenders a également mis en avant le symbolisme de son élection en tant que première femme à occuper le poste de maire de Dijon. Le hasard a fait que son élection coïncidait avec la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, événement qu’elle a souhaité souligner. Elle a rappelé l’importance de la vigilance et de la mobilisation face aux reculs des droits des femmes dans certains pays, citant l’exemple des États-Unis où le droit à l’IVG a été remis en question. Elle a promis d’œuvrer pour faire de Dijon une ville exemplaire dans la lutte pour l’égalité entre les sexes, où chaque femme se sentirait en sécurité et respectée.
Transition écologique et sécurité : deux défis majeurs
Deux grands défis attendent le nouveau mandat de Nathalie Koenders : la transition écologique et la sécurité. Elle a rappelé l’importance cruciale de lutter contre le changement climatique et a affirmé sa volonté d’agir avec détermination pour rendre Dijon plus résiliente, tout en évitant que l’écologie devienne une source de nouvelles inégalités. Elle a également insisté sur la nécessité d’adapter la ville aux fortes chaleurs, évoquant les efforts de végétalisation entrepris, tels que la plantation de 10 000 arbres à la Forêt des Enfants.
Nathalie Koenders a rappelé son engagement à poursuivre les projets déjà initiés par François Rebsamen, mais aussi à innover. Elle a parlé de la nécessité de continuer à végétaliser la ville, non seulement pour faire face aux vagues de chaleur, mais aussi pour améliorer la qualité de vie des habitants. Elle a mentionné des initiatives concrètes, telles que la création de nouvelles zones vertes, le renforcement des parcs existants, et l’encouragement à la participation citoyenne dans le processus de transformation écologique. Pour Nathalie Koenders, l’écologie doit être accessible et inclusive, sans exclure les populations les plus précaires.
En matière de sécurité, Nathalie Koenders a réaffirmé sa détermination à maintenir la tranquillité et la sécurité des habitants de Dijon. Elle continuera de renforcer la police municipale et de travailler avec l’État pour lutter contre le trafic de drogue. « Les bons citoyens doivent être tranquilles, et les mauvais ne doivent pas l’être », a-t-elle déclaré, citant Clemenceau. Elle a également annoncé son intention d’investir dans des moyens de sécurité modernes, tels que des systèmes de vidéosurveillance supplémentaires, et de renforcer la présence policière dans les quartiers les plus sensibles, tout en mettant l’accent sur la prévention et la médiation sociale pour éviter les tensions.
Une vision d’avenir basée sur l’unité et le rassemblement
Pour conclure, Nathalie Koenders a exprimé son espoir en l’avenir de Dijon. Elle s’inscrit dans la continuité de l’action de François Rebsamen, tout en souhaitant insuffler sa propre énergie et son engagement au service des Dijonnais. « Je continuerai d’agir avec ma méthode, dans le dialogue, la concertation et au plus près du terrain », a-t-elle affirmé.
Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la cohésion sociale, d’œuvrer pour le bien commun et de dépasser les clivages politiques. Nathalie Koenders a promis de rassembler toutes les forces vives de la ville, des citoyens aux associations, en passant par les entreprises et les institutions, pour faire face aux défis à venir. Elle a parlé de la nécessité de maintenir une gestion financière saine pour assurer la pérennité des services publics et garantir le soutien nécessaire aux initiatives locales.
En tant que première femme maire de Dijon, elle veut porter les valeurs de la République – Liberté, Égalité, Fraternité et Laïcité – et agir pour une société plus juste, plus sécurisée et plus respectueuse de l’environnement. Ce mandat, selon elle, sera marqué par la volonté de rassemblement et de cohésion. Elle souhaite, comme son prédécesseur, faire de Dijon une ville où il fait bon vivre, écologique, culturelle et solidaire, capable de relever les défis du XXIᵉ siècle.
Pour Nathalie Koenders, cet honneur d’être élue maire de la ville qui l’a vue grandir se conjugue avec la promesse de servir les Dijonnais avec énergie et détermination. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour Dijon, avec une femme à sa tête, porteuse de valeurs fortes et de l’ambition de continuer à transformer la ville pour qu’elle reste une capitale régionale d’avant-garde. Elle a terminé son discours en remerciant sa famille, ses amis, et tous ceux qui l’ont soutenue, soulignant l’importance des valeurs qu’elle porte : le respect, la solidarité, et la volonté de construire une société plus juste. « Dijon m’a tout donné, et je m’engage à tout donner pour Dijon », a-t-elle conclu, sous une salve d’applaudissements.