Le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier a été renversé ce mercredi 4 décembre 2024, à la suite de l’adoption d’une motion de censure par l’Assemblée nationale. Cet événement survient après l’engagement, par le Premier ministre, de la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, en vertu de l’article 49-3 de la Constitution, faute de majorité parlementaire.
Deux motions de censure avaient été déposées en réaction à cette utilisation de l’article 49-3 : l’une par le Nouveau Front populaire, l’autre par l’alliance Rassemblement national-UDR. C’est la motion du Nouveau Front populaire qui a finalement été adoptée, recueillant 331 voix, bien au-delà de la majorité absolue fixée à 288 députés.
Les députés de la Côte-d’Or au cœur du renversement
Dans le département de la Côte-d’Or, plusieurs députés ont été des acteurs clés de ce vote de censure. Océane Godard (PS), Catherine Hervieu (LE, ex-Verts), Pierre Pribetich (PS) et René Lioret (RN) ont tous exprimé leur opposition au gouvernement de Michel Barnier, en apportant leur soutien à la motion. Seul Hubert Brigand (LR), député du même parti que le Premier ministre, s’est démarqué en refusant de voter favorablement la censure.
Il s’agit d’une situation inédite puisque le président de la République, Emmanuel Macron, ne dispose pas de la possibilité de convoquer des élections législatives anticipées afin de renouveler l’Assemblée nationale. Michel Barnier est donc contraint de remettre sa démission au président Macron, qui devra désormais nommer un nouveau Premier ministre pour constituer un gouvernement.
Les réactions en Côte-d’Or : entre regrets et appel à la responsabilité
Les conséquences de la chute du gouvernement ont suscité de nombreuses réactions, notamment en Côte-d’Or. François Sauvadet, président du conseil départemental, a exprimé son soutien à Michel Barnier et a critiqué la coalition ayant provoqué cette chute. Sur X (anciennement Twitter), il a rendu hommage au Premier ministre et dénoncé une « coalition contre nature LFI / RN qui ne cherche que le chaos ». Il a appelé à un rassemblement des forces politiques responsables pour « sortir de l’impasse et apporter la stabilité que les Français attendent ».
De son côté, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, a également réagi sur X, appelant à l’esprit de responsabilité pour permettre au pays de retrouver la stabilité. « Avec l’adoption de la motion de censure, la France est dans l’attente d’un nouveau gouvernement. J’en appelle à l’esprit de responsabilité pour trouver les compromis et les solutions qui permettent à notre pays de retrouver la stabilité dans l’intérêt des Français », a-t-elle déclaré.
Des attentes pour un nouveau gouvernement à gauche
Parmi les députés de la Côte-d’Or ayant soutenu la motion de censure, Pierre Pribetich (PS) a rappelé l’importance de trouver un compromis politique pour sortir de la crise actuelle. Dans un communiqué de presse, il a déclaré : « Pour résorber cette crise, un travail parlementaire faisant place aux compromis est possible pour construire un projet qui réponde enfin aux attentes et préoccupations des Français. J’attends aujourd’hui que le Président nomme enfin un Premier ministre qui partage les valeurs de la gauche, arrivée en tête aux élections législatives cet été, et s’engage sur les chantiers prioritaires du Nouveau Front Populaire : pouvoir d’achat, retraites, défense des services publics, urgences climatiques, logement, justice sociale ».
De son côté, Océane Godard (PS), députée de la première circonscription de Côte-d’Or, a estimé que cette motion de censure « n’est pas synonyme de chaos ». Pour elle, le moment impose « de l’humilité et de la responsabilité ». « Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on choisit de voter une motion de censure. Ce qui m’a convaincue, c’est le travail que nous avons fait au sein du groupe socialiste avec la perspective de proposer un gouvernement d’ouverture avec les partis de l’arc républicain », a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité de faire des compromis.
Une période d’incertitude politique
La France entre donc dans une période d’incertitude politique, marquée par la chute du gouvernement et l’impossibilité pour le président Macron de dissoudre l’Assemblée. Cette situation inédite impose une recherche rapide de solutions pour assurer la stabilité du pays. Le regard est tourné vers Emmanuel Macron, qui devra nommer un nouveau chef de gouvernement à même de rassembler une majorité et de proposer un projet politique capable de répondre aux attentes des Français.
La prochaine étape sera cruciale pour réunir des forces politiques divisées et permettre la formation d’un gouvernement stable et efficace. Les appels au compromis et à la responsabilité résonnent, mais la voie reste étroite pour sortir de cette crise politique sans précédent. Le défi pour le nouveau Premier ministre sera de taille : apporter la stabilité et l’unité nécessaires, tout en traitant les priorités des Français.