En octobre 2010, Dijon a été officiellement labellisée « Ville-amie des aînés » par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette reconnaissance, l’une des premières en France, témoigne de l’engagement de la ville envers le bien-être de ses aînés. Depuis, Dijon a toujours conservé ce label précieux, symbolisant son engagement continu en faveur de la qualité de vie des seniors. Cependant, une ombre vient ternir cette image positive : des dysfonctionnements graves ont été révélés dans deux EHPAD de la ville, « Les Bégonias » et « Jardin Voltaire ».
En mai dernier, l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le Conseil Départemental de la Côte-d’Or ont réalisé une inspection conjointe dans ces deux établissements. Les résultats de cette inspection sont révélés alarmants, mettant en évidence de graves dysfonctionnements. Un courrier conjoint, comprenant le rapport d’inspection ainsi que les mesures correctives exigées, a été envoyé début septembre au gestionnaire de l’établissement EPCAPA
À l’issue de la procédure contradictoire, si les réponses proposées par le gestionnaire et la direction de l’EPCAPA ne sont pas jugées satisfaisantes au regard des conditions d’accueil et d’accompagnement des résidents, l’ARS, en accord avec le Président du Conseil Départemental, envisage de prendre une mesure de police administrative. Cette décision pourrait avoir des répercussions significatives sur la gestion des EHPAD et sur la qualité de vie des résidents.
Par ailleurs, les services de l’ARS et du Conseil Départemental ont saisi les services de la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités de la Côte-d’Or concernant une situation collective de risques psychosociaux encouragée par l’ensemble des salariés des deux structures. Cette situation souligne l’ampleur des problèmes auxquels ces établissements sont confrontés, affectant non seulement les résidents mais aussi le personnel.
Depuis cette inspection, un silence inquiétant règne au sein de la direction de l’EHPAD. Frédéric PLUCHOT, directeur de l’EPCAPA, aurait dû prendre l’initiative d’informer les familles des résidents sur les dysfonctionnements constatés et les mesures correctives mises en œuvre. Or, à ce jour, les familles n’ont reçu aucune communication claire de sa part.
« Nous savons qu’il y a eu des problèmes graves, mais nous ignorons leur nature exacte, de même que les actions entreprises pour y remédier. Il est inadmissible que les familles ne soient pas davantage éclairées sur la situation de leurs proches« , s’indigne la fille d’une résidente.
Tout le problème réside dans ce manque de transparence. L’ARS et le Conseil Départemental ont confirmé les graves dysfonctionnements, mais personne n’a encore pris l’initiative d’expliquer aux familles de quel dysfonctionnement il s’agit, et ce qui a été mis en place pour y remédier. Ce silence vient attacher davantage l’image des EHPAD de Dijon. Alors que Dijon est labellisée « Ville-amie des aînés », cette situation est loin de l’être pour de nombreuses familles de résidents.
« C’est plus facile de distribuer des colis de Noël aux personnes âgées à la Cité de la gastronomie et du vin, que d’apporter des réponses aux familles et aux résidents des EHPAD de Dijon, » nous dira notre interlocutrice, avant d’ ajouter : « Quand on voit le premier adjoint à la ville de Dijon à la distribution des colis aux aînés, et qu’il n’est pas capable de prendre sa plume pour nous expliquer les choses, il devrait avoir honte, le garçon. Croyez-moi, il est encore, à notre connaissance, le président de l’EPCAPA ! »
Frédéric Pluchot, le directeur de l’EPCAPA, ainsi que le conseil d’administration et Antoine Hoareau, le président de l’EPCAPA, doivent apporter des réponses, non seulement aux résidents mais aussi aux familles de résidents. La transparence et la communication sont essentielles pour restaurer la confiance et garantir le bien-être des aînés.
Dijon Actualités tient à souligner que la personne qui témoigne dans cet article a souhaité rester anonyme du fait que sa maman est l’une des résidents dans l’un des deux EHPAD