En ce début d’année 2025, François Rebsamen, président de Dijon Métropole et ancien maire de Dijon, a prononcé un discours riche et inspirant lors de la cérémonie des vœux qui s’est tenue hier soir au Zénith de Dijon, rassemblant les habitants et les élus de la métropole. Pas moins de 3 200 personnes avaient fait le déplacement pour assister à cet événement. Cette rencontre, qui s’inscrit dans une tradition bien ancrée, a été l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée et de poser les bases des ambitions pour l’avenir.
Un moment de retrouvailles essentiel
François Rebsamen a commencé son discours en mettant en avant l’importance de cette tradition des vœux. « Ce temps rituel de retrouvailles est essentiel pour cultiver la convivialité et renforcer le lien social », a-t-il affirmé. Organisé comme chaque année le premier vendredi suivant la rentrée scolaire de janvier, cet événement revêt une importance particulière dans le maintien de la cohésion locale. Dans un monde où l’individualisme progresse, ces moments de partage permettent de construire des liens solides entre les citoyens.
Il a rappelé que cette cérémonie, loin d’être un simple rituel, représente une occasion unique de réfléchir ensemble à l’avenir tout en rendant hommage aux efforts collectifs des années passées. « C’est dans ces moments que nous trouvons la force de nous réunir autour de nos valeurs communes et de notre ambition partagée », a-t-il ajouté.
Une transmission historique et inédite
François Rebsamen est ensuite revenu sur un moment clé de sa carrière politique : la transmission de son mandat de maire de Dijon, qu’il a occupé pendant plusieurs décennies. Cette passation, marquée par la nomination de la première femme maire de Dijon (Nathalie Koenders), a été un acte qu’il a qualifié de « tournant historique ». « J’ai choisi de passer le relais avec la conviction que le temps était venu. Aujourd’hui, je suis fier de voir l’accueil que les Dijonnais ont réservé à cette transition historique », a-t-il expliqué.
Rebsamen a exprimé sa satisfaction quant au travail accompli par son successeur. « Elle incarne la continuité et l’innovation, des qualités essentielles pour répondre aux défis actuels », a-t-il affirmé, soulignant au passage l’importance de la confiance et de la collaboration dans les transitions politiques.
Les transitions écologiques au cœur des priorités
L’année 2025 marque une étape majeure pour Dijon Métropole dans son ambition de devenir un modèle national et européen de durabilité. « L’engagement écologique n’est pas une option. C’est une nécessité pour préparer un avenir juste et solidaire », a déclaré Rebsamen.
Il a détaillé plusieurs projets emblématiques, à commencer par la solarisation du parking du Zénith. Prévu pour septembre 2025, ce chantier ambitieux permettra de produire chaque année 1 GWh d’énergie renouvelable destinée à l’alimentation des tramways. « Ce projet est un symbole fort de notre engagement écologique et de notre capacité à innover », a-t-il affirmé.
Parmi les autres initiatives, Rebsamen a mentionné la modernisation de l’unité de valorisation énergétique des déchets et le développement des infrastructures cyclables. « Ces projets bénéficient directement à l’économie locale tout en répondant aux besoins environnementaux. La transition écologique et le dynamisme économique sont des alliés, pas des opposés », a-t-il ajouté avec force.
Une croissance maitrisée et solidaire
Avec près de 1 000 nouveaux habitants par an depuis 2015, Dijon Métropole continue de se développer dans un équilibre maitrisé. « Notre croissance est régulière et raisonnable, un modèle qui garantit à la fois l’attractivité et la qualité de vie », a expliqué Rebsamen.
Cette dynamique repose sur une politique active en matière de logement et d’investissements publics. Rebsamen a souligné le rôle central des collectivités locales : « Nous assurons 70 % de l’investissement public national, tout en représentant seulement 8 % de la dette. Cette gestion rigoureuse est essentielle pour préparer l’avenir ».
Un engagement pour l’éducation et l’innovation
François Rebsamen a consacré une partie importante de son discours à l’éducation et à la jeunesse, qu’il considère comme « le cœur de notre avenir commun ». Il a salué la création de l’Université de Bourgogne Europe, une structure regroupant une dizaine d’institutions pour offrir des formations d’excellence à près de 39 000 étudiants.
Par ailleurs, il a évoqué les efforts en faveur de la vie étudiante, notamment la construction d’un nouveau restaurant universitaire. « Les jeunes doivent pouvoir étudier dans les meilleures conditions. C’est notre responsabilité de leur offrir des opportunités », a-t-il affirmé.
Face aux crises internationales, une vision humaniste
Le président de la métropole n’a pas manqué d’évoquer les crises internationales, en particulier la guerre en Ukraine. « Aider l’Ukraine, c’est aider l’Europe à rester une terre de liberté et de justice », a-t-il déclaré, appelant à une mobilisation accrue pour soutenir ce pays.
Il a également mis en garde contre la montée des populismes en Europe et dans le monde, soulignant la nécessité de préserver les valeurs démocratiques. « La peur et le repli sur soi ne sont pas des solutions. Nous devons nous engager pour un avenir basé sur la solidarité et le respect », a-t-il affirmé.
Un appel à l’action collective
François Rebsamen a conclu son discours par un appel fort à la réconciliation et à l’optimisme. « Le futur n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire », a-t-il rappelé, citant Henri Bergson.
Avec ces mots, il a formulé des vœux d’espoir et de solidarité pour une année 2025 placée sous le signe de l’écologie, de la justice sociale et de l’action collective. « Ensemble, nous avons la capacité de transformer notre métropole en un modèle d’innovation et de durabilité, au bénéfice de tous », a-t-il conclu.
CÉRÉMONIE DES VOEUX 2025
ALLOCUTION DE FRANÇOIS REBSAMEN, PRÉSIDENT DE DIJON MÉTROPOLE,
MINISTRE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE LA DÉCENTRALISATION
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Madame la Présidente du conseil régional,
Monsieur le représentant du Président du Conseil départemental,
Madame la Maire de Dijon,
Mesdames et Messieurs les maires de la métropole dijonnaise,
Mesdames et Messieurs les maires et tous les élus,
Mesdames, Messieurs,
Madame la Maire a brillamment exprimé l’essentiel, je la remercie pour son accueil, son propos sincère et ses mots aimables à mon endroit. À mon tour, permettez-moi de partager deux ou trois réflexions et de formuler quelques vœux en ce début d’année, comme le veut notre tradition.
Tradition à laquelle certains maires, certaines grandes collectivités ont décidé de déroger, ça n’est pas notre cas. Tout ce qui concourt à la dimension collective et à la cohésion me semble au contraire à privilégier. C’est le sens de ce temps rituel de retrouvailles auquel je suis très attaché, et qui se tient comme habituellement le premier vendredi suivant la rentrée scolaire à l’issue des congés de fin d’année. Ces retrouvailles, si elles sont essentielles pour cultiver la convivialité et renforcer le lien social, sont aussi une opportunité précieuse pour réfléchir, ouvrir des perspectives et envisager l’avenir avec lucidité.
Tout d’abord, en me tournant vers Madame la Maire de Dijon, qui est aussi Première Vice-Présidente de Dijon métropole, je souhaite souligner le caractère inédit et relativement récent de la situation que nous partageons ce soir. Il y a moins de deux mois, je quittais mes fonctions de maire de Dijon, convaincu que le temps était venu pour moi de passer ce flambeau. J’ai choisi de le faire dans la foulée de l’inauguration du nouveau siège dijonnais de l’Organisation internationale de la vigne et du vin, symbole heureux du dynamisme et du rayonnement de toute la métropole, désormais inscrite sur la carte diplomatique internationale, n’est-ce pas, cher John BARKER.
Cette installation avec la tenue à Dijon en octobre du 45ème congrès mondial du vin fut un évènement considérable, je n’y reviens pas. Si ce n’est pour dire d’une part à quel point tout ceci est parfaitement cohérent avec la stratégie de reconquête viticole de la métropole, pour laquelle j’ai d’ailleurs choisi de créer une Vice-Présidence dédiée, confiée au Maire de Marsannay que je salue, cher Jean-Michel VERPILLOT ; et d’autre part combien cette stratégie de reconquête s’inscrit dans une démarche de solidarité viticole bourguignonne avec toutes les communes de la Côte et avec les Climats, stratégie dont la Cité internationale de la gastronomie et du vin, bien évidemment, est également un élément clé.
Bref, me voilà aujourd’hui convaincu d’avoir pris la bonne décision, et pleinement satisfait de l’accueil réservé par les dijonnais à celle qui est – c’est un fait – la première femme Maire de Dijon comme elle l’a rappelé elle-même. Et ça n’est pas la moindre de mes fiertés d’avoir pu passer la main à celle qui travaille à mes côtes depuis déjà plusieurs années dans une relation particulièrement confiante et sympathique. C’est sans doute un fait assez rare pour être souligné lorsque la politique est le plus souvent associée aux chausse-trapes, au dénigrement et aux mésententes.
La confiance, je veux dire la capacité à faire confiance et à cultiver foi en l’avenir, c’est sans doute d’ailleurs ce qui me caractérise le mieux.
Tout ne se passe pas toujours comme prévu…
J’ignorais naturellement à la mi-novembre le souhait d’un nouveau premier ministre dont nous ne connaissions pas le nom, de me confier la responsabilité que j’occupe aujourd’hui au sein d’un gouvernement que je qualifie d’urgence nationale. Le Sénat débutait juste son examen du budget de la sécurité sociale, en quête de 15 milliards d’euros d’économies. Un éminent quotidien national publiait justement une grande enquête intitulée « En Bourgogne, l’avenir se lit dans le marc de Bourgogne ». Peut-être aurais-je dû prêter un peu plus d’attention à cet article…
Mais aujourd’hui, c’est bien en tant que président de Dijon métropole – je le suis et je le resterai – que je m’adresse à vous ce soir, même si vous me pardonnerez quelques digressions, comment pourrais-je m’en empêcher ?
Nous nous retrouvons donc comme chaque année désormais dans ce Zénith qui, soit dit en passant, fêtera ses 20 ans à l’automne. 20 ans c’est un bel âge. C’est celui de toutes les promesses ; c’est celui d’une nouvelle génération – pas encore celle du conseil municipal des enfants de Dijon, que je salue ici au premier rang, ni du nouveau conseil de la jeunesse récemment installé à Dijon. Les jeunes ne sont pas les plus nombreux ce soir, mais c’est à eux que je pense chaque jour de travail, chaque jour d’engagement. Car c’est pour eux que nous nous devons d’avoir foi en l’avenir ; c’est pour eux que nous devons agir sans attendre un quelconque grand soir ; c’est pour eux que nous devons corriger nos erreurs lorsqu’il y en a, avancer de manière lucide, en ajoutant au pessimisme de la raison, l’optimisme de la volonté. Cet état d’esprit était celui de GRAMSCI lorsqu’il s’adressait par courrier à son frère depuis sa prison. C’était aussi celui de Blaise PASCAL, du philosophe Alain ou du grand écrivain bourguignon Romain ROLLAND, prix Nobel de littérature et européen convaincu, selon lequel le fatalisme est l’excuse des âmes sans volonté. Cet état d’esprit, je l’ai fait mien, sans aucun doute pour toujours. L’optimisme de l’action et la volonté sont notre moteur, celui de tous vos élus rassemblés ce soir, et le mien en particulier.
Ces 20 années donc, par notre volonté, par celle de tous les élus de la métropole, auront vu passer ici même dans cette salle, grâce à notre délégataire de service public performant, plus de 4,6 millions de spectateurs : habitants de notre métropole bien sûr, mais aussi de toute la Côte-d’Or voire au-delà. Notre métropole, lorsqu’elle crée un tel équipement, ne remplit-elle pas très exactement le rôle qui est le sien ? Elle l’a fait, elle le fait et elle le fera, dans un esprit gagnant-gagnant avec toutes les communes, toutes les intercommunalités, tous les territoires qui l’entourent et dont elle est un pôle moteur, pour un bénéfice mutuel, permettez-moi d’insister sur ce point d’entrée. Notre métropole, – votre métropole -, qui se développe raisonnablement et gagne des habitants raisonnablement, ça n’est pas pour elle-même et dans une vision repliée ni au détriment des autres qu’elle le fait. C’est dans un état d’esprit que le langage technocratique appelle « alliance des territoires ».
Alors, pour fêter les 20 ans du Zénith et signifier tout leur sens dans l’époque et ses enjeux, le parking du Zénith, celui-là même sur lequel vous êtes garés si vous n’êtes pas tous venus en tram, ce parking sera d’ici septembre, couvert de panneaux photovoltaïques. Le chantier devrait démarrer en mars d’ailleurs vous pourrez tous en constater l’avancement en circulant sur la rocade. Ainsi, produirons-nous ici-même 1GWH par an, dans le cadre du grand plan de solarisation de de notre métropole et plus largement de notre Plan climat et biodiversité adopté en septembre dernier, une énergie non seulement renouvelable mais aussi consommée localement, puisqu’elle servira principalement à l’autoconsommation du tram. Cette nouvelle énergie produite vient s’ajouter à la production de la centrale photovoltaïque de Valmy construite par EDF sur le site de notre ancienne décharge.
Le Zénith, Mesdames et Messieurs, c’est quelque chose de concret, que tout le monde perçoit et comprend, que ce soit sa dimension culturelle et structurante, voire économique et sportive lorsqu’il accueille Zaho DE SAGAZAN, Starmania ou l’Audace d’entreprendre sous la férule de mon ami JeanPhilippe GIRARD, ou plus récemment le mondial de pétanque, ou encore la braderie solidaire qui connait chaque année un engouement spectaculaire. A travers cet exemple – qui n’est bien sûr qu’un exemple parmi beaucoup d’autres -, je souhaite insister sur ce que la volonté permet de réaliser. Et peut-être insister sur le fait qu’attractivité et transition écologique ne sont pas contradictoires. Au contraire, il me semble que l’engagement fort de notre métropole et la volonté que j’ai d’en faire la première métropole écologique est un facteur d’attractivité. En tous cas, lorsque nous cherchons à pourvoir le poste de directeur général délégué en charge de la transition climatique, je constate que nous recevons un nombre très important de candidatures, et de bonnes candidatures, venues de toute la France.
J’ai ici plaisir à citer un philosophe dont la clairvoyance trouve une résonance particulière en ce début d’année, à l’aune des défis et des transformations que nous traversons collectivement. Il s’agit d’Henri Bergson lorsqu’il nous dit que « Le futur n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire. » Et si j’ai choisi de le citer, c’est parce que dans un monde en mutation profonde, alors que les grands équilibres, qu’ils soient économiques, sociaux, géopolitiques ou environnementaux, se redéfinissent sous nos yeux dans un sens qui parfois nous échappe, alors, il me semble que c’est avant tout de volonté dont nous avons besoin. Cette époque, cette époque extraordinairement complexe, exige de nous non seulement une capacité d’adaptation, mais surtout une vision claire et une action résolue, dont la réalité se trouve dans ce que nous mettons en œuvre.
Ici, dans notre métropole, nous sommes à l’échelle locale le miroir de ces dynamiques globales. Nos choix, nos priorités et notre engagement quotidien influencent directement la qualité de vie de nos concitoyens et contribuent, à notre mesure, à tracer une voie vers un avenir plus juste, plus solidaire et plus durable.
Autour de nous, cet avenir est difficile. Il est même parfois insupportable. Que nous tournions nos yeux vers l’Iran, où, parce qu’elles portent le voile, les femmes sont persécutées, 31 ont subi la peine de mort en 2024 ; que nous nous tournions vers l’Afghanistan, où les Talibans ordonnent désormais l’obturation des fenêtres par lesquelles on pourrait apercevoir les femmes ; que nous nous tournions vers le proche Orient où la situation reste effroyable avec ces milliers de vies perdues, hors de tous les principes de justice et de dignité humaine.
Mesdames et Messieurs, géographiquement plus proche de nous, les élections de juin 2024 ont vu les populistes progresser partout en Europe. Dans de nombreux pays, les idées de la droite nationaliste et radicale progressent jusque dans les partis de gouvernement. Elles sont portées par la peur, le doute et le repli sur soi, désormais avec l’appui du propriétaire de l’un des plus grands réseaux sociaux du monde, bras droit du futur Président des Etats-Unis. C’est le cas par exemple en Pologne, au Royaume-Uni ou même en Allemagne, ou en Autriche, dont l’extrême droite se trouve aujourd’hui chargée de former le gouvernement parce que les libéraux, les conservateurs et les socio-démocrates ont été incapables de s’entendre !
En 2025, une partie de l’avenir de notre vieux continent se jouera à l’Est. La défaite de l’Ukraine ne serait pas seulement la sienne, mais aussi la nôtre, menaçant les fondations mêmes de notre sécurité et de nos valeurs communes. De l’autre côté de l’Atlantique, un président imprévisible et ouvertement impérialiste prendra ses fonctions dans 10 jours. Face à ce double défi, l’Europe ne peut se permettre l’inertie. Trois ans après l’invasion, il est plus clair que jamais que la sécurité de l’Europe passe par l’Ukraine. Une Ukraine libre, démocratique, et fermement arrimée à notre communauté européenne est notre rempart indispensable contre l’expansionnisme autoritaire. Ce constat s’impose aux États qui sont situés en première ligne, comme la Pologne et les pays balte. Mais la France ou l’Allemagne, certes plus éloignées du front, ne peuvent s’en affranchir. Pourtant, nos engagements restent insuffisants. Si nousvoulons garantir un avenir où nos enfants vivront en paix et en liberté, nous devons dépasser nos divergences, renforcer notre soutien à Kiev, et apporter des garanties de sécurité concrètes. Il est temps que l’Europe réponde à l’appel de l’Histoire.
Dijon, notre belle ville, historiquement Européenne, est bien petite à l’échelle de ces conflits, drames de toutes sortes et catastrophes. Mais comme d’autres villes européennes, je dirais même avec elles, Dijon et sa métropole doivent porter un message de courage et de détermination. En aidant l’Ukraine, nous aidons l’Europe à rester ce qu’elle doit être : une terre de liberté, de justice et de paix.
Dijon est bien petite. Mais sa voix compte, notre voix à tous compte et nous devons, justement parce que notre échelle est celle de ce que j’appelle « l’humanisme du quotidien », continuer à dire haut et fort les valeurs universelles auxquelles nous croyons, accueillir la différence, bâtir, lutter contre les injustices, promouvoir la fraternité et la paix, préserver ce qui nous lie, prendre soin de ce qui nous est commun, c’est-à-dire en particulier du service public.
Permettez-moi à cet instant une incise pour exprimer toute notre solidarité avec nos compatriotes de Mayotte. La Ville de Dijon et la métropole ont manifesté leur soutien par le vote de deux importantes subventions à la Croix-Rouge, qui fait sur place un travail remarquable. J’ai appris dernièrement que le Maire de Mamoudzou a fait ses études à Dijon. Il évoquait sur une chaine de radio du service public les « dégâts du siècle ». Le gouvernement a pris des engagements, avec la création d’un établissement public chargé de mener à bien la refondation de Mayotte dans un délai de 2 ans. Ces engagements seront tenus et les moyens alloués permettront, avec la force de la volonté, la reconstruction de ces îles aujourd’hui dévastées. La France doit cela à l’un de ses départements d’outre-mer.
2024 aura été une année bien difficile et il faut effectivement avoir comme moi l’optimisme chevillé au corps pour aborder 2025 avec confiance.
Que dire des turbulences politiques nationales… ? Tenter de se rassurer du fait qu’elles ne sont pas seulement nationales mais européennes ? Certes… C’est selon moi une bonne chose que le Président de la République ait, dans ses vœux aux français, reconnu avec – selon ses termes – une lucidité et une humilité de bon aloi que la dissolution bien mal comprise par les français, n’a pas apporté les solutions espérées. C’est même un euphémisme…
Au passage : merci aux services publics de toutes nos communes, grandes ou petites, qui ont organisé deux élections majeures en juin et juillet à trois semaines d’intervalle. Le service public, celui que nous avons vu à l’œuvre du matin au soir dans le très beau et très émouvant film d’introduction, il est là, toujours présent. Ce sont ces agents du service public qui nous lient, et qui permettent de réduire les inégalités
par leur action au service de tous, de manière équitable et indifférenciée.
Quoi qu’il en soit, l’instabilité politique générée par la dissolution s’est vérifiée avec la censure du gouvernement BARNIER début décembre, au moment du vote du projet de loi de financement de la sécurité sociale. En conséquence, la France aborde 2025 sans budget. Une loi spéciale votée à la hâte assure tout juste la continuité des services publics permettant aux fonctionnaires d’être payés, et à l’Etat de prélever les impôts sur la base des services votés l’année précédente. Cette situation, exceptionnelle par son caractère, laisse de nombreux Français dans l’incertitude. C’est ainsi qu’à l’heure actuelle, près de 380 000 Français jusqu’alors exonérés vont payer des impôts sur le revenu ; sauf si le gouvernement du Premier Ministre réussit à faire adopter son budget pour la France avant mars.
Question : est-ce le refus du gouvernement de faire a priori consensus sur le budget qui a pour conséquence de durcir les oppositions ou est-ce le refus a priori des oppositions qui enferme le gouvernement dans la conviction qu’aucun consensus ne pourra être trouvé ? Cette situation où chacun se rejette les responsabilités aboutit à ce jeu de dupes auquel les Français se sont habitués, malheureusement, avec un dangereux détachement qui entraîne un sentiment grandissant de déficit démocratique.
Comment chacun des acteurs pourrait-il trouver des compromis sans donner l’impression de se compromettre ? Alors que notre société souffre d’une polarisation des points de vue il devient plus facile de condamner que de dialoguer, d’insulter que de débattre. Quelle place sommes-nous prêts les uns les autres à donner au compromis ?
A cet instant, j’ai à l’esprit la sagesse de Nelson MANDELA. Quand on recherche le compromis, on entre dans le débat avec une volonté de réconciliation. Et quand on veut la réconciliation, on évite de poser des ultimatums.
Pouvons-nous encore en France aujourd’hui envisager tout compromis dès lors qu’une main tendue à l’adversaire politique est qualifiée de trahison par une partie de son électorat ? Et pourquoi ce qui est perçu au niveau local comme une force, une capacité à rassembler ne serait-il pas possible au niveau national ? Faussement perçue par la meute des suiveurs comme un aveu de faiblesse, la concession au rassemblement est en réalité une force. Alors, poussons nos responsables politiques à y réfléchir … Aujourd’hui, le monde économique est très inquiet – je salue les présidents de la CCI de Dijon Bourgogne et de la Chambre des métiers de l’artisanat, les représentants de la CPME et du Medef de la salle, mais aussi tous les acteurs économiques locaux. Les crédits d’investissements sont pour l’heure gelés, la fiscalité des entreprises n’est pas encore définie. Cette incertitude, ce manque de visibilité, pénalise les dirigeants pour certaines décisions stratégiques. Cette année la croissance du PIB s’est établie à 1 %. C’est mieux que l’Allemagne, première économie de la zone euro dont la croissance en 2024 était proche de 0… Certes. Mais nous percevons en France un ralentissement de notre économie qui pourrait avoir de graves conséquences sur l’emploi.
Je souhaite à cet instant penser aux salariés qui sont la richesse des entreprises, et au dialogue social indispensable avec les organisations syndicales.
Dans notre métropole, le contexte est jusqu’alors favorable voire très favorable. Le taux de chômage, à 6,5%, reste faible, nous avons enregistré la création de plus de 5 160 emplois nouveaux au cours des quatre dernières années. C’est une véritable source de satisfaction, témoignant de la vitalité économique de notre territoire et de ses entreprises. Cette vitalité doit être préservée. Elle repose largement sur les projets que nous portons, sur les investissements que nous votons, et sur la qualité de vie que nous garantissons dans une métropole à taille humaine, très attractive. Mais, nous nous ne sommes jamais à l’abri, notamment en ce qui concerne les entreprises sont les centres de décision sont éloignés de Dijon. Selon les derniers chiffres de l’INSEE issus du recensement de 2022, notre métropole compte 258 630 habitants, soit une augmentation moyenne annuelle de près de 1 000 habitants depuis 2015. Largement portée par le solde migratoire avec l’arrivée de nouvelles familles, mais aussi dans une moindre proportion par le solde naturel, cette dynamique est une bonne chose, je l’ai dit. Nous sommes loin de Toulouse, qui gagne 10 000 habitants par an, ou de Montpellier qui en gagne 5 000. Notre croissance est équilibrée et raisonnable. Elle tire la croissance démographique et économique de la Côte d’or et même de la Région. Laissez-moi redire à cet instant combien notre politique volontariste en matière de logement est essentielle. Je ne développe pas ce sujet aujourd’hui, je l’ai fait l’année dernière, celle d’avant, et sans aucun doute celle encore d’avant ; et mon point de vue n’a pas changé.
Cependant, l’instabilité politique nationale et l’absence de loi de finances pèsent sur les décisions à prendre pour élaborer le budget 2025 de la métropole. Bien que les finances de notre métropole soient particulièrement solides – je remercie Jean-Claude GIRARD, maire d’Ouges et vice-président en charge des finances ainsi que les services qui apportent un appui précieux–, ces incertitudes nationales nous obligent à la prudence.
De quoi sera faite la loi de finance 2025 ? La seule chose que je puisse vous dire, c’est que vous pouvez compter sur ma vigilance et mon investissement. La motion de censure n’a fait disparaître par miracle ni l’endettement abyssal ni le déficit de notre pays. L’effort, on en comprend la nécessité. Mais il doit être à juste hauteur et à due proportion. Notamment pour les collectivités locales qui assurent 70% de l’investissement public alors qu’elles ne représentent que 8 % de la dette nationale. Elles jouent donc un rôle central dans le développement du pays, et leur contribution au redressement des finances publiques doit être équitable ; c’est mon devoir en tant que Ministre d’agir en ce sens. Elles ne devraient pas supporter plus de 10 % de l’effort total, une position que je défends fermement au sein du gouvernement. Réduire le déficit budgétaire, oui ! Mais attention à un éventuel effet récessif sur la croissance.
Les investissements locaux sont cruciaux pour répondre aux besoins de nos concitoyens et anticiper les enjeux futurs. Ils permettent, par exemple, de financer des projets structurants de la transition écologique. A notre échelle, la modernisation de l’unité de valorisation énergétique des déchets (UVE) en fait partie. Je pense aussi à tous les travaux de voirie qui concernent à la fois les routes et les voies cyclables. A fortiori lorsque la majorité de ces travaux bénéficie directement à l’économie locale. On m’a communiqué ce chiffre récemment, que je surveille attentivement : en 2024, 65 % des marchés publics notifiés ont été attribués à des entreprises du département. C’est une bonne chose là encore, pour la métropole, et pour le Département de la Côte d’Or.
Bref, vous l’avez compris, il est impératif que la France se dote d’un budget dans les meilleurs délais. Ce budget devra offrir une trajectoire de redressement réaliste des comptes public. Il devra également garantir les moyens nécessaires pour soutenir le pouvoir d’achat et la solidarité, tout en accompagnant la transition écologique et la dynamique économique. J’ai pour ma part grande confiance en notre Ministre de l’économie, Eric LOMBARD, avec lequel j’ai échangé mardi, et sa ministre du budget, Amélie DE MONTCHALIN. J’ai entendu les positions équilibrées et ouvertes avec lesquels ils abordent la préparation budgétaire, puisqu’ils prônent un peu plus de souplesse pour préserver la croissance.
A cet instant, je suis sûr que nos parlementaires y réfléchiront avant de voter une seconde fois la censure. Je ne doute pas qu’ils mesurent le risque que serait celui de faire sombrer tout à fait notre pays dans une crise de régime, avec des conséquences dramatiques pour nos concitoyens.
Je compte également, c’est l’une de mes batailles, et j’ai bon espoir – obtenir satisfaction sur le sujet du versement mobilité. C’est un peu technique, mais très significatif à la fois sur le plan financier, sur le plan de l’aménagement du territoire et sur le plan politique. Le versement mobilité, c’est une contribution locale des entreprises et de tous les employeurs publics qui permet de financer le développement des transports en commun de leur territoire. C’est le versement mobilité qui nous a permis de financer le tram mis en service en 2012. Aujourd’hui, seule l’île de France a aujourd’hui le droit d’augmenter le taux de cette contribution locale. Je pense avoir convaincu le Sénat qu’il ne peut y avoir 2 France, d’un côté celle de l’île de France et de l’autre celle des territoires. Si nous obtenons gain de cause, cela facilitera grandement le financement de la nouvelle ligne de transports en commun en site propre, tram ou bus, dont notre métropole a désormais besoin.
Au sujet de nos projets de nouveaux transports en commun en site propre, les premiers éléments d’étude détaillés me seront remis d’ici quelques semaines. Tram, bus à haut niveau de service, nous verrons bien. J’en parlerai bien entendu prioritairement avec le Vice-Président de la métropole en charge des transports, Thierry FALCONNET et Dominique MARTIN-GENDRE, conseillère métropolitaine déléguée. Nous aurons ensuite à mener une concertation avec les habitants et les acteurs du territoire, puis des décisions à prendre. Elles viendront rapidement courant 2025 si nous voulons que des études approfondies, puis les travaux nous permettent d’inaugurer une nouvelle ligne avant la fin du prochain mandat.
Puisque nous sommes sur le sujet des mobilités, un mot à propos de la candidature déposée en décembre conjointement avec la Région, pour que notre métropole puisse être labellisée au titre des projets de service express régional métropolitain, on appelle cela les SERM. Il s’agit de répondre aux enjeux de décarbonation en limitant le nombre de véhicules – aujourd’hui 100 000 – qui entrent et sortent chaque jour de la métropole dans le cadre des déplacements domicile-travail. Pour jouer son rôle de capitale régionale, notre métropole doit naturellement prendre en compte tous ceux qui s’y rendent sans y habiter : salariés, clients, étudiants, patients, spectateurs… Pour rappel, les déplacements représentent 28% des émissions de gaz à effet de serre. Notre métropole est très bien placée en France et en Europe pour la qualité de l’air, raison pour laquelle nous échappons aux contraintes de circulation des véhicules. Mais à terme, il nous faut améliorer les dessertes ferroviaires, le covoiturage voire même le bus à une échelle plus vaste que la métropole, au sein de notre aire urbaine qui englobe la métropole et les territoires environnants. Elle représente 333 communes pour 415 000 habitants, et 78% des 182 000 emplois de cette aire sont concentrés sur la métropole. Environ 72% des actifs de la zone ont recours à la voiture, avec une moyenne de 1,04 occupant par voiture. Le co-voiturage régulier ne représente que 3% des usagers. Vous voyez que nous avons, collectivement, des efforts à faire, avec la Région et avec les communautés de communes de notre aire de vie.
Je ne vous parlerai donc pas de la ligne TGV Lille-Roissy-Dijon-Besançon, combat que je n’ai pas abandonné pourtant. Je reçois d’ailleurs régulièrement des courriers d’habitants qui me demandent si le sujet avance… Eh bien, tout Ministre de l’aménagement du territoire que je sois désormais, j’ignore à ce jour si et comment nous obtiendrons gain de cause ; même si j’ai reçu dans la foulée de ma nomination un mot fort aimable du Président de la SNCF. Le sujet reste entier. La SNCF ne peut ainsi progressivement fermer les lignes à priori prétendument déficitaires sans une vision plus globale. J’en parlerai au Ministre qui s’occupe des transports auprès de moi ; à vrai dire, j’ai déjà commencé à le faire… Je ne vous parlerai donc pas de notre légumerie métropolitaine, qui monte maintenant en activité de manière intéressante, vous avez vu dans le petit film avec quelle passion les agents de la métropole y travaillent au bénéfice des habitants. Là encore, c’est gagnant-gagnant avec les agriculteurs, bien audelà de la métropole.
En 2024, comme vous l’avez si bien rappelé, Madame la Maire, malgré les épreuves, nous avons également partagé des moments importants et lumineux, Car, pour reprendre les mots d’HEMINGWAY, « le soleil se lève aussi ». Le 4 mars, le congrès réuni à Versailles a inscrit le droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la constitution. Sur d’autres registres, notre pays s’est uni tout au long de l’année autour commémorations des 80 ans de la Libération célébrés en grand à Dijon et dans plusieurs communes de la métropole ; autour de superbes événements sportifs, ou encore de la Panthéonisation de Mélinée et Missak MANOUCHIAN. Des moments fédérateurs et porteurs de sens, qui ont rassemblé notre Nation. Oui, 2024 a AUSSI été marquée par des jours heureux.
Ce soir, je ne veux pas m’attarder davantage sur les nouvelles anxiogènes qui saturent nos écrans TV et smartphone au quotidien. Car nous avons des raisons d’espérer, de croire que ces jours heureux peuvent revenir, et que la réconciliation est à notre portée. Notre pays a besoin d’apaisement. Et pourquoi ce que nous réalisons ici, localement, au sein de notre métropole, serait-il impossible à l’échelle nationale ?
Certes, la France est politiquement fragmentée. Mais je refuse de croire que nous soyons condamnés à l’immobilisme, paralysés par le sectarisme. Mesdames et messieurs, la pluralité d’opinions est une richesse, une preuve de vitalité démocratique. Les convictions, ça n’est pas la même chose que les certitudes. Notre pays crève de certitudes, et manque de convictions. Les convictions, ça se partage, ça vient rencontrer l’autre, ça se confronte, ça évolue. Les certitudes, c’est mortifère. Et la politique, dans son essence, est l’art du compromis, guidé par l’intérêt général. Je suis navré, profondément navré, par ceux dont le savoir-faire principal consiste à tracer des lignes rouges, c’est-à-dire l’impossible avec une insistance qui en dit long parfois sur leur unique souhait de le voir advenir.
N’avons-nous pas mieux à faire ? En tous cas, c’est en tant qu’homme de gauche qui n’a plus rien à prouver ni gagner, que j’ai travaillé pendant 20 ans comme Maire de Dijon, et que je continue à le faire pour notre métropole, aux côtés des 23 maires de nos 23 communes.
Dijon métropole, c’est une mosaïque de contrastes : une métropole d’équilibre, à la fois urbaine et rurale, où cohabitent des réalités très différentes et complémentaires, de Flavignerot, 220 habitants, à Dijon, aujourd’hui 165 000 habitants. Ces disparités sont évidentes, mais nous ne passons pas notre temps à en faire des facteurs de division. Nous formons une communauté de destin que nous nous évertuons à construire et consolider. La relation entre tous les maires est de qualité, il est vrai que c’est sans doute plus facile que dans les grandes métropoles qui comptent 50, 80 ou parfois 150 communes, sur un périmètre géographique parfois beaucoup trop étendu. Mais ici, tout est finalement relativement simple. Notre collaboration est bonne, et c’est une nécessité car nos habitants ne vivent pas cloisonnés. Les Magnytillois font leurs courses à Chevigny, travaillent à Dijon et inscrivent parfois leurs enfants au club de foot de Saint-Apollinaire. Notre quotidien est un réseau d’interconnexions qui nous donne des raisons d’avancer ensemble.
Alors, puisque nous sommes dans le temps des vœux, je forme celui que 2025 soit année de réconciliation. Cette ambition résonne particulièrement à l’heure où Marc BLOCH, historien et résistant, entrera bientôt au Panthéon. Ce choix, annoncé fin novembre par le président de la République, honore la mémoire de cet « homme des lumières dans l’armée des ombres » martyrisé puis fusillé en 1944 par la Gestapo, qu’il a appelé. Son œuvre est d’une actualité saisissante par son évocation du rôle de la faillite intellectuelle et morale des élites dans la défaite. Bien sûr nous ne sommes pas en 40. Mais j’enrage contre la manière dont, aujourd’hui, le défaitisme, cette résignation que dénonçait Marc BLOCH, demeure l’un des grands travers de notre époque ou l’est redevenu. Je refuse que la montée de l’extrême droite devienne une fatalité ; je refuse la facilité morale de la défaite des mauvais augures et de la défaite annoncée. Ce que j’appelle de mes vœux, Mesdames et Messieurs, c’est sans relâche à un effort sincère pour construire ensemble un avenir où chacun trouve sa place.
Et c’est dans la République que nous le ferons. La République, Madame la Maire l’a rappelé, c’est la Liberté, l’égalité, la fraternité. ET c’est la laïcité ! D’ailleurs, ne l’oublions pas, la 1ère République n’a-telle pas été promulguée en 1905, il y a un siècle ? La République, c’est le royaume possible de l’universel sur terre. La République est un idéal, une idée qui grandi, un cadre pour permettre à chaque citoyen de s’émanciper et d’assurer nos libertés. Finalement je crois simplement que c’est un outil de combat pour les biens communs, un instrument pour refaire la société et réconcilier. C’est peut-être ça, très simplement, la République !
Alors, aujourd’hui, ma conviction est que nous avons un devoir : celui de dépasser nos désaccords. Sans les ignorer bien sûr ! C’est difficile, j’en conviens. Je suis d’ailleurs voué aux gémonies par quelques gardiens du temple, peu nombreux d’ailleurs, parce que je prône et pratique le dépassement. Pourtant, il le faut plus que jamais ! Mesdames et Messieurs, c’est ainsi que nous avancerons ensemble : en dépassant les chapelles, accordés sur l’essentiel, ouverts sur le reste, respectueux de nos différences, unis dans notre diversité, tournés vers un dessein empreint d’espoir et de solidarité.
Cette capacité à travailler ensemble, elle se décline localement et j’en suis fier. Le plan Climat et biodiversité évoqué au début de mon propos en est un bel exemple. Très ambitieux, il a été conçu grâce à la participation de plus de 4000 habitants et 200 acteurs socio-économiques, pour faire de notre métropole un territoire exemplaire en matière de transition écologique. Merci, d’ailleurs, aux membres du Conseil de développement pour leur contribution très intéressante, à sa présidente sortante, Marie-Jo DURNET-ARCHERAY, et à son président entrant, Jean-Michel GRENIER.
Dijon métropole, avec ce plan Climat et biodiversité, s’affirme comme un modèle européen d’innovation et de durabilité. Ce plan est unique en France, car il met sur un pied d’égalité la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et la préservation de la biodiversité. Ce choix audacieux est essentiel : chaque action pour améliorer notre environnement se répercute sur notre santé, nos écosystèmes et la qualité de vie. Nous avons accueilli dernièrement à la métropole Bruno DAVID, éminent spécialiste de la biodiversité et ancien directeur du Muséum national d’histoire naturelle. Avec lui, nous l’avons constaté : notre trop grande indifférence à l’égard de la biodiversité est véritablement effarante et insupportable. Comment s’étonner alors de cet effondrement qui représente, à bas bruit, une menace extrême pour l’espèce humaine si nous n’en prenons pas conscience et si nous n’agissons pas ?
Cette capacité à travailler ensemble que j’évoquais précédemment, elle concerne aussi nos partenaires. Depuis le 1er janvier 2025 notre grande université, l’Université de Bourgogne a fondé un nouvel établissement public qui s’appelle « Université de Bourgogne Europe ». Cette grande université intégrative, regroupe une dizaine d’établissements qui ont décidé de se rassembler pour enclencher une nouvelle dynamique universitaire, avec plus de 2 000 enseignants et chercheurs, et près de 39 000 étudiants et un budget global qui dépasse le milliard d’euros, dédié à la formation, la recherche et la vie étudiante et l’ouverture à l’international. Ses membres développeront des recherches de pointe dans 32 laboratoires, en partenariat avec des institutions majeures comme le CNRS, l’INRAE et l’Inserm.
L’université est un symbole. Celui d’un territoire qui tient le savoir, la science et le progrès en haute considération. Je tiens à saluer à travers Vincent THOMAS, président de l’Université, tous ceux qui œuvrent sans relâche pour offrir à nos jeunes des perspectives d’excellence. En tant qu’élus, c’est notre responsabilité de faciliter leur quotidien. Ainsi Dijon fait-elle partie des villes les moins chères pour les étudiants. Les jeunes doivent pouvoir se loger décemment, se déplacer facilement et profiter d’une offre culturelle riche et accessible. À cet égard, je n’ai pas évoqué notre soutien à la vie culturelle qui joue pourtant un rôle essentiel car l’émancipation passe par la culture. La question de la restauration étudiante, quant à elle, reste au cœur de nos priorités. Nous avons financé une étude pour faire avancer la construction d’une nouvelle structure, une prérogative qui reste, je le rappelle, celle de l’État. A bon entendeur : la métropole se tient aux côtés du Crous, avec la Région, pour la construction de ce nouveau restaurant tant attendu des étudiants.
Mais la jeunesse de notre métropole est diverse, comme celle de la France d’ailleurs. Elle n’est pas uniquement étudiante. Elle est aussi composée de jeunes apprentis et travailleurs, qui participent activement à la vie économique. Il y a quelques semaines, nous avons visité avec la Maire de Dijon l’École de production et l’Académie de robotique de l’UIMM 21, soutenues par Dijon métropole. Avec cette visite, nous tenions à saluer l’engagement des jeunes dans les métiers industriels, un secteur clé pour notre avenir, puisque l’industrie représente 13,5% des emplois privés de la métropole, soit 12500 salariés. Il n’y a pas de Nation prospère sans une industrie forte. Et pourtant, à la fin de cette décennie, la France risque de perdre la moitié de ses emplois industriels faute de vocations pour ces métiers d’excellence. Ce constat soulève des enjeux cruciaux pour notre souveraineté nationale, notre compétitivité et notre capacité à innover. Les PME de notre territoire sont des acteurs essentiels de ce processus, et il est de notre devoir de soutenir cette dynamique, en particulier pour la jeunesse qui s’engage dans ces filières d’avenir. Notre métropole œuvre pour favoriser le développement des entreprises, et elle le fait – ça n’est pas le cas partout – avec les acteurs économiques et bancaires eux-mêmes, comme en témoigne le pôle Santenov, ou Dijon Bourgogne Invest – je salue sa présidente, Catherine PETITJEAN.
A cet égard, permettez-moi de saluer l’entreprise Adexpharma de notre métropole, installée plus exactement à Chenôve, et à travers elle l’ensemble des entreprises qui font de Dijon métropole un grand territoire de santé. Je pense à Urgo, Protéor, Crossject et bien d’autres. L’annonce vient d’en être faite conjointement par les ministres de la santé et de l’industrie : Adexpharma figure parmi les 7 nouvelles entreprises dont les projets sont retenus dans le cadre du plan France 2030, avec un investissement à venir de 24,2 millions d’euros.
Mesdames, messieurs, les vœux de la nouvelle année s’accompagnent traditionnellement de vœux de santé et c’est par cette bonne nouvelle qui concerne le secteur de la santé que je souhaitais conclure, avec également une pensée particulière pour celles et ceux qui se battent, au sein de nos hôpitaux pour notre santé et notre bien-être : médecins, infirmiers, aide-soignants… nous pouvons les applaudir.
Mesdames et Messieurs, comme promis, j’ai fait court ! Et je terminerai tout à fait avec l’essentiel.
L’essentiel, ce sont les habitants de notre métropole, sa « pâte humaine », et cette aspiration que nous partageons à vivre ensemble, à promouvoir une qualité de vie et un développement le plus harmonieux possible, solidaire. Le plus important, c’est l’ambition d’une métropole à l’avant-garde qui affirme haut et fort que la transition écologique doit contribuer à réduire les inégalités et pas à les augmenter ; une métropole de la réconciliation ; une métropole qui s’attache, sans méconnaitre les obstacles et les difficultés, à progresser constamment au bénéfice de tous. Chacun à leur mesure et selon leurs possibilités, les habitants de notre métropole ont déjà considérablement fait évoluer leurs modes de vie ces dernières année : nous trions mieux nos déchets, nous achetons plus local et plus durable, nous isolons nos logements. Il est toujours possible et nécessaire de souhaiter plus, mais les changements sont réels et profond. Et si notre métropole les accompagne, elle le fait pour ses habitants.
Elle le fait grâce à une équipe d’élus eux-mêmes soudés. Non nous n’avons pas tous les mêmes options politiques. Mais sachez que les maires de nos 23 communes travaillent main dans la main, dans une gouvernance qui en toutes circonstances, sait privilégier ce qui relève de l’intérêt général.
Mesdames et messieurs, en mon nom personnel, au nom des maires des 23 communes de notre métropole et au nom de tous les élus métropolitains, je vous souhaite une bonne année 2025.