Le syndicat SUD Santé Sociaux Chartreuse dénonce une situation critique au sein de l’établissement public de santé mentale La Chartreuse. Lors d’une récente prise de parole, les représentants syndicaux ont mis en lumière des faits préoccupants de harcèlement moral et de discriminations systémiques, affectant gravement le climat de travail.
Suspension du directeur général : un révélateur des dysfonctionnements profonds
Le 10 septembre 2024, la suspension du directeur général a été prononcée suite à des accusations de harcèlement moral. Toutefois, le syndicat insiste : cette décision n’est que « l’arbre qui cache la forêt ». Les pratiques de harcèlement, de pression et de discrimination, loin d’être isolées, semblent profondément enracinées dans une partie de l’encadrement de l’établissement.
« De nombreux agents vivent dans la peur et la souffrance au travail », déplorent les membres de SUD Santé Sociaux. Ce climat délétère, toléré, voire encouragé, engendre un sentiment d’impunité et affecte la santé physique et mentale des personnels, selon le syndicat.
Des discriminations qui touchent directement les membres du syndicat
Le syndicat SUD Santé Sociaux n’est pas épargné par ces pratiques. Ses membres dénoncent des conduites discriminatoires, allant de la marginalisation dans l’organigramme à l’absence de réponses aux courriels. Deux agents de la section SUD sont actuellement sans poste ni affectation clairs, une situation qui les laisse sans lieu de travail effectif et dans une grande précarité professionnelle.
Parmi les discriminations subies, les syndicalistes citent :
- Le refus systématique d’accès aux postes de chef de service pour un agent en cours de qualification.
- L’absence d’entretien annuel et de formation, pourtant obligatoires selon le décret n° 2010-888 du 28 juillet 2010.
- La dévalorisation dans les évaluations professionnelles (« a surtout servie de bouche-trou »).
- Des projets élaborés par des membres SUD repris par d’autres agents, avec le soutien de l’encadrement.
Un appel à la justice sociale et à un changement structurel
Face à ces injustices, le syndicat exige la fin immédiate des discriminations syndicales et un traitement équitable pour tous les agents. « Nous appelons l’administration à prendre conscience de la gravité de la situation et à agir fermement pour restaurer un climat de travail sain et respectueux », affirment-ils.
Le syndicat souhaite également que cette prise de parole serve de déclencheur pour un changement profond au sein de l’établissement. Les valeurs d’intégrité, d’éthique et de justice sociale doivent, selon eux, devenir des priorités absolues.
La lutte continue pour la dignité et le respect
Malgré les obstacles, les représentants de SUD Santé Sociaux réaffirment leur détermination à défendre les droits des agents et à lutter contre les pratiques destructrices. « Nous continuerons notre combat avec la même détermination pour que la dignité et le respect soient rétablis dans notre établissement », concluent-ils. Ce cri d’alarme appelle à une mobilisation rapide des responsables institutionnels et au soutien des travailleurs dans leur quête de justice.
Communiqué de presse du 15 janvier 2025 :
Nous, représentants du syndicat SUD Santé Sociaux Chartreuse, prenons la parole pour dénoncer une situation devenue insupportable au sein de notre établissement public de santé mentale La Chartreuse.
La suspension du directeur général pour des faits de harcèlement moral a été décidée le jeudi 10 septembre 2024. Mais nous insistons aujourd’hui : il ne s’agit que de « l’arbre qui cache la forêt ». Le harcèlement, les pressions et les discriminations sont des pratiques beaucoup plus répandues, ancrées dans une partie de l’encadrement. De nombreux agents de notre établissement en sont victimes, créant un climat délétère, où la peur et la souffrance au travail sont devenues des réalités quotidiennes.
Ces pratiques, loin d’être des cas isolés, sont souvent tolérées, voire encouragées par certains responsables, ce qui engendre un sentiment d’impunité. Elles affectent gravement la santé morale et physique des agents, dans un établissement pourtant dédié à la santé mentale.
Notre section syndicale SUD Santé Sociaux Chartreuse n’a pas été épargnée. Nous avons subi des conduites discriminatoires et des pressions, soutenues par une direction qui, jusqu’à sa suspension, a fermé les yeux sur ces agissements. Nous avons dénoncé à plusieurs reprises ces dérives dans nos tracts et même lors d’une rencontre avec la direction le 7 juin 2024, mais sans réponse adéquate. Face à cette situation, deux de nos membres ainsi que notre section syndicale se sont résolus à se rapprocher d’une avocate pour faire cesser ces pratiques institutionnelles destructrices.
À ce jour, deux agents de notre section SUD Santé Chartreuse se trouvent sans fiches de poste ni affectations, et donc sans travail réel, et sans locaux pour exercer. L’un utilise le local syndical comme vestiaire et bureau, tandis que l’autre doit partager son espace avec un médecin et une psychologue, le laissant sans lieu de travail 40 % de son temps.
À cela s’ajoute une série de discriminations et de négligences persistantes : absence de réponse aux courriels, non comptabilisation des heures supplémentaires, exclusion de L’organigramme du service et des plannings des activités thérapeutiques, et des évaluations professionnelles dégradantes telles que « a surtout servie de bouche-trou ». En outre, l’un des deux agents se voit systématiquement refuser la possibilité de postuler à des postes de chef de service, bien qu’il soit en passe d’obtenir son diplôme, formation qu’il a financé par son CFP puisque l’établissement lui a refusé tout soutien financier.
Et cerise sur le gâteau ni entretien d’évaluation annuelle ni entretien de formation pour nos deux camarades. Pour rappel, ceux-ci ont un caractère obligatoire prévu par le décret n° 2010-888 du 28 juillet 2010 portant dispositions statutaires relatives aux personnels de la fonction publique hospitalière.
Notre section syndicale SUD Santé Sociaux Chartreuse fait également face à une série de problèmes qui affectent l'ensemble de nos membres. Nous rencontrons divers problèmes informatiques, comme la disparition de notre espace de travail et du mailing de la direction.
De plus, l’identité de nos élu.e.s SUD est absente des documents institutionnels des instances. Les projets initiés par nos membres ne sont pas pris en compte par leurs encadrements respectifs, alors que d’autres agents bénéficient de traitements privilégiés.
Pire encore, des projets rédigés et portés par nos membres sont repris par d’autres, sous le regard bienveillant de leurs encadrements.
Face à cette situation intolérable, nous exigeons que cessent immédiatement ces pratiques de discrimination syndicale. Il est impératif que tous les agents, quel que soit leur engagement syndical, soient traités avec équité et respect. Nous appelons à une prise de conscience et à une action ferme de la part de l’administration pour mettre fin à ces injustices et restaurer un climat de travail sain et respectueux au sein de notre établissement. Il est temps que l’intégrité, l’éthique et la justice sociale prennent le pas sur les pratiques discriminatoires et destructrices.
Nous espérons que cette conférence de presse mettra en lumière ces dérives et qu’elle servira de point de départ pour un changement en profondeur. Nous continuerons à lutter pour la dignité, la justice, et le respect au sein de notre établissement avec la même détermination.