Ce jeudi soir, une dizaine de membres de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) et des Jeunes agriculteurs se sont rassemblés devant les locaux de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Dijon. Cette action symbolique visait à dénoncer des propos controversés tenus par un délégué syndical de l’OFB lors d’une interview sur France Inter, la veille.
Une comparaison qui suscite la colère
Mercredi matin, lors d’une intervention sur France Inter, un agent syndical de l’OFB a comparé les demandes de réduction des contrôles dans les exploitations agricoles à une hypothétique requête de dealers exigeant des policiers qu’ils cessent leurs interventions dans les cités. Ces propos ont immédiatement été qualifiés de « dérapage médiatique intolérable » par la FNSEA et relayés par sa branche départementale, la FDSEA 21.
Le directeur de l’OFB, Olivier Thibault, n’a pas tardé à se désolidariser des propos de l’agent syndiqué. « Je tiens à rappeler que les propos tenus par certains représentants syndicaux n’engagent en aucun cas nos établissements », a-t-il affirmé sur les réseaux sociaux. Il a également rappelé que les agents de l’OFB « travaillent au quotidien avec les exploitants et les représentants de la profession agricole, dans le dialogue, pour trouver des solutions concrètes permettant de conjuguer une agriculture forte, respectueuse du droit et durable pour les territoires ». Olivier Thibault a enfin réitéré son « soutien » et sa « confiance » à ses agents.
Un « trafic de farine » devant l’OFB
En signe de protestation, des agriculteurs de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs se sont donné rendez-vous à 17 heures devant les locaux de l’OFB, rue de Mulhouse à Dijon. Sur place, ils ont installé une table recouverte de sachets de farine, simulant symboliquement une activité de « deal », une référence ironique aux propos de l’agent de l’OFB. Bien qu’aucune interaction avec les fonctionnaires de l’OFB n’ait eu lieu — ces derniers ayant quitté les lieux avant l’arrivée des manifestants —, le message était clair : une demande d’excuses et de réaction à plus haut niveau.
Des attentes claires envers les ministères
Les manifestants exigent des excuses publiques de la part de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, et du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Ils demandent également des sanctions contre l’agent de l’OFB à l’origine de ces propos jugés diffamatoires.
Jacques de Loisy, président de la FDSEA 21, était présent lors de cette action et a exprimé sa déception : « La ministre de l’Agriculture nous avait apporté des gages sur le comportement des agents de l’OFB, en expliquant qu’ils resteraient armés, mais que l’arme serait dissimulée lors des contrôles. Mais force est de constater qu’un certain nombre d’agents continuent de sauter sur le monde agricole en nous diffamant. »
Une mobilisation sous surveillance
Sous l’œil attentif des forces de l’ordre, la mobilisation s’est déroulée dans le calme. Cependant, la tension demeure entre les agriculteurs et certains agents de l’OFB, révélant une fracture plus large entre le monde agricole et les instances de contrôle environnemental.
Une fracture persistante
Cette action symbolique met en lumière les relations souvent conflictuelles entre les syndicats agricoles et les services de l’OFB, accusés par certains agriculteurs d’adopter des pratiques jugées « agressives » ou « diffamatoires ». La FDSEA et les Jeunes agriculteurs espèrent que leur mobilisation alertera les pouvoirs publics sur l’urgence de restaurer un dialogue constructif entre les deux parties.
La suite des événements dépendra des réponses ministérielles attendues par le monde agricole. D’ici là, la tension reste palpable.