Le groupe Agir pour Dijon a publié un communiqué ce vendredi 17 janvier 2025, dénonçant l’inaction de la municipalité face à la crise qui touche les EHPAD de la ville. Depuis février 2024, ce groupe d’opposition alerte sur des dysfonctionnements graves dans la gestion des établissements pour personnes âgées, une situation qu’ils jugent préoccupante sur les plans humain, managérial et financier.
Des alertes répétées depuis un an
Les inquiétudes concernant les EHPAD de Dijon, notamment Les Jardins Voltaire et Les Bégonias, ne datent pas d’hier. Emmanuel Bichot, président d’Agir pour Dijon, et Laurence Gerbet, vice-présidente, affirment avoir multiplié les démarches pour alerter sur la dégradation des conditions de prise en charge des résidents.
- Mars 2024 : une question orale est posée lors du conseil municipal pour attirer l’attention sur les problèmes.
- Avril 2024 : une tribune est publiée dans le Dijon Mag.
- Mai 2024 : un audit, sollicité en urgence par l’Agence Régionale de Santé (ARS), confirme la gravité de la situation.
- Rencontres avec la direction : deux réunions avec l’EPCAPA (Établissement Public Communal d’Accueil des Personnes Âgées), en avril et septembre 2024, n’ont apporté aucun progrès tangible.
Malgré ces efforts, aucune amélioration notable n’a été constatée. Selon Agir pour Dijon, la municipalité a tardé à réagir, ne reconnaissant officiellement l’ampleur de la crise qu’un an après les premières alertes.
Une réponse municipale jugée insuffisante
Dans une lettre adressée le 16 janvier 2025 aux familles et au personnel des EHPAD concernés, la municipalité a détaillé ses premières mesures pour répondre à la crise. Cependant, ces propositions sont largement critiquées par Agir pour Dijon, qui les juge inefficaces et inadaptées.
Un nouvel étage administratif :
La municipalité prévoit d’ajouter un nouveau niveau de gestion en faisant appel à l’EPNAK, un établissement public national, pour accompagner l’EPCAPA. Cette décision est perçue comme une manière de « diluer les responsabilités et ralentir les actions« . Agir pour Dijon souligne également un conflit d’intérêts potentiel, puisque la présidente de l’EPNAK, Madame Tenenbaum, siège déjà au conseil d’administration de l’EPCAPA en tant que conseillère municipale.
Un financement jugé insuffisant :
Bien que l’ARS ait débloqué une enveloppe exceptionnelle de 800 000 euros en 2024, ce montant est loin de suffire à combler un déficit estimé à près de 2 millions d’euros. Agir pour Dijon insiste sur la nécessité de résoudre les problèmes structurels de trésorerie plutôt que de s’appuyer sur des mesures temporaires.
Des solutions demandées pour une gestion durable
Face à cette situation qu’ils qualifient de « catastrophique », Emmanuel Bichot et Laurence Gerbet appellent à des mesures radicales et durables :
- Changement de direction :
Selon eux, l’équipe dirigeante actuelle a démontré son incompétence à redresser la situation et doit être remplacée. - Réinvestissement immobilier :
Ils demandent un effort significatif de la part de la ville pour alléger les charges immobilières des EHPAD, notamment les loyers jugés « excessifs« .
Une crise humanitaire et financière
Au-delà des problèmes financiers, cette crise a un impact direct sur les résidents des EHPAD, parmi les plus vulnérables de la population. Les conditions de prise en charge, pointées du doigt depuis plus d’un an, continuent de se dégrader selon le groupe Agir pour Dijon, accentuant les tensions parmi les familles et le personnel.
Pour Agir pour Dijon, il est urgent que la municipalité prenne ses responsabilités et mette en œuvre un plan d’action concret pour redresser la situation. Ils appellent également à une transparence accrue et à un dialogue avec toutes les parties prenantes pour éviter une détérioration supplémentaire.
Une pression croissante sur la municipalité
Alors que les critiques se multiplient, la municipalité est confrontée à une pression croissante pour répondre de manière efficace et rapide à cette crise. Les résidents, leurs familles et le personnel des EHPAD attendent des solutions tangibles, tandis que l’opposition promet de maintenir la mobilisation pour défendre les intérêts des plus fragiles.