Alors que certains acteurs des greffes judiciaires, tels que les greffiers et les adjoints administratifs, bénéficient enfin de revalorisations statutaires, les directeurs des services de greffe restent les grands oubliés. Invisibilisés malgré leur rôle essentiel au bon fonctionnement des juridictions, ils appellent à une mobilisation nationale le 27 janvier 2025 pour réclamer la reconnaissance qu’ils méritent.
Un appel à la mobilisation nationale
À Dijon, les directeurs en formation à l’École nationale des greffes se joindront à leurs collègues en poste pour exprimer leur exaspération. Un rassemblement aura lieu à 14h00 dans la capitale bourguignonne, en parallèle d’une mobilisation à Paris.
Une manifestation locale est également prévue le 27 janvier après-midi à Dijon. Le cortège partira de l’École des greffes à 13h30 et se dirigera vers le centre-ville, avec pour destination finale la Cour d’Appel.
Ce mouvement collectif témoigne d’une lassitude grandissante face au manque de considération pour un métier qui ne cesse de se complexifier. En ligne de mire, la rencontre du 11 février prochain avec le Garde des sceaux. Cette réunion, sans cesse repoussée depuis la signature d’un protocole d’accord en octobre 2023, pourrait marquer un tournant, si tant est qu’elle débouche enfin sur des mesures concrètes pour la profession.
Un métier Méconnu mais indispensable
Le directeur des services de greffe, véritable colonne vertébrale de l’organisation judiciaire, exerce une fonction aussi exigeante que cruciale. Gestion financière, management d’équipe, organisation des ressources humaines, suivi des statistiques, sécurité et accompagnement des magistrats : la polyvalence de ce métier dépasse de loin ce que le grand public perçoit.
« Nous sommes des experts qui garantissent l’efficacité et l’équilibre des juridictions. Pourtant, nous restons dans l’ombre, sans reconnaissance adéquate pour la complexité de nos missions, » déplorent les directeurs.
Mais l’amour de leur métier se heurte à une réalité accablante :
- Une charge de travail écrasante, conséquence de sous-effectifs chroniques.
- Un management en mode « crise » permanent, freinant l’innovation et épuisant les équipes.
- Une absence totale de revalorisation statutaire et financière, déconnectée de leurs responsabilités.
- Un sentiment d’abandon grandissant, menaçant leur engagement.
Des revendications claires pour un métier crucial
Face à ces difficultés, les directeurs des services de greffe s’unissent pour porter des revendications essentielles, tant pour leur profession que pour l’avenir de la justice :
- Une revalorisation statutaire et financière à la hauteur des responsabilités assumées.
- La reconnaissance officielle de leur rôle stratégique dans la gestion et la modernisation des juridictions.
- Un dialogue permanent et respectueux avec les autorités compétentes, pour construire un avenir attractif et pérenne pour ce métier.
Un signal d’alerte pour la justice
L’invisibilisation des directeurs de greffe n’est pas qu’un problème professionnel : elle reflète une crise plus profonde au sein du système judiciaire. En les négligeant, c’est toute l’architecture de la justice française que l’on fragilise.
« Nous sommes au cœur du fonctionnement des juridictions, mais aujourd’hui, nous sommes réduits au silence. Il est temps que notre travail soit reconnu, car sans nous, c’est l’ensemble du service public de la justice qui vacille, » alertent-ils.
Une mobilisation pour la justice de demain
Le 27 janvier 2025 marquera une étape décisive. À Dijon, à Paris et dans les régions, les directeurs des services de greffe en poste et en formation uniront leurs voix pour rappeler qu’une justice forte repose sur des piliers solides, dont ils font indéniablement partie.
Ils ne demandent pas des privilèges, mais des mesures concrètes pour valoriser leur engagement et garantir la pérennité d’une profession indispensable à l’équilibre du service public de la justice. Leur mobilisation est un acte de responsabilité et un appel à construire une justice respectueuse, moderne et accessible.