Le référendum local prévu le 15 mars prochain à Chenôve suscite de nombreuses interrogations. Organisé pour statuer sur la suppression du nouveau plan de circulation, il est dénoncé par le groupe d’opposition « Bon Sens à Chenôve« , qui pointe du doigt un processus biaisé et une potentielle manipulation de l’opinion publique.
Un référendum attendu, mais contesté
La municipalité a mis en place un nouveau plan de circulation composé de deux volets distincts : une modification des sens de circulation dans le Vieux Bourg et une déviation autour de la rue Maxime Guillot. Face à la grogne locale, un référendum a été décidé. Cependant, Philippe Neyraud, conseiller municipal d’opposition, dénonce une organisation précipitée et mal encadrée.
Le 16 décembre 2024, la majorité municipale a voté la délibération permettant d’organiser ce scrutin, sans fournir dans les délais légaux les documents nécessaires. Un deuxième vote, lors d’un conseil municipal extraordinaire le 13 janvier 2025, a dû être organisé pour corriger cette irrégularité, alimentant les doutes sur la transparence de la démarche selon Philippe Neyraud.
Une question biaisée ?
Plusieurs points font débat quant à l’organisation du référendum selon l’élu d’opposition :
- Pourquoi une seule question alors que le plan de circulation est composé de deux parties distinctes ?
- Pourquoi exclure les résidents extra-européens alors qu’ils sont directement concernés ?
- Pourquoi une formulation complexe, obligeant les électeurs à voter « pour » s’ils sont contre et « contre » s’ils sont pour ?
Pour l’opposition, ces choix traduisent une volonté de confusion plutôt qu’une véritable consultation démocratique. De plus, alors que le plan devait être figé au moment du vote, des modifications ont discrètement été effectuées en janvier, sans consultation publique selon monsieur Neyraud. « Cherche-t-on à rendre le référendum obsolète avant même qu’il ne se tienne ? » s’interroge Philippe Neyraud.
Une campagne sous influence ?
Autre élément troublant selon « Le Bon Sens » : le lancement de la « Mairie Mobile« , un vélo-cargo censé faciliter les démarches administratives, mais qui pourrait aussi être perçu comme un outil de communication électoral au profit de la municipalité selon Philippe Neyraud. Prévu pour être opérationnel dès le 5 février, soit un mois avant le scrutin, cet outil pourrait indirectement servir de plateforme d’influence selon l’élu d’opposition.
La réponse de la municipalité
Sollicité, Thierry Falconnet, maire de Chenôve, apporte des explications sur ces modifications : « Nous avons été sollicités par des riverains concernant des problèmes d’encombrement au moment de la collecte des ordures ménagères. Il y avait un problème lié au rayon de braquage des camions de collecte, qui avaient du mal à manœuvrer avec l’organisation de la place Anne Laprévoté, telle qu’elle était conçue, avec le sens de circulation autour de l’îlot central.
La Métropole, en accord avec nous, a pris en charge cette question, car c’est elle qui gère l’aménagement de la voirie. Moi, en tant que maire, j’ai la responsabilité de l’organisation de la circulation, mais l’aménagement relève de la Métropole. Ainsi, la Métropole, en concertation avec moi, a procédé à une modification mineure du sens de circulation, limitée à la place Anne Laprévoté. L’objectif est simplement de fluidifier la circulation et de résoudre un problème qui nous avait été signalé par les riverains. »
Ce référendum, initialement perçu comme une avancée démocratique, est aujourd’hui critiqué comme une manœuvre politique selon Philippe Neyraud. « En modifiant les plans sans prévenir, en formulant une question ambiguë et en menant une campagne biaisée, la municipalité mine sa propre crédibilité« , estime le conseiller municipal d’opposition.
Reste à savoir si les habitants de Chenôve feront entendre leur voix le 15 mars et si les résultats du scrutin reflèteront réellement la volonté populaire. Une chose est sûre, ce référendum, loin d’apaiser les tensions, en attendant, la modification (mineur selon le maire de Chenôve) apporter place place Anne Laprévotétel permet un ramassage des ordures ménégères en toute sécurité, et de fluidifier la circulation lors du ramassage des ordures ménagères, c’est déjà de gagner pour les habitants du vieux Bourg.
Communiqué de presse de Philippe Neyraud du 30 janvier 2025 :
La fin justifie-t-elle les moyens ?
Le 15 mars prochain, les électeurs de Chenôve seront invités à se prononcer « pour ou contre la suppression du nouveau plan de circulation ».
Un nouveau plan de circulation qui comprend en fait deux parties bien distinctes :
1. La partie Vieux Bourg (modification des sens de circulation) ;
2. La partie autour de la rue Maxime Guillot (déviation et blocage de circulation).
Une délibération municipale proposée dans une précipitation fautive.
Le 16 déc. 2024 la majorité municipale a voté la délibération concernant le référendum local sans que nous ayons en notre possession les documents nécessaires dans les délais légaux. Un deuxième conseil municipal s’est donc réuni en séance extraordinaire le 13 janv. 2025 pour « annuler » la délibération illégale et la faire revoter.
Nous avons pu alors bénéficier d’un temps de réflexion nécessaire et avons exprimé notre positionnement et nos interrogations sur la tenue du référendum :
– Nous sommes favorables à une consultation citoyenne (dommage qu’elle se fasse a posteriori) ;
– Nous souhaitons que toute la population puisse voter, y compris les ressortissants étrangers extra-européens. Si une consultation citoyenne le permet, le référendum local, non ;
– Étonnamment, pourquoi une consultation unique alors que deux plans distincts sont concernés, le rejet de l’un n’implique pas nécessairement le rejet de l’autre ;
– La formulation de la question « Êtes-vous POUR ou CONTRE la suppression du nouveau plan de circulation à Chenôve ? » est de nature à tromper l’électeur. Ainsi il faudra voter POUR si on est contre le nouveau plan de circulation, ou CONTRE si on est pour.
Comme pressenti, le début des grandes manœuvres.
Si nous avions expressément souhaité voir annexer les plans de circulation à la délibération proposée au vote, c’est précisément pour éviter ce à quoi nous assistons en cette fin de mois de janvier : le plan de circulation dans le Vieux Bourg subit des modifications et des travaux d’aménagement en catimini, sans aucune concertation nouvelle, sans information. Ce qui ne manque pas de surprendre les habitants tant sur la méthode que sur les risques pris en roulant à contresens par mégarde ou piégé. L’exaspération est palpable et amène certains conducteurs à des excès de vitesse. L’incompréhension et la colère sont manifestes.
Pourtant, la délibération précise qu’au terme de la phase d’expérimentation du nouveau plan de circulation, cette question étant d’intérêt général et local, il est proposé qu’elle fasse l’objet d’un référendum d’initiative locale (RIL).
Aux jours des deux votes, 16 déc. et 13 janv., les plans étaient supposés figés puisque arrivés, « au terme de la phase d’expérimentation » (sic).
Or, manifestement, nous assistons à une phase de l’ombre, celle de la manipulation de l’opinion publique : quel sens aurait un référendum sur une question qui éventuellement ne se poserait plus ?
La manœuvre est tellement grosse qu’elle nous fait douter de la sincérité même du scrutin à venir (samedi 15 mars prochain). La campagne électorale qui devrait se dérouler du lundi 3 au vendredi 14 mars a déjà commencé et s’annonce clairement comme une tentative de manipulation et de trucage !
En parallèle, que penser du nouvel outil de propagande qu’est le vélo-cargo habilement nommé « Mairie Mobile » dont le lancement aura lieu mercredi 5 fév. prochain à un peu plus d’un mois du scrutin ? Si l’objectif d’assister nos concitoyens dans leurs « démarches administratives du quotidien et leur bonne information », est bien limité, il peut s’entendre. En revanche, en faire une opportunité de propagande pour les élus et le maire est purement scandaleux. Un mélange des genres assumé, antichambre du clientélisme.
La consultation citoyenne, une belle idée galvaudée
Y a-t-il une cohérence à interroger des personnes aux intérêts différents, voire divergents, sur une même question, même si l’intérêt général de la ville est censé présider ?
Nous avons la triste et désagréable impression d’assister à une parodie de démocratie locale organisée par la seule municipalité sans aucune garantie de sincérité.
Voilà donc un contexte préélectoral qui d’emblée nous interroge quant à l’opportunité d’apporter notre caution à un référendum savamment orchestré pour sortir d’une impasse dans laquelle le maire de Chenôve s’est engouffré. N’oublions pas que le seul plan de circulation autour de la rue Maxime Guillot est à l’origine d’une pétition de rejet de 3 500 signataires.
À l’heure du décompte, nombre de questions resteront en suspens tout en affaiblissant encore plus l’engagement citoyens.
Aucune introspection n’est à attendre de la part des spéculateurs politiques d’un autre temps dont la seule préoccupation est la sauvegarde de leur place quels que soient les moyens utilisés.
Philippe NEYRAUD, conseiller municipal de Chenôve
Liste « Le Bon Sens ».