La prochaine carte scolaire en Côte-d’Or s’annonce bien plus rude que prévu. Lundi 10 février, l’Inspecteur d’Académie a présenté aux syndicats enseignants la première version de son projet, provoquant de vives inquiétudes au sein de la communauté éducative.
Une mobilisation qui limite la casse
Selon le syndicat FSU-SNUipp21, le budget 2025 initialement prévu comprenait la suppression de 4 000 emplois au niveau national, hors accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), avec une perte massive de 3 155 postes dans le premier degré. Grâce à une mobilisation forte des enseignants, notamment lors de la grève et des manifestations du 5 décembre, ce chiffre a finalement été réduit à 470 suppressions de postes. Toutefois, le département de la Côte-d’Or devra tout de même rendre 16 postes.
Un projet controversé
Parmi les critiques majeures formulées par la FSU-SNUipp, on note :
- Aucune création de postes en RASED, alors que les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté sont déjà sous-dotés.
- Pas de renfort pour les postes de remplaçants, alors que les tensions sont vives et compromettent la continuité pédagogique.
- Des restrictions accrues sur les autorisations d’absence, y compris pour les rendez-vous médicaux obligatoires pour les enseignants, qui sont pourtant non obligatoires pour l’administration.
- Une implantation de 3 postes de Conseillers Pédagogiques de Circonscription, dont l’utilité est remise en question par les syndicats face aux autres besoins urgents.
La maternelle, encore fragilisée
Le projet présente également une menace pour l’intégrité de la maternelle. Une politique de « rééquilibrage » des effectifs entre les écoles maternelles et élémentaires conduit à des glissements de classes de grande section (GS) vers l’élémentaire, dans le but de fermer ou d’empêcher l’ouverture de nouvelles classes. Cette situation pèse lourdement sur les petites écoles rurales, qui cumulent les difficultés avec des suppressions de décharges de direction, la gestion de niveaux multiples et des besoins d’aménagement des locaux.
Un dialogue tendu mais ouvert
Face aux arguments développés par les organisations syndicales, le DASEN a finalement accepté de revenir sur certaines mesures. Cependant, ces ajustements restent jugés insuffisants par les syndicats, qui ont unanimement voté contre le projet.
Une nouvelle réunion de repli est prévue mardi 18 février, au cours de laquelle le DASEN poursuivra sa réflexion sur plusieurs écoles concernées. La décision finale sera entérinée lors du Conseil Départemental de l’Éducation Nationale (CDEN) le jeudi 20 février. En attendant, la mobilisation des enseignants et des parents se poursuit pour défendre une école publique de qualité.
Les mesures classe :
Déclaration préalable FSU-SNUipp21 – Carte scolaire