L’interdiction des cigarettes électroniques jetables, communément appelées « Puffs », marque une avancée majeure pour la santé publique et la protection de l’environnement. Portée par l’ACT-Alliance contre le tabac depuis plus de deux ans, cette mesure résulte d’un long travail de recherche, de communication et de plaidoyer. La mobilisation de la société civile et de nombreux décideurs a abouti à un vote unanime à l’Assemblée nationale le 4 février, suivi d’une adoption par le Sénat.
Une menace pour la santé des jeunes
Les Puffs se présentent comme un véritable danger pour la jeunesse. Contrairement à certains discours marketing qui les présentent comme des outils de sevrage, elles sont en réalité conçues pour attirer de nouveaux consommateurs, souvent dès l’adolescence.
Les chiffres sont édifiants : 81 % des jeunes de 13 à 16 ans ont déjà entendu parler des Puffs (+8 points en un an), et 18 % les ont déjà essayées (+5 points par rapport à 2022). Ce constat inquiète les experts en santé publique, qui y voient une stratégie insidieuse de l’industrie du tabac visant à créer une nouvelle génération de consommateurs dépendants à la nicotine.
Le Pr Loïc Josseran, président de l’ACT, salue cette interdiction : « Nous nous réjouissons que le gouvernement ait enfin pris des mesures pour interdire ces produits, mettant ainsi un coup d’arrêt aux stratégies insidieuses de l’industrie du tabac visant à pérenniser son marché. »
Un impact environnemental alarmant
Au-delà des conséquences sanitaires, les Puffs représentent une catastrophe écologique. Ces cigarettes électroniques jetables contiennent des batteries au lithium, des métaux lourds, des composants électroniques et du plastique, qui finissent souvent abandonnés dans la nature. Leur production et leur mise au rebut posent de sérieuses menaces pour l’environnement, à l’heure où la réduction des déchets plastiques et électroniques est une priorité mondiale.
Une interdiction, mais une vigilance maintenue
Si cette interdiction est une étape déterminante, les acteurs de la lutte contre le tabagisme appellent à une vigilance accrue. L’industrie du tabac a toujours su se réinventer pour maintenir son emprise sur le marché de l’addiction. Ainsi, l’ACT plaide pour une interdiction préventive de tous les nouveaux produits nicotiniques, à l’exception des cigarettes électroniques rechargeables et des substituts nicotiniques déjà réglementés.
« Nous ne devons pas relâcher nos efforts face à une industrie qui ne cesse de se renouveler. C’est pourquoi nous demandons une interdiction de principe de l’ensemble des produits nicotiniques avant qu’ils ne se diffusent sur le marché, comme cela a été le cas pour les sachets et billes de nicotine », insiste le Pr Josseran.
Une victoire collective
L’interdiction des Puffs est le fruit d’une mobilisation collective impliquant parlementaires, associations de santé et de protection de l’environnement ainsi que citoyens engagés. Elle réaffirme la volonté du gouvernement de protéger la santé publique et l’environnement contre des produits conçus pour engendrer une dépendance précoce et polluer durablement notre planète.
Cette décision marque une avancée significative, mais le combat contre l’industrie du tabac et ses stratégies d’adaptation reste d’actualité. La santé des jeunes et la préservation de l’environnement exigent une réglementation plus stricte et une surveillance constante des nouveaux produits qui pourraient apparaître sur le marché.