Aujourd’hui et demain, une étape importante s’ouvre pour l’Université Bourgogne Europe (UBE) avec les élections aux conseils centraux. Étudiants et personnels sont appelés à choisir leurs représentants au sein du Conseil d’Administration (CA), de la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire (CFVU) et de la Commission de la Recherche (CR). Ces instances joueront un rôle clé dans la gouvernance et l’orientation stratégique de l’université.
Pour la première fois, ces élections se déroulent exclusivement par voie électronique. Cette modernisation du processus électoral vise à faciliter la participation et à garantir un scrutin plus accessible à tous les membres de la communauté universitaire. De plus, les nouveaux établissements composantes de l’UBE, à savoir l’ESM BFC et l’ENSAD de Dijon, participent également à ces élections.
Cependant, ce premier jour de vote a été marqué par des tensions importantes entre les organisations syndicales étudiantes. Une altercation a éclaté, et plusieurs responsables syndicaux font état d’une ambiance extrêmement tendue. Sur place, notre journaliste a pu observer cette atmosphère délétère. « Heureusement que les agents de sécurité étaient présents, sans quoi les choses auraient rapidement dégénéré », a-t-il déclaré.
Des tensions entre organisations syndicales
Joseph Beritski, représentant de l’UNEF, décrit une élection très disputée : « Je reprendrai les propos de beaucoup : c’est un peu la guerre. Il y a actuellement quatre listes, voire cinq, qui tractent activement sur les mêmes sites stratégiques. Nous avons l’UNEF, les indépendants, la FEBIA et l’UNI. L’éventail va de la gauche syndicale à l’extrême-droite. L’ambiance est combative, chacun essaie de mobiliser les votants ».
Interrogé sur une agression signalée dans la matinée, Joseph Beritski explique : « D’après les informations dont nous disposons, un militant de l’UNI a été repéré par un groupe antifasciste, en raison de propos jugés discriminants. Une altercation s’en est suivie, des coups ont été échangés et une course-poursuite a eu lieu. Ce sont les éléments dont nous disposons ».
Concernant des messages provocateurs reçus par plusieurs militants, il précise : « Oui, certains cadres de notre syndicat ont reçu des messages menaçants. Nous avons décidé de les délocaliser pour leur assurer un tractage serein. Il s’agit d’une stratégie d’intimidation de l’extrême-droite, notamment de l’UNI, qui cherche à gagner des places par des techniques déloyales ». Toutefois, aucune preuve formelle n’a permis de relier ces messages à des membres de l’UNI.
Une situation anxiogène pour les étudiants
Robinson Daoust, représentant de la FEBIA, témoigne de la situation : « Le climat depuis ce matin est tendu, et c’est un euphémisme. Il y a des étudiants qui ont peur. J’ai vu des étudiantes effrayées même en voyant la sécurité. En même temps, nous avons besoin de cette présence, car certaines personnes viennent tracter avec des idées nauséabondes et ont déjà commis des actes violents par le passé. Nous devons nous méfier que cela ne se reproduise pas ici. Des bruits de couloir parlent de comportements menaçants, mais nous n’avons pas encore de preuves formelles. Malgré cela, cette atmosphère crée un climat d’anxiété. Nous sommes à l’université, c’est inacceptable. »
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Il ajoute : « Nous sommes ici pour nous épanouir, grandir et préparer notre avenir. Avoir peur en se promenant à la cafétéria est un scandale. La présence de la sécurité est importante, car elle permet d’intervenir rapidement en cas de problème. Mais ce qui est effrayant, c’est que nous en arrivions à envisager qu’il puisse se produire des incidents. Et cela est un vrai problème. »
Concernant les événements du matin, Robinson Daoust précise : « Dans le bâtiment de Droit-Lettres, il y a eu des tensions et des échanges verbaux, mais sans violences physiques. Dans d’autres bâtiments, notamment à Mirande, des actes de violence verbale et peut-être physique ont été rapportés. Je n’étais pas présent sur place, mais selon les témoignages reçus, ces violences ont visé des étudiants, y compris ceux qui tractaient. Ces actes de violence n’ont rien à faire dans une université et sont un fléau pour notre établissement. »
L’UNI dénonce des agressions
Mathis Gachon, représentant de l’UNI, dénonce quant à lui une attaque subie par un militant : « Un de nos membres a été pris à partie au bâtiment Mirande par cinq ou six individus masqués. Il a été frappé et a dû se défendre. Un autre individu masqué, qui tractait pour « Bouge ton Campus », a porté un coup de poing à un autre de nos militants ».
Il poursuit en expliquant le climat tendu : « Les campus sont de plus en plus politisés, avec une extrême gauche qui bénéficie d’une totale impunité. Nous avons été agressés à Strasbourg et à Toulouse récemment, et ces violences ne sont jamais sanctionnées. Cela encourage une escalade ».
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Enfin, il dément que des militants de l’UNI aient envoyé des messages provocateurs à leurs opposants : « Je n’ai aucune information sur ces messages. Nous sommes un mouvement démocratique et non violent. Si un de nos militants était impliqué, il serait sanctionné, mais j’ai de sérieux doutes sur la véracité de ces accusations ».
Un climat sous haute tension
Ce premier jour de vote a été marqué par une atmosphère extrêmement tendue. Selon nos informations, le militant de l’UNI agressé devrait déposer plainte. En attendant, le scrutin se poursuit et les étudiants peuvent encore voter. Mais une chose est certaine : l’ambiance reste électrique et pourrait encore se dégrader demain.
D.B