L’Union Syndicale Solidaires souligne que la Cour des comptes a publié son rapport sur l’état financier du système des retraites par répartition, apportant un démenti aux prévisions alarmistes de François Bayrou. Alors que ce dernier évoquait un déficit de 50 milliards d’euros, la Cour des comptes estime qu’il ne dépassera pas 15 milliards d’euros à l’horizon 2035, avec un déficit annuel moyen de 6,6 milliards entre 2025 et 2030.
Cette estimation relativise les craintes avancées par le gouvernement, qui présentait le système comme au bord de l’effondrement. La Cour rappelle que les montants avancés par Bayrou incluaient les contributions de l’État pour les retraites de ses fonctionnaires, un poste budgétaire qui ne pèse pas directement sur les finances publiques dans leur ensemble.
Un financement possible et des solutions à portée de main
Selon l’Union Syndicale Solidaires, ces 15 milliards d’euros sont parfaitement finançables. Ils correspondent à l’estimation basse des recettes potentielles d’une taxe sur les super-profits, soit 0,30 % du PIB. Par ailleurs, cette somme est inférieure au coût des exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises, qui pèsent lourdement sur les caisses de retraite.
Solidaires réaffirme qu’il est possible de financer une retraite à 62 ans, voire de revenir à 60 ans avec 37,5 annuités de cotisation, et 55 ans pour les métiers pénibles. Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour assurer cet objectif :
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L’augmentation du nombre de cotisants en réduisant le chômage par la baisse du temps de travail et la création d’emplois publics.
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L’augmentation des salaires et du taux d’emploi des femmes, qui permettrait d’améliorer les rentrées de cotisations sociales.
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La mise en place d’une véritable égalité salariale entre les femmes et les hommes, un manque à gagner de 14 milliards d’euros pour les caisses de retraite selon une étude de la CNAV en 2010.
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Une hausse progressive des cotisations patronales de 0,15 % sur six ans, ce qui suffirait à compenser la réforme de 2023, selon l’économiste Michaël Zemmour.
Un système solide et une mobilisation qui continue
Contrairement aux discours alarmistes, la Cour des comptes souligne que le système de retraite par répartition est stable, d’autant plus qu’il repose sur un principe de justice sociale. De plus, les excédents enregistrés entre 2021 et 2024 n’avaient pas été anticipés, prouvant que le système est capable de résister aux fluctuations économiques.
L’Union Syndicale Solidaires s’oppose fermement à toute tentative de passage à un système de retraite par capitalisation. Elle continue d’exiger l’abrogation de la réforme de 2023 et le retour à un âge de départ à 62 ans comme première étape vers un retour à 60 ans.
Deux ans après un mouvement social d’ampleur historique, la détermination des syndicats et des travailleurs reste intacte. Des initiatives de mobilisation sont en discussion dans les collectifs de travail afin de maintenir la pression sur le gouvernement.
La retraite à 60 ans, un objectif atteignable et nécessaire
Pour Solidaires, il est clair que la retraite à 60 ans n’est pas une utopie mais une nécessité sociale et une question de justice économique. La mobilisation se poursuit pour obtenir des mesures concrètes en faveur d’un système de retraite équitable et viable pour toutes et tous.
Communiqué de presse de l’Union Syndicale Solidaires 21 du 21 février 2025 :
Retraites : la Cour des comptes invalide les estimations alarmistes de Bayrou
La Cour des comptes vient de rendre le rapport de sa « mission flash » sur l’état financier du système des retraites par répartition. Appelée à la rescousse pour court-circuiter le conseil d’orientation des retraites (COR), la Cour des comptes est cependant très loin des prévisions alarmistes du Gouvernement.
Ainsi avec un déficit estimé à 15 milliards d’euros à l’horizon 2035 (et 6,6 milliards de 2025 à 2030), nous sommes bien loin des 50 milliards fantaisistes avancés par François Bayrou. Ces derniers représentent en fait la part que verse l’État en tant qu’employeur pour les retraites de ses fonctionnaires et qui sont « sans incidence sur la charge, qui, au final, pèse sur les finances publiques prises dans leur ensemble » relève la Cour. Fermez la parenthèse.
15 milliards d’euros, c’est largement finançable. C’est l’estimation basse de ce que rapporterait une taxe sur les super-profits. Cela représente 0,30% du PIB. Surtout, c’est un peu moins que ce que coûtent à la caisse de retraite les exonérations de cotisations offertes aux entreprises par le gouvernement.
Pour Solidaires, il est possible de financer une retraite à 62 et surtout de revenir à 60 ans d’âge légal de départ (et 55 ans pour les métiers pénibles). Avec 37,5 annuités de cotisation. C’est possible en actionnant plusieurs leviers, à commencer par ceux qui ne coûtent rien au système de retraite, à savoir augmenter le nombre de cotisant-es en combattant réellement le chômage. Par la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires, l’augmentation du taux d’emploi des femmes, l’embauche massive dans les services publics. Autre levier complémentaire, réaliser vraiment l’égalité femmes / hommes. Selon un calcul de la CNAV de 2010, cette inégalité prive les caisses de retraites de 14 milliards d’euros ! Sans parler de la hausse des cotisations sociales. Selon l’économiste Michaël Zemmour, il suffirait d’augmenter de 0,15 % la cotisation patronale pendant 6 ans pour gommer la réforme de 2023. C’est donc parfaitement possible. Et ce ne sont là que quelques pistes.
Il n’y a donc aucune catastrophe qui se profile à l’horizon, les excédents de 2021 à 2024 n’ayant d’ailleurs jamais été anticipés. Le système de retraite par répartition est solide d’autant plus qu’il repose sur la justice sociale.
L’Union syndicale Solidaires s’oppose à toute réforme du système basée sur la capitalisation. Elle continue d’exiger le retrait de la réforme de 2023 et le retour à 62 ans, première étape avant la retraite à 60 ans.
Rien n’est joué : pour imposer ces revendications, nous mettons en débat dans les collectifs de travail des initiatives de mobilisation. Deux ans après un mouvement historique, nous sommes déterminé·es à ne rien lâcher.
La retraite c’est 60 ans ! Et il nous la faut maintenant