Le rapport Altarès/GSC est formel : plus de 60 000 chefs d’entreprise ont perdu leur activité en 2024, un chiffre alarmant qui marque un triste record sur la dernière décennie. Face à cette crise sociale sans précédent, une solution est avancée : imposer aux professionnels une assurance-chômage obligatoire. Une proposition qui suscite de vives réactions, notamment de la part du Syndicat des Indépendants (SDI).
Un fardeau supplémentaire pour des entrepreneurs déjà à bout
Derrière les chiffres, ce sont des milliers d’entrepreneurs qui voient leur projet de vie s’effondrer. Plutôt que d’apporter une réponse adaptée à cette situation dramatique, certains proposent d’alourdir encore les charges des indépendants. Or, comme le rappelle Marc Sanchez, Secrétaire général du SDI, cette idée est non seulement contre-productive, mais également déconnectée de la réalité économique des petits entrepreneurs :
« Face au désastre social d’un taux très élevé de liquidations judiciaires parmi les indépendants et responsables de TPE, ajouter une nouvelle charge sous forme d’adhésion obligatoire à une assurance-chômage privée obligatoire relève du non-sens. »
Une couverture déjà existante, mais méconnue
Il est important de rappeler que des dispositifs de protection existent déjà. Les travailleurs indépendants bénéficient notamment de l’Allocation Travailleur Indépendant (ATI) via l’UNEDIC, un système solidaire et gratuit. Selon le SDI, une meilleure information sur ce dispositif serait plus pertinente qu’une nouvelle charge obligatoire qui ne ferait qu’aggraver la précarité des entrepreneurs.
En outre, de nombreux indépendants ayant les moyens de se couvrir sont déjà prévoyants :
« Celles et ceux qui en ont la possibilité et les moyens financiers sont d’ores et déjà couverts par un contrat de travail au sein de leur entreprise. »
Une solution durable : réduire les charges et renforcer l’information
Plutôt que de contraindre les professionnels à souscrire une assurance supplémentaire, le SDI prône une approche plus pragmatique :
- Diminuer les charges qui asphyxient les petites entreprises et constituent l’une des principales causes de faillite.
- Renforcer l’information sur les protections existantes, notamment l’ATI et la distinction entre patrimoine privé et professionnel, qui limite la saisie des biens personnels en cas de défaillance.
Plutôt que d’ajouter une contrainte financière de plus, il est urgent d’apporter une aide concrète aux indépendants en difficulté. Leur survie économique est essentielle à la vitalité du tissu entrepreneurial français.