Le samedi 5 avril, dans l’après-midi, environ 150 personnes ont répondu à l’appel de l’Union Syndicale Solidaires 21 pour une manifestation sous le signe de la lutte sociale. Sous un soleil radieux, Solidaires 21, rejoint par Solidaires Étudiant·e·s, Attac 21 et d’autres collectifs, a battu le pavé pour faire entendre ses revendications et rappeler que la période exige mobilisation et solidarité.
« Il est possible que nous ne soyons pas encore à la veille d’un mouvement social d’ampleur, ce qui ne nous empêche pas d’espérer que nous soyons au moins à son avant-veille », a déclaré le syndicat, dénonçant « les errements des centrales syndicales dans l’apathie généralisée actuelle ».
« Une situation sociale catastrophique »
Solidaires 21 alerte sur une situation sociale qualifiée de « catastrophique » : l’inflation qui ne ralentit pas, les fermetures d’entreprises qui se multiplient, les suppressions d’emplois en cascade. À l’échelle locale, les manifestants ont cité les exemples de JTEKT, Valti ou encore Tetrapak.
Et pourtant, « la sphère politique et ses chiens de garde médiatiques préfèrent mettre en avant le sujet des OQTF, de pseudo submersion migratoire ou bien le projet d’interdire les compétitions sportives aux femmes voilées », déplore Solidaires. « Pathétique. Dégueulasse. »
Reprendre l’initiative, se retrouver, faire front
Face à cette offensive politique et économique, les militant·e·s ont voulu reprendre l’initiative : « Nous avons fait le choix d’organiser cette manifestation pour remettre en avant les problématiques sociales, remettre en avant ce qui est important pour la population. À savoir : du fric, du pouvoir d’achat pour les salarié·es mais aussi pour les gens qui ne travaillent pas, enfin avoir une vie digne et non faite de galère et de misère. »
Depuis plusieurs semaines, le patronat et les responsables politiques « s’émoustillent à proposer des idées toutes plus inadmissibles les unes que les autres pour financer l’économie de guerre ! ». On parle de « semaine de 40h, de travailler jusqu’à 70 ans », tout cela pour « gaver le patronat et apeurer la population ». Pour Solidaires : « Maudite soit la guerre et ses auteurs ! »
Des coupes dans les services publics jugées « insensées »
Les manifestants dénoncent aussi les choix budgétaires récents : « Le budget 2025 a validé des coupes drastiques dans les services publics et sur l’écologie », alors que les crises environnementales se multiplient. « Bayrou et sa clique annoncent un budget encore pire pour 2026 », poursuivent-ils, « alors qu’au contraire, il faut renforcer les services publics, en déployer de nouveaux pour favoriser le vivre-ensemble et le bien commun. Le bêta rame. »
Trois revendications centrales
Si Solidaires reconnaît que « nous ne sommes pas les meilleurs en slogan » et compte sur la foule pour animer le cortège, trois revendications sont au cœur de cette mobilisation :
- Augmenter le pouvoir d’achat pour toute la population, « sauf pour les milliardaires et les millionnaires évidemment ! »
- Abroger la réforme des retraites de 2023
- Des services publics partout, pour toutes et tous
Un mot pour la justice sociale
La manifestation ne pouvait se terminer sans une pique bien sentie contre les responsables politiques condamnés pour détournement de fonds : « Nous sommes heureux de voir que celles et ceux qui détournent l’argent public pour se gaver et financer leur parti raciste soient condamnés. » Et Solidaires d’ajouter : « Nous espérons que la peine soit appliquée comme pour le commun des mortels, et que Le Pen, conformément à ce qu’elle prône, fasse ses deux ans de prison ferme en taule. »
Des slogans ont d’ailleurs fusé dans le cortège : « Le Pen en prison ! Le Pen en prison ! »
Le parcours a mené les manifestants de la place Darcy à la place Wilson, en passant par la rue de la Liberté, la place de la Libération, la rue Rameau, la place du Théâtre et la rue Chabot Charny. Aucun incident n’a été signalé.




























