À l’occasion de la présentation officielle de la nouvelle stratégie nationale pour l’hydrogène, le Gouvernement a confirmé son soutien à deux projets majeurs implantés en Bourgogne-Franche-Comté. Une reconnaissance forte pour cette région, déjà engagée de longue date dans la transition énergétique, qui renforce son rôle de pionnière au sein de la filière hydrogène française.
Un projet industriel stratégique à Allenjoie : Gen-Hy mise sur l’innovation technologique
Parmi les annonces les plus marquantes figure la sélection d’un projet porté par Gen-Hy, entreprise spécialisée dans les technologies liées à l’hydrogène. Soutenu dans le cadre du Programme Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC), ce projet prévoit l’industrialisation à Allenjoie (Doubs) d’une technologie de rupture autour des membranes échangeuses d’anion (MEA). Ces membranes sont un composant essentiel des électrolyseurs, dispositifs permettant de produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau.
La technologie MEA développée par Gen-Hy promet une meilleure performance énergétique et une réduction significative des coûts de production. Elle représente un saut technologique important pour la compétitivité de l’hydrogène vert, alternative clé aux énergies fossiles dans la décarbonation de l’industrie et des transports.
Ce projet devrait non seulement générer des retombées industrielles et économiques locales, mais également renforcer l’indépendance technologique française sur ce segment stratégique, souvent dominé par des acteurs étrangers.
Lancement d’une École de l’Hydrogène : un outil pour former les compétences de demain
Autre initiative de grande envergure : la création d’une École de l’Hydrogène, sélectionnée dans le cadre de l’Appel à Manifestation d’Intérêt “Compétences et Métiers d’Avenir”. Ce projet ambitieux, piloté par la Région Bourgogne-Franche-Comté, sera mis en œuvre en partenariat avec 18 structures publiques et privées, parmi lesquelles le rectorat de la région académique, France Travail, ainsi que l’université Marie et Louis Pasteur.
L’objectif est clair : former les techniciens, ingénieurs, chercheurs et opérateurs dont la filière hydrogène aura besoin dans les années à venir. Une aide de près de 6 millions d’euros sera mobilisée via le plan France 2030, permettant la mise en place de programmes de formation initiale, continue et en alternance.
En intégrant l’ensemble des niveaux de qualification, l’École de l’Hydrogène répond à une double ambition : accompagner la montée en puissance industrielle de la filière et préserver l’emploi local en garantissant l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins des entreprises.
Une filière régionale complète et intégrée
Ces deux projets viennent compléter un écosystème régional déjà dense et structuré, couvrant désormais l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène : de la conception des électrolyseurs et des piles à combustible jusqu’à la fabrication des réservoirs et la mise en œuvre d’usages dans les transports ou l’industrie.
La Présidente de Région, Marie-Guite Dufay, a salué dans un communiqué cette reconnaissance par l’État :
« Notre Région est confortée comme maillon fort de la stratégie hydrogène de la France. »
Ce positionnement est le fruit de plusieurs années d’engagement des collectivités locales, en lien étroit avec les industriels et les institutions, notamment à travers le soutien actif de l’association France Hydrogène.
Une stratégie nationale alignée avec les enjeux régionaux
Le Gouvernement, dans sa nouvelle feuille de route, réaffirme la nécessité de poursuivre les investissements publics dans l’hydrogène, en particulier pour le développement de la mobilité lourde (camions, trains, bus…). Une orientation stratégique en cohérence avec les priorités portées par la Bourgogne-Franche-Comté, qui considère le développement de la filière hydrogène comme un levier de réindustrialisation, de transition écologique et de souveraineté énergétique.
Toutefois, les acteurs de l’hydrogène restent confrontés à un contexte difficile : demande encore freinée par des coûts de production élevés, incertitudes sur les marchés, et besoin de temps pour faire émerger une industrie compétitive à grande échelle.
Dans ce contexte, la Région fait du développement des compétences un axe prioritaire pour anticiper les évolutions du marché et consolider les emplois industriels sur le territoire.
Visite ministérielle à Allenjoie : un symbole fort
Pour marquer l’importance de ces annonces, le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, est attendu ce mercredi 17 avril à Allenjoie, sur le site du projet Gen-Hy. Cette visite vise à mettre en lumière l’excellence de l’écosystème régional et à illustrer concrètement la déclinaison territoriale de la stratégie nationale.