En l’espace de huit jours seulement, la petite ville de Bligny-sur-Ouche va voir s’enchaîner deux événements motorisés d’ampleur nationale : la Fête de la Moto, le 1er mai, suivie du Rallye de Bligny-sur-Ouche, les 9 et 10 mai 2025. Pour le comité local des Soulèvements de la Terre, c’est une provocation écologique et sociale.
Depuis cette année, et à peine à sa deuxième édition, le Rallye de Bligny-sur-Ouche est projeté au niveau national. Plus de 200 participants sont attendus pour s’élancer sur 165 km de routes de campagne, dont deux épreuves spéciales particulièrement bruyantes et impactantes : la « GWASH » (Colombier – Painblanc) et la « NINO » (Pasquier – Auxant). Cette montée en puissance du rallye se fait sans concertation réelle avec les habitants et au prix de lourdes nuisances pour l’environnement et la vie locale.
« Chacun·e est libre d’utiliser son véhicule à essence, mais promouvoir ce modèle à bout de souffle est une aberration écologique et sanitaire », dénoncent les membres du comité. À l’heure où le climat dérive dangereusement et où la biodiversité s’effondre, ils questionnent : « Peut-on encore célébrer sans broncher la combustion de milliers de litres d’essence pour quelques instants d’adrénaline ? »
La Fête de la Moto : une tradition problématique
La « traditionnelle » Fête de la Moto, organisée chaque 1er mai, ouvre la marche. De 7h30 à 19h, motos, quads et véhicules tout-terrain vont parcourir 120 km sur routes ouvertes. Par le passé, certains circuits empruntaient des zones sensibles classées Natura 2000, riches en biodiversité. Si cette année les itinéraires semblent s’éloigner de ces espaces protégés, le comité rappelle que le problème reste entier : pollution sonore, dérangement de la faune en période de nidification, dégradations d’habitats naturels et nuisances pour les autres usagers de la nature.
Un rallye imposé aux habitants
La tenue du Rallye de Bligny-sur-Ouche est également vivement critiquée. Outre les impacts directs sur l’environnement – émissions de CO₂, pollution sonore, risques pour la faune et la flore, production de déchets –, les habitants expriment leur colère face à une organisation qui avance sans véritable consultation. Circulation restreinte, stationnements interdits sur plusieurs secteurs du 8 au 11 mai : « Comment se déplacer en famille, aller travailler, ou simplement vivre normalement dans ces conditions ? » s’indigne le comité.
La mobilisation massive des services publics (police, secours, pompiers, sanitaires) pour encadrer de tels événements est aussi pointée du doigt, soulignant un coût pour la collectivité, souvent sous-estimé. De plus, l’image de la région, prisée pour son tourisme vert et paisible, pourrait en souffrir durablement.
Face à cette promotion de la vitesse, du bruit et de la consommation effrénée d’énergies fossiles, les Soulèvements de la Terre appellent à repenser l’usage de la campagne. « Nous affirmons qu’il existe une autre voie : une campagne vivante, protégée, partagée, cultivée et aimée, loin des moteurs vrombissants. »
Communiqué de presse du 28 avril 2025 :
Promouvoir la fête de la moto et le rallye en 8 jours, un scandale bruyant et polluant
Depuis cette année, le Rallye de la ville de Bligny-sur-Ouche a été projeté au niveau national à sa 2ème édition seulement! Du vendredi 9 mai au soir au samedi 10 mai 2025, des concurrent·es, venu·es de toute la France, vont venir se défouler sur nos routes de campagne. Une démonstration bruyante et toxique d’un modèle de société à bout de souffle. Ceci huit jours seulement après la “traditionnelle” Fête de la Moto du 1er mai, elle aussi organisée à Bligny-sur-Ouche et ses environs.
En tant que comité local des Soulèvements de la Terre, nous sommes contre la promotion de ce genre d’événements sportifs automobiles. Chacun·e est libre d’utiliser son engin à essence, mais de là, à en faire une promotion, d’y donner de l’argent est un non sens écologique et sanitaire.
À l’heure où le climat s’emballe, où la biodiversité s’effondre et où la pollution gangrène nos campagnes, peut-on encore célébrer sans broncher la combustion de milliers de litres d’essence pour quelques instants d’adrénaline ?
LA FÊTE DE LA MOTO
Le premier jour férié de mai, la vallée de l’Ouche sera sous les feux des projecteurs de la “traditionnelle” Fête de la Moto ! De 7h30 à 19h, des passioné·es de la moto parcourront ainsi 120 km sur routes ouvertes. Mais ce n’est pas tout.
Il y a aussi les parcours de cross!
Lors des précédentes éditions de la Fête de la Moto à Bligny-sur-Ouche, des balades toutterrain (TT) accueillant des quads, SSV et motos d’enduro on été organisées. Ces activités se déroulent dans la région de Bligny-sur-Ouche, qui est partiellement située dans le site Natura 2000 « Arrière Côte de Dijon et de Beaune », une zone protégée pour sa biodiversité. Contrairement à l’année précédente par exemple, à priori, cette année aucun parcours ne passera sur cette zone patrimoniale, ces parcours s’orientant côté ouest. Néanmoins, ce n’est que déplacer le problème et cela n’enlève rien à leur nocivité : dérangement d’espèces nicheuses protégées en pleine période de nidification, dégradation possible d’habitats naturels, la pollution sonore et atmosphérique, nuisances pour les usagers de la nature.
LE RALLYE DE BLIGNY SUR OUCHE
Et tout juste 8 jours après, c’est reparti ! Le Rallye de Bligny-sur-Ouche ouvre ses portes les 9 et 10 mai 2025. Promouvoir la fête de la moto et le rallye en 8 jours, un scandale bruyant et polluant Plus de 200 participant·es, selon le Bien Public, vont venir rouler sur environ 165 km avec notamment deux épreuves spéciales (ES), dont une boucle le vendredi soir : La GWASH (Colombier – Painblanc (13,1 km)) et La NINO (Pasquier – Auxant (11,2 km)). Une spéciale signifie un segment chronométré du parcours sur route fermée, où les pilotes s’affrontent pour réaliser le meilleur temps. Sachant que les ES accentuent les impacts mentionnés ci dessous car il y a une répétition des passages (souvent de 2 à 3 fois).
Aucune étude d’impact environnemental spécifique au Rallye de Bligny-sur-Ouche 2025 n’est mentionnée dans les sources disponibles. Cependant, de manière générale, les rallyes automobiles ont les impacts suivants :
Faune et flore : Perturbation de la faune locale, notamment en période de reproduction, et risque de dégradation de la flore en bordure des pistes, mais aussi par les hydrocarbures et les résidus mécaniques
Empreinte carbone : Émissions de CO₂ liées aux véhicules de compétition et à la logistique de l’événement, mais aussi de NOx et particules fines qui impactent directement notre santé
Pollution sonore : Nuisances pour les habitant·es et la faune due au bruit des moteurs
Déchets : Production de déchets par les spectateurices et les équipes
Également, en tant que membres du comité mais aussi habitant·es de la Vallée de l’Ouche, notre avis n’a pas du tout été pris en compte. Nous avons un sentiment d’imposition. En deux ans seulement, l’événement prend une ampleur nationale. Il n’y a eu aucune concertation préalable avec les habitant·es. Sinon une réunion d’information où il aurait été impossible d’influer sur quoique soit. Des restrictions de circulation et interdictions de stationner sur plusieurs secteurs, à partir du 8 mai jusqu’au 11 mai ont été mis en place. Comment fait-on pour se déplacer librement, en famille, et en sécurité ? Pour aller travailler ?
CONSÉQUENCES DE LA PROMOTION D’ÉVÉNEMENTS SPORTIFS MOTORISÉS
Nous vous rappelons qu’un tel événement a aussi des coûts publics tels que la mobilisation des services publics (police, secours, pompiers, sanitaires) souvent pris en charge par les collectivités. Il y a aussi un risque d’impact sur le tourisme doux. En effet, les visiteurs et visiteuses venu·es pour la nature et la tranquillité pourraient être amené·es à fuir la zone.
Valoriser la culture du bruit, de la vitesse, de la consommation d’énergie fossile dans un monde où nous sommes déjà en train de franchir la 7ème limite planétaire (il y en a 9, ce sont les seuils que l’humanité ne devrait pas dépasser pour ne pas compromettre les conditions favorables dans lesquelles elle a pu se développer et pour pouvoir durablement vivre dans un écosystème sûr) est complètement irresponsable.
Face à cela, nous affirmons qu’il existe une autre voie. Une voie où la campagne n’est pas un terrain de jeu pour moteurs vrombissants, mais un espace de vie, protégé, partagé, habité, cultivé, aimé.
La Levée des Semis – Comité Local des Soulèvements de la Terre