Avec une augmentation de 15,3 % du nombre de demandeurs d’emploi sans activité en un an, la Bourgogne-Franche-Comté subit un choc inquiétant sur le marché du travail en ce début d’année 2025.
Le premier trimestre 2025 confirme une dégradation significative de la situation de l’emploi en Bourgogne-Franche-Comté. Selon les dernières données publiées par France Travail, la région enregistre une hausse de 15,3 % sur un an du nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A). En moyenne, 235 140 personnes étaient inscrites dans les catégories A, B, C, D, E au cours des trois premiers mois de l’année.
Une hausse généralisée des inscriptions
Au 1er trimestre 2025, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C — ceux qui sont tenus de rechercher un emploi — atteint 209 170 en Bourgogne-Franche-Comté. Parmi eux, 116 530 sont totalement sans emploi et 92 650 exercent une activité réduite.
Sur le trimestre, les effectifs des catégories A, B et C progressent de 4,7 % (+9 380 personnes) et de 6,9 % sur un an. Plus préoccupant encore : en catégorie A seule, le bond est de 9,7 % sur le trimestre (+10 320) et de 15,3 % sur un an, bien au-dessus de la moyenne nationale (+8,7 % ce trimestre).
L’impact des nouveaux publics
Depuis janvier 2025, l’élargissement de l’obligation d’inscription à France Travail aux bénéficiaires du RSA et aux jeunes en parcours d’insertion (CEJ, PACEA, AIJ) impacte les statistiques. Hors ces nouveaux publics, la progression reste notable : +5,9 % sur le trimestre pour les sans emploi (catégorie A) et +2,2 % pour les actifs réduits et sans emploi réunis (catégories A, B, C).
Des jeunes particulièrement touchés
Les jeunes de moins de 25 ans subissent de plein fouet cette dégradation. En un trimestre, leur nombre d’inscrits en catégories A, B, C a explosé de 22,8 % (+27,2 % sur un an). La catégorie A seule enregistre une envolée de 38,1 % en trois mois (+48,2 % sur un an). À l’inverse, la hausse est plus modérée chez les 25-49 ans (+5,8 % pour la catégorie A) et les 50 ans et plus (+2,9 % pour la catégorie A).
Ancienneté : les nouveaux inscrits en progression
La dynamique est plus marquée chez les nouveaux inscrits : le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis moins d’un an progresse de 7,4 % (+10,2 % sur un an), tandis que les inscriptions longues (plus d’un an) n’augmentent que de 1,2 %.
Mouvements d’entrées et de sorties
Les entrées en catégories A, B, C bondissent de 7,6 % ce trimestre, portées principalement par d’autres motifs (+2 680 entrées supplémentaires). En revanche, les entrées pour fin de contrat, fin de mission d’intérim ou retour d’inactivité sont en baisse. Côté sorties, la progression est plus timide (+2,0 %), avec des baisses sur les reprises d’emploi et des hausses sur les entrées en formation.
Zoom départemental : des disparités fortes
La hausse du chômage n’est pas homogène sur le territoire. Voici quelques exemples marquants :
- Doubs : +11,8 % de chômeurs sans emploi sur le trimestre, +22 % sur un an, soit la plus forte progression régionale.
- Territoire de Belfort : +6,2 % de demandeurs d’emploi sans activité ce trimestre.
- Saône-et-Loire : une hausse plus modérée avec +4,7 % de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C.
- Yonne : augmentation notable de 6,9 % des sans emploi, +11,5 % sur un an.
Côte-d’Or, Haute-Saône, Jura, Nièvre : une tendance lourde
- Côte-d’Or : +7,8 % d’augmentation pour les demandeurs en catégorie A sur le trimestre, +13,4 % sur un an.
- Haute-Saône : +10,2 % sur un trimestre en catégorie A.
- Jura : +11,7 % d’augmentation sur trois mois.
- Nièvre : +11,2 % pour les sans emploi ce trimestre, +14,9 % sur un an.
Une situation qui suit la tendance nationale
Au niveau national (hors Mayotte), les chiffres sont également en hausse, mais à un rythme légèrement moins soutenu : +4,5 % pour les catégories A, B, C et +8,7 % pour les sans emploi sur le trimestre.
La Bourgogne-Franche-Comté traverse un début d’année 2025 difficile sur le front de l’emploi, avec des hausses marquées dans tous les départements et pour toutes les tranches d’âge, en particulier les jeunes. Cette situation met en lumière la nécessité de renforcer les dispositifs d’accompagnement et d’insertion pour limiter les effets durables de cette crise sur le marché du travail.