Hier soir, à Chenôve, plusieurs dizaines de citoyens se sont réunis pour un moment de recueillement et de solidarité après le meurtre raciste du jeune Aboubakar Cissé. L’événement, organisé en réponse à cet acte tragique survenu à la mosquée de La Grand-Combe près d’Alès, a rassemblé habitants, élus et membres d’associations autour d’une même volonté : rendre hommage à la victime et condamner fermement le racisme.
Le maire de Chenôve, Thierry Falconnet, a pris la parole avec émotion, entouré des élus du conseil municipal. Dans son discours, il a rappelé les valeurs fondamentales portées par la République et par la ville de Chenôve : « Chenôve est par essence une ville d’altérité, où chacune et chacun, quelle que soit son origine, son parcours de vie, sa foi religieuse ou sa spiritualité laïque, a pleinement sa place. Chenôve est le visage même de l’universalisme républicain, une mosaïque de diversités, de cultures et de convictions multiples, réunies sous l’égide d’une seule et même devise : liberté, égalité, fraternité. »
Le maire a dénoncé sans ambiguïté la banalisation de la haine dans les discours publics et médiatiques, soulignant que le racisme « tue ici en France » et qu’il ne doit trouver « aucune place dans notre République ». Il a également rendu hommage à Aboubakar Cissé, décrit comme un jeune homme engagé dans l’entretien de son lieu de culte, et a fait un parallèle poignant avec d’autres crimes haineux ayant endeuillé la France, rappelant que la haine religieuse frappe indistinctement tous les cultes.
« Après l’assassinat d’Aboubakar dans une mosquée de La Grand-Combe, comment ne pas se rappeler l’horreur vécue à Saint-Étienne-du-Rouvray lorsque le père Hamel fut tué dans son église ? Comment oublier les victimes de l’attentat contre l’école Ozar Hatorah à Toulouse, visée parce qu’elles étaient juives ? Ces crimes, tous commis dans des lieux de prière ou d’enseignement religieux, montrent que la haine frappe indistinctement, brisant les fondements mêmes de notre République. S’attaquer à un croyant, c’est s’attaquer à ce que nous avons de plus sacré : la liberté de conscience. Nous devons refuser l’indifférence, condamner avec force et agir pour que plus jamais la foi ne devienne un motif de mort. La France ne sera fidèle à elle-même que si elle protège chacun, quelle que soit sa religion », dira Thierry Falconnet.
« La République, a-t-il déclaré, n’est elle-même que lorsqu’elle se dresse d’une seule voix contre la violence et l’injustice. » Il a appelé à refuser l’indifférence, à défendre la liberté de conscience, et à soutenir tous ceux qui, sur le terrain, œuvrent pour la fraternité et la laïcité.
Avant de clore la cérémonie, une minute de silence a été observée en mémoire d’Aboubakar Cissé et de toutes les victimes tombées sous les coups de la haine.
Ce rassemblement citoyen a témoigné d’une volonté forte : celle de ne pas céder à la résignation, de défendre inlassablement les principes d’égalité et de fraternité, et d’affirmer que, face à la haine, seule l’unité peut triompher.