Quatre morts en deux semaines. Le département de la Côte-d’Or est secoué par une série dramatique d’accidents mortels sur des chantiers. Le 30 avril, un ouvrier a perdu la vie après une chute sur un chantier à Dijon. Ce lundi 13 mai, trois autres travailleurs ont été mortellement écrasés lors d’un accident à Pommard. Face à cette tragédie, l’Union départementale de la CGT 21 monte au créneau et dénonce une « hécatombe » évitable.
Dans un communiqué publié ce lundi, le syndicat exprime sa solidarité envers les familles des victimes et les collègues endeuillés, tout en pointant une responsabilité systémique dans ces drames. « Ces accidents, qui ne sauraient être considérés comme une fatalité, doivent nous inciter à agir sans délai », déclare la CGT.
Un drame révélateur d’une situation nationale
Si ces faits tragiques se concentrent localement, ils s’inscrivent dans une tendance nationale alarmante. En 2023, plus de 1 200 travailleurs sont morts sur leur lieu de travail en France, selon les chiffres évoqués par la CGT. Une statistique qui traduit, selon le syndicat, un profond malaise dans la prévention des risques professionnels, notamment dans les secteurs les plus exposés comme le bâtiment et les travaux publics.
« Trop souvent, le coût humain dans le secteur du BTP est très élevé », alerte la CGT Côte-d’Or, qui réclame une prise de conscience collective et des mesures concrètes.
La prévention sacrifiée ?
Le syndicat met en cause un affaiblissement structurel des outils de prévention dans les entreprises. En ligne de mire : les réformes du Code du Travail menées ces dernières années, notamment la loi Travail de 2016 et la suppression des CHSCT (Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), absorbés depuis par les comités sociaux et économiques (CSE), aux moyens plus restreints.
« Ces réformes libérales ont réduit la capacité des salariés à intervenir sur leurs propres conditions de travail », déplore la CGT, qui demande le rétablissement des CHSCT et une remise à plat des dispositifs de sécurité au sein des entreprises.
Appel à l’État et aux travailleurs
Au-delà des entreprises, la CGT appelle également l’État à prendre ses responsabilités. Elle demande un renforcement des moyens pour les administrations chargées de la prévention des risques professionnels, comme l’Inspection du Travail ou la CARSAT (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail), dont les effectifs sont jugés insuffisants pour assurer un contrôle efficace.
Le syndicat invite enfin les salariés à se syndiquer et à s’organiser collectivement, estimant que la défense de la santé au travail et des conditions de vie passe aussi par une mobilisation sur le terrain.
« Le monde du travail doit prendre cette question au sérieux. Il en va de la vie de femmes et d’hommes qui, chaque jour, risquent leur santé pour gagner leur vie. »
Alors que les enquêtes sur les récents accidents sont en cours, la CGT souhaite que ces drames ne restent pas sans suite et que la question de la sécurité au travail redevienne une priorité nationale.