Le boxeur dijonnais Bilel Latrèche se retrouve une nouvelle fois au cœur de plusieurs affaires judiciaires. Déjà placé en garde à vue les 17 et 18 février 2025 dans le cadre d’une enquête pour violences conjugales, le sportif est désormais visé par deux autres plaintes : l’une pour diffamation, et l’autre pour diffamation et tentative d’extorsion de fonds.
Une première affaire de violences conjugales
Comme cela avait déjà été largement relayé, Bilel Latrèche a été interpellé par la police judiciaire de Dijon le lundi 17 février en fin de journée. Il a été placé en garde à vue pendant 48 heures, avant d’être remis en liberté le mercredi 19 février. L’affaire, qui concerne des violences présumées sur son épouse, survenues dans un contexte de tensions conjugales, doit être jugée le 8 août 2025.
Le couple, en couple depuis environ quatre ans et récemment marié, n’était pas séparé au moment des faits, selon nos informations. L’intervention de la police a été déclenchée à la suite d’un appel téléphonique, non pas passé depuis le domicile, comme cela a pu être évoqué par les médias, mais émis par une salariée de l’épouse du boxeur, inquiète de ne plus avoir de nouvelles de celle-ci.
D’après nos sources, Bilel Latrèche aurait confisqué le téléphone de son épouse pendant plus d’une heure et demie. Toujours selon nos informations, la femme du boxeur lui aurait demandé de quitter le domicile, affirmant qu’elle n’en pouvait plus et n’avait plus de sentiments pour lui.
L’épouse a depuis déposé plainte pour violences conjugales. Bilel Latrèche conteste les accusations et a lui aussi déposé une plainte similaire contre sa conjointe. Dans cette affaire, l’épouse du boxeur s’est vu prescrire 21 jours d’incapacité totale de travail (ITT) au sens pénal du terme — une durée particulièrement élevée, aux conséquences judiciaires non négligeables.
Une plainte : cette fois pour diffamation
Alors que cette première affaire n’est pas encore jugée, une nouvelle plainte vient s’ajouter au dossier du boxeur. Le 7 mai 2025, une ancienne connaissance de Latrèche a déposé plainte pour « diffamation envers un particulier par parole, écrit, image ou moyen de communication par voie électronique ».
Selon la plaignante, Latrèche aurait publié sur Instagram, depuis fin avril, plusieurs messages dans lesquels il l’accuse publiquement : « Depuis la fin du mois d’avril 2025, sur Instagram, monsieur Latrèche a publié une vidéo publique des Galeries Lafayette dans laquelle il s’adresse directement à moi en disant que sa plainte contre moi était fondée et laisse sous-entendre que j’ai été reconnue coupable des faits qu’il me reprochait. Le dimanche 4 mai 2025, vers 18h30, il a également publié un message dans lequel il a de nouveau dit que la plainte de harcèlement sexuel à mon encontre était fondée. Il sous-entend également que la plainte de sa femme contre lui pour violences conjugales est infondée et que c’est lui la victime »
Bien que les publications aient été supprimées, la plaignante a conservé des captures d’écran (Dijon Actualités a pu les consulter). Elle dénonce une atteinte grave à son honneur et à sa réputation, son identité ayant été mentionnée clairement.
Le 13 avril 2025, Bilel Latrèche disait via les réseaux sociaux : « Je tiens à signaler que mon ex-épouse agit aujourd’hui en association avec A….. A….., également connue sous le nom d’A….. G…… Cette personne a fait l’objet d’une plainte que j’ai déposée en 2012 pour harcèlement et chantage à des fins sexuelles, que j’ai catégoriquement refusé. Treize ans plus tard, elle semble persister dans des comportements malveillants, révélant un manque total d’évolution morale.
Il est regrettable que certaines personnes, se ralliant par opportunisme sous le principe bien connu selon lequel “les ennemis de mes ennemis deviennent mes alliés”, choisissent d’agir dans l’ombre pour nuire. Je mets en garde toutes et tous contre les actions de ces deux personnes, dont l’unique motivation semble être la malveillance et la manipulation ».
De son côté, la plaignante tient à rappeler que la plainte déposée contre elle a été classée sans suite, ce que Monsieur Latrèche a omis de préciser dans son long post du 13 avril 2025.
Une plainte pour diffamation et tentative d’extorsion de fonds
D’après nos informations, une plainte a également été déposée contre le boxeur Bilel Latrèche par Philippe GRECH, pour diffamation et tentative d’extorsion de fonds. L’affaire devrait être jugée prochainement, selon Philippe GRECH, qui a refusé de nous donner plus d’éléments sur le dossier en cours.
Des plaintes, en veux-tu en voilà !
Entre la plainte de Mina Latrèche contre le boxeur, les trois plaintes déposées par Bilel Latrèche – contre son épouse et deux autres individus – et désormais ces deux nouvelles plaintes, les affaires s’enchaînent. Le titre de notre article : « Bilel Latrèche : une nouvelle plainte contre lui, la saga continue ! » semble parfaitement approprié.
Une question demeure toutefois : quand cette saga prendra-t-elle fin ? À ce jour, nul ne peut y répondre avec certitude. Une chose est sûre : l’affaire Latrèche commence à faire grand bruit. Selon nos informations, la participation du boxeur à certains événements serait désormais compromise, voire annulée. À titre d’exemple, il était initialement prévu qu’il prenne part à une grande soirée de gala organisée le 16 mai 2025, en l’honneur des anciens élèves du lycée Averroès.
Anas Hamoudi, président de l’association Alumni Averroès, ayant été informé des faits par un tiers, a préféré annuler la venue du boxeur. Dans sa réponse adressée à cette tierce personne, il écrit :
« C’est avec stupeur et consternation que j’apprends par la voie de Monsieur Dufour les faits et les graves accusations concernant Monsieur Bilel Latrèche.
Je tiens d’abord à vous dire merci et désolé. Merci d’avoir informé Monsieur Dufour, et désolé pour mon erreur d’appréciation et de prise de renseignements concernant Monsieur Latrèche.
Il va de soi que la présence de Monsieur Latrèche n’a pas sa place dans l’événement que j’organise en ma qualité de président de l’association des anciens élèves d’Averroès (Alumni Averroès).
La responsabilité de cette erreur de jugement m’incombe entièrement, et à aucun moment le lycée Averroès n’a été informé de notre programmation.
Cet événement est une soirée de gala à l’initiative des anciens élèves, pour qui je souhaite exprimer notre répulsion face aux promoteurs et acteurs de la haine, du harcèlement et de la violence envers les femmes.
À aucun moment Monsieur Latrèche ne m’a parlé de cette affaire lors de nos échanges, ni pour nous en informer, ni pour s’en expliquer. Cette attitude me scandalise.
Le combat contre les violences faites aux femmes est un devoir pour moi et pour ceux que je représente. Le combat contre toutes les formes de violence est inscrit dans l’ADN de notre association, et dans les valeurs partagées par tous les anciens élèves d’Averroès ».
Il ne fait aucun doute que toutes ces affaires nuisent à Bilel Latrèche — lui qui, au quotidien, veille soigneusement à son image. Sur ses réseaux sociaux, le boxeur affiche une communication parfaitement maîtrisée, mettant en avant l’homme autant que l’athlète. Il faut le reconnaître : sa stratégie d’image frôle parfois la perfection. Mais si l’image d’un homme peut servir à témoigner de ses engagements, elle peut tout autant se retourner contre lui lorsqu’elle est scrutée de près.
L’exemple du 8 mars 2025 en est révélateur. Ce jour-là, Bilel Latrèche publie en story Facebook le message suivant : « Pour nos mamans, pour nos sœurs, pour nos tantes, pour nos cousines, pour nos filles… La Journée des femmes, c’est tous les jours. Retrouvez-moi aux côtés de Femmes du Monde ce samedi à Dijon pour parler éducation – citoyenneté – droits – éthique – moralité. »
Une initiative parmi d’autres, certes. Sauf qu’après vérification de cette information, et prise de contact avec la présidente de l’association « Femmes du Monde », Sadio Diop Soumaoro, celle-ci dément fermement la participation de Bilel Latrèche à un quelconque événement de l’association ce jour-là à Dijon. Voici sa déclaration : « L’Association Femmes du Monde n’a pas prévu d’intervention à Dijon dans le cadre de la Journée de la Femme ce samedi 8 mars. L’association n’est pas basée à Toulouse mais dans la région parisienne, et nous ne connaissons pas cette personne, Bilel Latrèche. »
Alors, Bilel Latrèche aurait-il menti ?
Dans le cadre du contradictoire de cet article, Bilel Latrèche a accepté de répondre à nos questions. Il nous a reçus à l’emblématique hôtel La Cloche, situé au 14 place Darcy, à Dijon. Nous tenons à préciser que ce n’est pas nous qui avons choisi le lieu : beaucoup trop chic et « bling-bling » à notre goût !
Une plainte a été déposée contre vous le 7 mai 2025 pour diffamation envers un particulier par parole, écrit, image ou moyen de communication par voie électronique. Que pouvez-vous nous dire au sujet de cette plainte et des faits qui vous sont reprochés ?
Bilel Latrèche : Je tiens à préciser que, à ce jour, je n’ai reçu aucune notification officielle relative à une plainte pour diffamation qui aurait été déposée à mon encontre le 7 mai 2025. En l’absence de toute communication de la part des autorités compétentes, je ne peux que constater que je ne suis pas en mesure de commenter plus précisément des faits qui ne m’ont ni été notifiés ni détaillés.
Concernant toutefois les éléments relatifs à Mme Angélique ANTONUCCI, je confirme qu’en 2012, j’ai effectivement déposé plainte contre elle pour harcèlement et chantage à des fins sexuelles, dans le cadre de son activité exercée via l’agence Promodev, chargée alors de représenter mes intérêts sur un territoire donné. Bien que plusieurs éléments aient été versés au dossier, cette plainte a été classée sans suite par le parquet.
À l’époque, j’ai fait le choix de ne pas médiatiser cette affaire au delà de l’information initiale « que j’avais transmise publiquement pour relater les faits suite à des attaques de cette dame sur différents réseaux », ni de poursuivre plus loin sur le plan judiciaire, pour une raison simple : les faits de menaces, de pressions et d’intimidations avaient cessé. Mon objectif premier étant de retrouver un cadre professionnel serein, je n’ai pas souhaité alimenter davantage une procédure conflictuelle.
Je note avec regret qu’aujourd’hui, plus de 13 ans après les faits, Mme ANTONUCCI Angélique semble revenir sur le devant de la scène avec des propos malveillants, à caractère diffamatoire, en lien notamment avec des éléments privés me concernant, et plus particulièrement une autre affaire familiale qui sera prochainement jugée le 8 août prochain. Je m’interroge sur les motivations réelles de ces prises de parole tardives si ce n’est de vouloir nuire avec malveillance.
Philippe Grech a également déposé plainte contre vous, pour diffamation et tentative d’extorsion de fonds. Que pouvez-vous nous dire concernant cette affaire ?
Bilel Latrèche : En ce qui concerne l’affaire impliquant M. Philippe Grech, je tiens à indiquer qu’elle est, à ma connaissance, classée sans suite, aucune infraction ne m’ayant été reprochée. Pour moi, cette page est désormais tournée.
Grech s’est initialement présenté à moi comme un potentiel mécène, se disant prêt à m’accompagner dans mes projets sportifs en tant que soutien financier. En contrepartie, il évoquait l’accès à certains avantages lors de mes événements, ainsi qu’un statut privilégié lors d’invitations. Ces échanges, dans un premier temps cordiaux, ont rapidement évolué dans une direction floue.
À un moment donné, un message m’a laissé entendre qu’il serait possible « via une tierce personne » de trouver un terrain d’entente, sous la forme d’un accord incluant une somme d’argent contre certaines contreparties de ma part. Lorsque j’ai simplement demandé à comprendre le contenu de cette proposition, M. Grech a choisi d’interpréter ma démarche comme une tentative d’extorsion, ce que j’ai trouvé totalement incompréhensible.
Heureusement, les faits ont parlé d’eux-mêmes. J’ai pu apporter les preuves lors d’une audience qu’il n’y avait eu de ma part ni menace ni exigence illégitime, et l’enquête a confirmé cela : aucune charge n’a été retenue contre moi.
J’ai souvent dit que la vie d’un sportif de haut niveau est une aventure, riche en expériences humaines, parfois positives, parfois surprenantes. Cette affaire en est une illustration de plus, qui m’a appris à rester vigilant, tout en continuant à avancer avec intégrité.
Vous avez annoncé publiquement que vous seriez aux côtés de l’association Femmes du Monde à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2025. Or, la présidente de cette association affirme que cet événement n’a jamais eu lieu et qu’elle ne vous connaît pas. Pourquoi avoir publié une fausse information sur un sujet aussi sensible ?
Bilel Latrèche : Je souhaite apporter une clarification concernant l’annonce faite autour de ma participation à un événement de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2025.
Effectivement, une erreur s’est glissée dans une story publiée sur les réseaux sociaux que je gère. Cette publication mentionnait à tort une implication à Dijon, en lien avec l’association Femmes du Monde. Or, je n’ai jamais affirmé publiquement être à Dijon ce jour-là, ni avoir été invité par ladite association.
En réalité, j’étais présent à Dole, où j’ai participé à une action locale dédiée à la cause des droits des femmes, en lien avec les valeurs portées par cette journée symbolique. Il ne s’agissait en aucun cas de désinformer ou de récupérer un engagement qui ne m’appartenait pas.
Je reconnais pleinement cette erreur de communication, que je regrette, et je tiens à réaffirmer avec force mon attachement aux droits des femmes et à toutes les actions qui visent à promouvoir le respect, la reconnaissance et l’égalité. Ces combats sont essentiels et doivent rester au-dessus de toute polémique.
Selon nos informations et les éléments en notre possession, vous auriez rencontré la maire de Dijon, Nathalie Koenders, afin de lui proposer de figurer sur sa liste pour les prochaines élections municipales de 2026. Pouvez-vous confirmer cette rencontre ? Avez-vous obtenu l’assurance de figurer sur sa liste ?
Je confirme avoir rencontré Mme Nathalie Koenders en 2024 pour échanger autour de sujets politiques et territoriaux. Il s’agissait d’un dialogue franc et constructif, au cours duquel nous avons évoqué mon intérêt à m’investir davantage dans la vie publique locale.
Toutefois, je tiens à préciser qu’à aucun moment je n’ai reçu de confirmation quant à une éventuelle présence sur sa liste pour les élections municipales de 2026. Ces échanges relèvent pour l’instant de la discussion et de la réflexion, sans engagement formel.
Pour moi, la politique n’a jamais été une finalité. Ce sont avant tout mes actions de terrain, associatives, sportives et citoyennes, qui m’ont progressivement conduit à m’interroger sur cette voie, souvent encouragé en ce sens par des habitants et des partenaires locaux.
Si cet engagement devait se concrétiser, ce serait dans un esprit de service, et toujours dans la continuité de mon implication locale. Si ce n’est pas le cas, cela n’affectera en rien ma trajectoire personnelle ni les projets que je porte déjà avec passion, en dehors de toute ambition purement politique.
Enfin, Bilel Latreche a tenu à nous dire : « Je tiens à préciser que je reste dans l’attente de mon procès prévu le vendredi 8 août prochain, ce qui, naturellement, m’amène à rester mesuré dans mes propos sur certains des sujets évoqués plus haut. Ce combat est essentiel pour moi et pour ma famille, non seulement sur le plan moral, mais également pour la justice et la défense de mon honneur. En parallèle, je poursuis ma vie, mes engagements et mes actions de terrain, qui restent au cœur de mon identité et de mes priorités. Je suis porté chaque jour par la confiance et le soutien de nombreuses personnes avec qui je collabore, et à qui je tiens à exprimer ma sincère reconnaissance.Quel que soit le contexte, je continuerai à avancer avec détermination, loyauté et responsabilité, fidèle aux valeurs qui m’animent depuis toujours ».
Bilel Latreche, malgré ses déclarations et une communication une fois de plus à la hauteur des enjeux, traverse une période difficile. Nul ne sait, pour le moment, où mèneront toutes ces plaintes déposées contre lui. Une chose est certaine : Bilel Latreche, chouchou du grand public et de certains responsables politiques, n’en a pas fini avec la justice. Affaire à suivre…
F. Bauduin
E- mail : f-bauduin@fr.journaliste.media
