À partir de fin 2026, la Région Bourgogne-Franche-Comté entame concrètement l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire régional de voyageurs. Mais pour ce premier lot, le changement sera plus symbolique qu’opérationnel : c’est la SNCF qui reste aux commandes.
Ce vendredi 16 mai, les élus régionaux doivent se prononcer sur l’attribution du lot Bourgogne ouest-Nivernais dans le cadre de la libéralisation progressive des services TER. Ce premier segment, qui représente environ 12 % du trafic régional, sera finalement confié à SNCF Voyageurs, seule candidate restante après le retrait de RATP Développement en 2024.
L’ouverture à la concurrence avait été entérinée le 20 octobre 2023, conformément aux exigences de l’Union européenne et au pacte ferroviaire national du 27 juin 2018. Une décision controversée : si les socialistes, écologistes et divers droites l’avaient soutenue, le Parti communiste français et le Rassemblement national s’y étaient opposés.
SNCF Voyageurs, seul en lice pour le premier lot
SNCF Voyageurs, filiale du groupe SNCF, conserve donc l’exploitation du réseau TER pour le lot Bourgogne ouest-Nivernais, déjà opéré sous la bannière Mobigo. Le nouveau contrat s’étendra sur sept ans, avec une option de trois années supplémentaires. Cette section englobe notamment les liaisons Dijon-Mâcon, Nevers-Moulins, Chagny-Nevers, Montchanin-Paray-le-Monial et Lyon-Moulins.
Selon Michel Neugnot, premier vice-président chargé des transports, l’offre ferroviaire va augmenter de 34 %, avec jusqu’à 38 % de voyageurs supplémentaires attendus. Cela représente un surcoût de 5 millions d’euros annuels pour la Région, soit +7 % par rapport à la convention précédente.
Des services renforcés pour les usagers
Le cahier des charges prévoit :
- Jusqu’à 5 allers-retours supplémentaires par axe,
- Une amplitude horaire élargie de deux heures sur certaines liaisons,
- La création de nouvelles dessertes directes, notamment Paray-le-Monial-Dijon et Cosne-Cours-sur-Loire-Moulins,
- Et des temps de parcours réduits de 10 à 20 minutes sur plusieurs trajets.
L’objectif affiché : un service « plus fréquent, plus rapide et mieux connecté », tout en maintenant les mêmes tarifs et conditions pour les usagers, quel que soit l’opérateur.
Et après ? Cap sur Paris-Dijon-Lyon
La Région prépare déjà la suite de l’ouverture à la concurrence. Le lot Paris-Dijon-Lyon, englobant plusieurs liaisons inter-villes, devrait faire l’objet d’un appel d’offres pour une mise en service en 2030. Suivront les étoiles ferroviaires de Besançon et Dijon (2032), tandis que le sort du lot Jura-Pied des Vosges reste à déterminer, en raison de ses contraintes techniques liées aux locomotives thermiques.
Enfin, la Région ambitionne aussi une liaison Nevers-Dijon plus directe, renouant avec le projet de « train bolide » esquissé en 2019.