Les élu·es écologistes de la mairie de Dijon tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur l’état du réseau cyclable dans la métropole dijonnaise. Dans un communiqué publié ce mardi, ils pointent du doigt des aménagements « discontinus, disparates et non sécurisés« , qui freinent massivement le développement de la pratique du vélo en ville.
Selon le groupe Les Écologistes, seuls 17 % des aménagements cyclables déclarés par la métropole correspondent à de véritables pistes adaptées aux vélos et trottinettes. Le reste se compose essentiellement de simples marquages au sol sur la chaussée, insuffisants pour assurer la sécurité des cyclistes, ou encore de cheminements sur trottoirs provoquant des conflits d’usage avec les piétons.
Une interdiction polémique rue de la Liberté
Plutôt que de répondre à cette situation par un plan ambitieux d’aménagement, la municipalité s’apprête à interdire la circulation à vélo en journée rue de la Liberté, une artère emblématique du centre-ville. Une décision que les écologistes jugent contre-productive.
« Plutôt que de s’attaquer aux véritables causes des tensions, la Maire de Dijon cherche à opposer les cyclistes aux piétons », regrettent Olivier Muller, Stéphanie Modde et Frédéric Faverjon, élus du groupe. Pour eux, cette mesure risque de renforcer les conflits d’usage en renvoyant les cyclistes vers des rues encore moins adaptées et plus étroites.
Un appel à une politique vélo cohérente et métropolitaine
Les élus écologistes dénoncent un « immobilisme » de la majorité municipale en matière de mobilité douce, malgré quelques réalisations ponctuelles telles que l’aménagement de la place du 30 octobre. Ils appellent à la mise en place d’une véritable politique cyclable, pensée à l’échelle de la métropole : sécurisation des intersections, continuité des pistes, traitement des zones non aménagées et planification globale.
À défaut d’un engagement clair, préviennent-ils, les objectifs fixés par le PLUI-HD (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal – Habitat et Déplacements) en matière de mobilité durable ne pourront être atteints. Pire encore, la « stigmatisation des cyclistes » pourrait masquer un manque de vision à long terme.
Les écologistes concluent en appelant à un changement de cap urgent, au service des usagers et de la transition écologique.
Communiqué de presse du 27 mai 2025 :
La circulation à vélo est compliquée à Dijon et dans sa métropole avec un réseau disparate, discontinu et non sécurisé : absence d’aménagements dans de très nombreuses zones de la métropole, marquage au sol de bande cyclable sur la chaussée routière ne protégeant souvent pas les cyclistes des voitures et s’arrêtant parfois abruptement, risques multiples à des intersections avec des aménagements disparates et parfois inadaptées, cheminements cyclable sur des trottoirs engendrant des conflits d’usage avec piétons…
Seuls 17% des aménagements cyclables déclarés par la métropole sont de véritables pistes cyclables adaptées au vélo et aux trottinettes. Cette réalité dissuade de très nombreux usagers à se déplacer en bicyclette.
Les élus écologistes et les associations dénoncent depuis longtemps cet état de fait et le manque criant d’investissement dans les infrastructures cyclables malgré quelques réalisations ponctuelles récentes (aménagement de la place du 30 octobre par exemple).
Plutôt que de construire un véritable réseau cyclable continu et sécurisé permettant de répondre aux besoins des usagers, la Maire de Dijon veut interdire la circulation à vélo en journée rue de la Liberté à Dijon estimant la cohabitation avec les piétons problématique. Plutôt que de s’attaquer aux causes du problème, à savoir l’immobilisme de la municipalité actuelle en termes d’aménagement cyclable et de mobilité douce, la Maire cherche à opposer les cyclistes aux piétons.
Cet arrêté d’interdiction de circulation à vélo en journée dans la rue de la Liberté ne résoudra pourtant pas les problèmes et risque au contraire d’aggraver la situation en renvoyant au centre-ville les cyclistes dans des rues piétonnes plus étroites accentuant les conflits d’usage.
Alors que des solutions induisant un apaisement doivent être recherchées, cette décision ne va pas dans la bonne direction. Plutôt que des décisions isolées au cas par cas, c’est une politique vélo globale dont les dijonnaises et dijonnais ont besoin pour se déplacer.
Une politique qui cherche avant tout à résoudre les points noirs et à organiser un véritable réseau cyclable continu et sécurisé à l’échelle métropolitaine. A défaut d’une telle démarche, l’objectif du PLUI-HD d’augmenter significativement les déplacements à vélo ne sera pas tenu et la stigmatisation des cyclistes ne masquera pas longtemps une absence de volonté politique.
Les élu-es dijonnais Les Ecologistes : Olivier Muller, Stéphanie Modde et Frédéric Faverjon