À la stupeur générale, le collège Boris Vian a appris, vendredi 20 juin, une réduction soudaine de sa dotation horaire globale (DHG) pourtant votée en conseil d’administration le 17 juin, sur la base des moyens alloués par le rectorat en janvier. Cette décision, perçue comme un véritable camouflet par la communauté éducative, suscite colère et incompréhension.
« Comment travailler sereinement quand les chiffres officiels de janvier deviennent caducs en juin ? » s’interrogent les représentants du personnel éducatif. L’établissement dénonce un manque de respect pour le travail collectif mené par les enseignants, les parents d’élèves et l’administration du collège dans la préparation de la rentrée.
Une « équité » à géométrie variable
La Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) justifie cette baisse par une volonté « d’équité » entre établissements, notamment en termes d’effectifs par classe. Mais pour les équipes du collège, cet argument ne tient pas. « Toutes les demandes de dérogation pour intégrer notre établissement ont été refusées, même celles motivées par l’inscription en classe à horaires aménagés en arts plastiques (CHAAP), alors que d’autres demandes de sortie ont, elles, été acceptées. Où est l’équité ? »
Cette politique de dérogation à géométrie variable laisse penser, selon les personnels, que la carte scolaire est utilisée comme un simple outil de régulation des effectifs, et non dans une logique de valorisation des projets pédagogiques innovants.
Une dynamique d’attractivité sabotée
Depuis plusieurs années, le collège Boris Vian mène une politique active pour renforcer son attractivité : journées portes ouvertes, projets pédagogiques ambitieux, création de la CHAAP, etc. Ces efforts avaient porté leurs fruits, puisque l’ouverture d’une quatrième classe de 6e avait été actée pour la rentrée 2024. Or, cette même classe est désormais supprimée pour septembre 2025.
« C’est une gifle pour tous ceux qui se battent au quotidien pour faire rayonner le collège », déplore un membre du conseil d’administration. D’autant que le Conseil départemental a investi massivement dans la rénovation du bâtiment, la végétalisation des espaces extérieurs et la construction d’un préau, portant la capacité d’accueil à 600 élèves. Pourtant, seuls 350 y sont actuellement scolarisés.
Inclusion maltraitée et sécurité compromise
Le collège accueille également une unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS), destinée aux élèves présentant des troubles cognitifs. Avec des classes déjà surchargées, l’inclusion devient un parcours du combattant, à la limite de la maltraitance pour les élèves concernés. « Comment un enseignant peut-il différencier ses pratiques et assurer le bien-être de tous avec 30 élèves par classe ? » alertent les personnels, qui pointent également les risques de sécurité liés à l’encombrement des salles.
Appel à la mobilisation
Face à ce qu’ils considèrent comme une atteinte grave à la qualité de l’enseignement public, les représentants du collège Boris Vian appellent à une mobilisation large le mercredi 25 juin 2025 à 14h30 devant le rectorat. Parents d’élèves, enseignants et soutiens d’autres établissements sont invités à se rassembler pour dénoncer les restrictions budgétaires qui, selon eux, sacrifient la jeunesse sur l’autel de la rigueur financière.
« Nous demandons le rétablissement de la dotation horaire initiale et le maintien de nos quatre classes de 6e. L’avenir de nos élèves ne peut être compromis par des arbitrages comptables. »