Avec plus de 3 millions de tickets de stationnement émis en 2024 et près de 8 millions d’euros de recettes encaissées (7 932 114 €), le service de stationnement sur voirie affiche une santé financière éclatante. Derrière cette apparente réussite logistique se dessine un système que certains citoyens n’hésitent plus à qualifier de véritable pompe à fric.
Toujours plus de places… toujours plus payantes
Entre février et mars 2024, la municipalité a créé 1 230 nouvelles places de stationnement payant, étendant le périmètre aux secteurs des Allées du Parc, Carnot, Gare Nord, Montchapet et République-Est. Résultat : plus de 10 000 places sont désormais payantes. Une extension qui, selon certains habitants, ressemble davantage à une stratégie de rentabilisation qu’à une réponse à un besoin réel.
Big Brother en mode parking
Pour optimiser les rentrées d’argent, la ville ne s’est pas contentée d’augmenter les zones payantes. Elle a également musclé les contrôles avec l’aide d’une voiture équipée de LAPI (Lecture Automatisée des Plaques d’Immatriculation). Résultat : en 2024, une intensification des contrôles avec un taux moyen de 54,7 % contre 48 % en 2023. Cela représente, en milliers de contrôles, 1 669 en 2024 au lieu de 1 373 en 2023, confirmant que la surveillance est désormais permanente et systématique.

Des recettes qui s’empilent, malgré tout
Même sans les FPS minorés (ces amendes réduites qui rapportaient plus de 600 000 € en 2023), les recettes totales augmentent encore en 2024. Le poste principal – horodateurs et paiement mobile – atteint à lui seul 7,93 millions d’euros, soit une hausse de 6,9 %. Au total, la recette globale grimpe à 8,05 millions, soit +0,4 % par rapport à 2023.
Une efficacité qui rapporte, pas forcément équitable
Si le taux de fraude a légèrement baissé (7 % en 2024 contre 7,7 % en 2023), c’est avant tout grâce à l’intensification des contrôles. Mais au lieu de favoriser la pédagogie, la logique semble être celle de la rente automatique, où chaque minute de stationnement non payée devient un gain potentiel pour la collectivité.
Derrière les chiffres flatteurs se cache une réalité beaucoup moins consensuelle. Le stationnement payant, étendu, surveillé, et renforcé par la technologie, est perçu par une partie croissante des usagers comme un impôt déguisé sur la mobilité urbaine. Reste à savoir jusqu’où ira cette logique… et jusqu’à quand les automobilistes l’accepteront.