L’affaire fait grand bruit depuis hier soir et alimente les débats sur les réseaux sociaux. La découverte de plants de cannabis cultivés dans le parc du Cèdre, a déclenché une vive polémique. Entre défense patrimoniale, inquiétudes éducatives et récupération politique, la controverse prend de l’ampleur.
Une publication qui sème le trouble
Tout est parti d’un post Facebook publié par Philippe Neyraud, élu d’opposition à Chenôve. Dans son message, il s’interroge : « Le parc du Cèdre : initiation au cannabis pour tous ? (…) On peine à comprendre pourquoi la ville de Chenôve, déjà tristement connue pour ses trafics de drogue, a choisi de planter des pieds de cannabis dans le parc du Cèdre en partenariat avec les écoles. Quel symbole ! »
L’élu rappelle le passé agricole du chanvre, autrefois utilisé pour la fabrication de cordages, de voiles ou de matériaux d’isolation. Mais il pointe du doigt la confusion entre héritage historique et usage contemporain de la plante : « Une telle initiative envoie, selon nous, un signal des plus inquiétants à la jeunesse. (…) Plutôt que de rendre visible la culture du cannabis, n’aurait-il pas été plus pertinent de valoriser la vigne, reflet de l’identité viticole de notre territoire ? » Deux questions restent selon lui sans réponse :
- Les plants présentent-ils bien un taux de THC inférieur au seuil légal de 0,3 % ?
- Quel message éducatif est réellement transmis aux élèves associés à ce projet ?

Réactions en chaîne sur les réseaux sociaux
Rapidement, la publication a suscité des réactions contrastées. Certains internautes s’étonnent du choix de la municipalité, d’autres ironisent. Ainsi, Mohamed Ahmed écrit : « À Chenôve, on ne fait pas comme tout le monde : pendant que d’autres plantent des fleurs ou des vignes, nous… on plante du cannabis. Oui oui, et en plus avec les écoles ! Rassurez-vous, pas de cure de désintox en vue : zéro effet planant, c’est légal. Mais avouez que l’image est cocasse… Parce que franchement, expliquer aux gamins qu’il ne faut pas toucher au cannabis mais que planter celui-là c’est éducatif, fallait oser ! Bref… à défaut de calmer le trafic, on verdit le décor. »
De son côté, Sylvie Taddei dénonce un décalage entre les priorités : « Depuis début juillet, les Cheneveliers ont droit à des nuits blanches rythmées par les voitures incendiées et les coups de feu. Mais rassurons-nous, la ville a pensé à tout : plantation expérimentale dans le parc, histoire d’apaiser les esprits. On crame des bagnoles d’un côté, on plante de l’herbe de l’autre… »
Une récupération politique immédiate
La polémique n’est pas restée cantonnée aux réseaux sociaux. Maxime Ferreira, vice-président et référent de Côte-d’Or du mouvement Notre Nation, a publié un communiqué particulièrement sévère. Pour lui, la municipalité de gauche a commis une « faute morale et politique ».
Il accuse : « La banalisation du cannabis par la gauche municipale est une faute grave. La découverte de plants cultivés dans le parc du Cèdre avec la participation d’élèves constitue une dérive choquante. Dans une ville déjà marquée par les trafics, l’insécurité et les violences urbaines, comment une municipalité peut-elle cautionner une telle initiative ? »
Pour le responsable politique, il ne s’agit pas d’un simple détail mais d’un révélateur : « Associer des enfants à la plantation d’une plante dont l’image est directement liée à la drogue et à la délinquance, c’est un manquement impardonnable à la responsabilité éducative et républicaine. Cette affaire est le révélateur d’une gauche municipale qui a perdu ses repères, qui n’assume plus son devoir de protection, et qui, au lieu de combattre les dérives, les banalise. »
Dans son communiqué, Maxime Ferreira met en avant une alternative politique ferme : « Là où il faudrait du courage et de la fermeté, la mairie choisit la complaisance et l’irresponsabilité. Les familles de Chenôve attendent qu’on transmette à leurs enfants des valeurs solides : respect de la loi, effort, dignité. (…) Dans la 3ᵉ circonscription de la Côte-d’Or, il est urgent qu’une voix forte s’élève. Avec Notre Nation, nous ne transigerons jamais sur ces valeurs. La banalisation de la drogue, l’indifférence face aux trafics et le renoncement devant la violence ne peuvent pas être la norme. Ce territoire mérite mieux. »
Entre pédagogie et polémique
Thierry Falconnet, maire de Chenôve, réagit à la polémique : « À Chenôve, certains confondent volontairement chanvre et cannabis. Résultat ? Un amalgame grossier, une pseudo attaque politicienne hors sol, et une tentative pathétique de salir notre image, celle de notre ville, et de ses habitants par la même occasion.
La vérité est simple : dans le parc du Cèdre, du chanvre industriel, légal bien sûr, a été planté aux côtés des 849 autres espèces végétales. Pas une drogue, mais une plante sans aucun effet psychotrope qui a façonné notre histoire, donné son nom à notre ville, et servi depuis des siècles à fabriquer cordages, tissus, isolants et matériaux ici en France, comme partout dans le monde.
Mais voilà, pour tenter d’exister politiquement, certains préfèrent inventer des polémiques. Plutôt que de parler de la biodiversité exceptionnelle de notre parc — plus de 400 arbres, 25 000 arbustes, 850 espèces végétales — ils agitent le spectre du “cannabis” pour salir l’action éducative menée avec les enfants.
Confondre chanvre industriel et cannabis, c’est comme confondre le jus de raisin et le vin rouge. Soit c’est de l’ignorance, soit c’est de la mauvaise foi.
A Chenôve, on plante de la biodiversité et des espèces adaptées pour agir contre le réchauffement climatique. À Chenôve, on associe les plus jeunes aux plantations que nous réalisons et proposons à tout âge durant l’été des animations sur le végétal. D’autres veulent y cultiver la peur et l’amalgame.
À Chenôve, nous avons fait un autre choix : éduquer au lieu d’effrayer, transmettre au lieu de déformer, émanciper plutôt que rabaisser.
L’ignorance nourrit la déviance et les trafics. La connaissance les combat. Voilà pourquoi nous expliquons, nous montrons, nous apprenons. Et voilà pourquoi nous faisons confiance à la jeunesse de Chenôve et nous l’accompagnons.
Alors, quand certains choisissent la peur et le mensonge, nous choisissons la fierté et la vérité. À chacun son projet pour notre ville et pour les Cheneveliers »

