L’association PAZ (Projet Animaux Zoopolis) a annoncé avoir déposé plainte auprès du Tribunal judiciaire de Dijon contre le magasin Decathlon de Quetigny, qu’elle accuse de vendre des poissons vivants sans disposer des autorisations légales requises.
Selon l’association, cette pratique contrevient au Code de l’environnement, qui encadre strictement la cession d’animaux non domestiques. « Decathlon n’a pas les autorisations préfectorales spécifiques pour vendre ces animaux. C’est un délit pénal, passible de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende », affirme PAZ, qui dit avoir obtenu confirmation de plusieurs préfectures.
Une plainte qui vise aussi le siège social
La plainte vise non seulement le magasin de Quetigny mais aussi le siège social de Decathlon France, basé dans le Nord. « Le siège ne peut ignorer la réglementation et persiste pourtant à maintenir ces ventes dans plusieurs de ses établissements », dénonce PAZ.
L’association réclame l’ouverture d’une enquête judiciaire par les services de l’Office français de la biodiversité (OFB), compétents en matière de faune sauvage captive, et demande que l’enseigne soit « fermement condamnée ».
Une pétition déjà soutenue par 13 000 personnes
Un cliché daté du 29 avril 2025 montre des poissons vivants en vente dans le rayon pêche du Decathlon de Quetigny. Une pétition lancée en 2024 par un client avec le soutien de PAZ a recueilli plus de 13 000 signatures, témoignant d’un soutien citoyen croissant à cette cause.
« Cela fait des années que PAZ dénonce le fait que Decathlon vend des poissons et des crabes vivants destinés à être torturés. Aujourd’hui, nous découvrons que l’enseigne n’a pas les autorisations nécessaires. Pourquoi l’État a-t-il laissé faire ? Il est temps de mettre un terme à ce commerce cruel et illégal », déclare Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ.
Ce que dit la loi
La réglementation applicable est fixée par l’arrêté du 8 octobre 2018, qui impose aux établissements commercialisant des animaux non domestiques d’obtenir uncertificat de capacité. Celui-ci requiert plusieurs années d’expérience dans un établissement agréé, comme une pisciculture.
En mai 2025, PAZ a demandé à la DDPP de la Côte-d’Or de transmettre les autorisations détenues par Decathlon Quetigny. Faute de réponse, et au vu de confirmations similaires obtenues dans d’autres départements, l’association juge « hautement probable » que le magasin de Quetigny n’en dispose pas.
L’article L.415-3 du Code de l’environnement prévoit des sanctions sévères : jusqu’à trois ans de prison et 150 000 euros d’amende pour l’exploitation d’un établissement de vente d’animaux non domestiques sans certificat de capacité.