« Notre pays est en danger parce que nous sommes au bord du surendettement », a lancé François Bayrou ce lundi lors d’une conférence de presse. Le Premier ministre a averti que, cette année, « la dette sera le budget le plus important », avant d’annoncer une décision à haut risque politique : solliciter un vote de confiance du Parlement, le 8 septembre prochain.
« Dans un débat ordonné, suivi d’un vote, j’ai demandé au président de la République de convoquer le Parlement en session extraordinaire. J’engagerai ce jour-là la responsabilité du gouvernement », a-t-il précisé. Pour François Bayrou, ce scrutin doit marquer « la première étape », celle qui place la dette « en tête des priorités », avant d’ouvrir la discussion sur les mesures concrètes du plan budgétaire.
Une pluie de réactions dans l’opposition
À peine l’annonce faite, les réactions ont afflué, notamment sur les réseaux sociaux. Jean-Luc Mélenchon a salué « un Premier ministre qui accepte de se soumettre à la démocratie parlementaire », tout en affirmant qu’« il n’y a pas de majorité pour lui » et que « la mobilisation populaire en cours aura gagné ». Son lieutenant Manuel Bompard a été plus direct : « Les parlementaires insoumis voteront le 8 septembre pour faire tomber le gouvernement. »
Du côté du Rassemblement national, Jordan Bardella a affirmé que « jamais le RN ne votera la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir le peuple français », tandis que Marine Le Pen a ajouté : « Nous voterons évidemment contre la confiance au gouvernement de François Bayrou. Seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin. »
Même ton dans le groupe UDR : « Il est naturellement inenvisageable d’accorder la confiance à un gouvernement et une majorité macroniste qui ont conduit depuis tant d’années la France sur le chemin de la faillite », a dénoncé Éric Ciotti.
Les écologistes, par la voix de Marine Tondelier, voteront également contre. Pour la secrétaire nationale d’EELV, « ce vote de confiance (qu’il n’a pas fait en arrivant) est de fait une démission ».
Les socialistes, arbitres incertains
Dans ce climat de rejet unanime de l’opposition, une question demeure : les socialistes sauveront-ils François Bayrou ? Pour l’heure, leur position reste floue, et pourrait s’avérer décisive lors du scrutin. Avec cette décision, le Premier ministre joue son avenir politique à quitte ou double. Le 8 septembre pourrait bien sonner l’heure de vérité pour Matignon.