L’Union syndicale lycéenne (USL), premier syndicat lycéen de France, a lancé dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter) un appel au « blocus » des lycées le 10 septembre prochain. Objectif affiché : « construire la mobilisation dans la durée, contre une politique austéritaire et destructrice pour l’éducation ».
Un appel parti des réseaux sociaux
Né sur les réseaux et les messageries étudiantes, le mouvement du 10 septembre entend fédérer la colère des jeunes contre les réformes budgétaires touchant l’école. « Les lycéens ont toute la légitimité à se mobiliser contre une politique qui détruit leur quotidien, leurs conditions d’étude et leur avenir », martèle l’USL, rappelant que sa mobilisation du 5 décembre dernier avait permis, selon elle, de faire reculer certaines coupes dans l’éducation nationale.
L’organisation, qui avait révélé en 2023 le jeune militant Manès Nadel lors des manifestations contre la réforme des retraites, laisse déjà entendre que l’action pourrait se prolonger. « En cohérence, l’USL appelle à une mobilisation lycéenne par divers moyens à partir du 10 septembre et ensuite », indique le communiqué.
Les syndicats de salariés partagés
Côté syndicats de salariés, la réaction est plus nuancée. Si la CGT, la CFDT ou encore Solidaires partagent les inquiétudes autour du projet de budget et de la réforme de l’assurance-chômage, beaucoup hésitent encore sur la forme de leur engagement. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a comparé ce mouvement « nébuleux » à la crise des « gilets jaunes ».
Une intersyndicale doit se tenir le lundi 1er septembre pour trancher la question d’une participation collective. Dans l’attente, plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT, ainsi que des sections de Solidaires, ont déjà annoncé qu’elles se joindraient à la journée d’action du 10 septembre.
Vers une rentrée sociale sous tension
Le 10 septembre pourrait constituer un véritable test pour le syndicat lycéen et pour une partie de la gauche. Tout l’enjeu résidera dans la capacité des organisateurs à transformer un mot d’ordre né sur les réseaux sociaux en mobilisation concrète dans les établissements. La question demeure : cette contestation lycéenne ne sera-t-elle qu’un épisode passager, ou bien marquera-t-elle le coup d’envoi d’un nouvel automne social ?
Cette incertitude est d’autant plus forte que, dans la foulée de la conférence de presse de François Bayrou tenue lundi 25 août, un vote de confiance est prévu à l’Assemblée nationale le 8 septembre. Une échéance politique qui pourrait servir de catalyseur à la mobilisation ou, au contraire, en détourner l’attention.