À peine adopté par le conseil métropolitain, le Plan Climat et Biodiversité 2024-2030 de Dijon fait déjà l’objet de critiques. Dans une lettre adressée à la presse locale, l’association Les Amis de la Terre Côte-d’Or salue « un document intéressant et porteur de promesses », mais dénonce de profondes incohérences entre les ambitions affichées et la réalité des politiques locales, en particulier concernant la publicité.
Des objectifs climatiques contredits par l’affichage publicitaire
Le Plan vise à réduire l’usage de la voiture, favoriser une alimentation durable, soutenir l’économie locale et renforcer la justice sociale. Mais, pour l’association écologiste, ces engagements sont contredits par la présence massive de publicités sur les 552 abribus de la métropole.
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Mobilité : alors que l’objectif n°1 du Plan est de diminuer l’usage de la voiture individuelle, les abribus continuent de promouvoir des SUV. « Comment promouvoir les transports collectifs en affichant l’inverse sous les yeux des usagers ? », s’indignent les militants.
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Alimentation : le Plan défend une alimentation saine et locale, mais les panneaux publicitaires vantent encore la viande bovine – « l’aliment le plus émetteur de gaz à effet de serre » – ou des produits ultra-transformés d’entreprises multinationales.
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Justice sociale : l’association rappelle que les plus riches sont les principaux émetteurs de CO₂, tout en dénonçant les pubs pour des marques détenues par des milliardaires « qui aggravent les inégalités ».
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Économie locale : le Plan appelle à soutenir des filières locales et résilientes, mais les panneaux publicitaires promeuvent « des entreprises délocalisées qui exploitent ressources et travailleurs à l’autre bout du monde ».
Dialogue rompu avec les élus
Au-delà de la critique des incohérences, Les Amis de la Terre accusent le maire François Rebsamen et Nathalie Koenders de refuser le dialogue. « Cela fait des années que nous demandons un débat sur la publicité, mais nous sommes ignorés, voire ridiculisés », affirme l’association.
Le collectif rappelle pourtant avoir proposé des alternatives, comme le projet “Aubettes”, consistant à utiliser les abribus pour valoriser les associations locales, artisans et commerçants de proximité.
Une demande claire : cohérence et formation
Les militants concluent en appelant les élus à « suivre les cours de l’Université populaire du climat et de la biodiversité » afin de mieux comprendre les limites d’un modèle fondé sur la croissance infinie.
« Nous sommes favorables au Plan Climat et Biodiversité, mais à condition que nos élus cessent de soutenir des pratiques totalement contradictoires avec ses objectifs », insiste le communiqué.