Sauf surprise de dernière minute, l’assemblée régionale élira ce vendredi matin Jérôme Durain à sa présidence. Sénateur de Saône-et-Loire et chef de file socialiste, il succédera ainsi à Marie-Guite Dufay. À 56 ans, l’élu chalonnais deviendra le premier représentant de son département à diriger la région depuis plus de trois décennies.
Une carrière entre Sénat et Région
Né à Nancy en 1969, diplômé de Sciences Po Paris, Jérôme Durain a longtemps partagé sa vie politique entre Paris et Dijon. Sénateur depuis 2014, vice-président du conseil régional de Bourgogne entre 2012 et 2015, il s’est imposé ces dernières années comme président du groupe majoritaire au sein de l’assemblée régionale.
Ce cumul d’expériences lui donnera une double légitimité : parlementaire aguerri à la vie nationale et élu de terrain rompu aux enjeux territoriaux. En choisissant de quitter le Sénat pour se consacrer à la Région, il fera un pari audacieux mais symbolique : donner la priorité à son territoire.
Une transition préparée
Son élection interviendra dans un contexte particulier. La présidente sortante Marie-Guite Dufay avait annoncé au printemps sa volonté de passer la main après près de dix-huit ans de responsabilités exécutives régionales. Le groupe majoritaire s’était alors rassemblé derrière la candidature de Jérôme Durain, jugé capable d’incarner la continuité tout en ouvrant une nouvelle page.
Des défis de taille
À la tête d’une collectivité de plus de 2,8 millions d’habitants, Jérôme Durain devra rapidement imprimer sa marque. Les enjeux s’annoncent nombreux :
- Économie et emploi, dans un contexte de mutation industrielle.
- Mobilités, avec la question du ferroviaire et des dessertes rurales.
- Transition écologique, un dossier incontournable dans une région marquée par l’agriculture et l’industrie.
- Cohésion territoriale, pour réduire le sentiment de fracture entre grandes métropoles et zones rurales.
Un retour de la Saône-et-Loire
L’accession de Jérôme Durain consacrera aussi le retour d’un élu de Saône-et-Loire à la présidence régionale, une première depuis 36 ans. « Ce sera une fierté pour Chalon-sur-Saône et pour tout le département », anticipe un élu local. Pour beaucoup, ce symbole pourrait renforcer l’ancrage de la Bourgogne-Franche-Comté dans l’ensemble de ses territoires.