Le député socialiste de la Côte-d’Or, Pierre Pribetich, a annoncé qu’il s’opposerait au vote de confiance que François Bayrou doit solliciter ce lundi 8 septembre devant l’Assemblée nationale. Comme l’ensemble du groupe socialiste et apparentés, il entend refuser son soutien à l’actuel Premier ministre, qu’il accuse d’avoir rompu le lien de confiance avec les Français.
« Je ne voterai pas la confiance à François Bayrou », affirme l’élu, rappelant que sa décision « n’est pas guidée par un intérêt personnel ou par la seule volonté de faire tomber le Gouvernement », mais par un rejet profond des orientations budgétaires présentées au début de l’été.
Un budget jugé « inacceptable »
Pierre Pribetich fustige un projet qui « pénalise à la fois les ménages les plus modestes et les classes moyennes », citant notamment l’instauration d’une « année blanche », la suppression de deux jours fériés ou encore « un nouvel impôt sur les malades » via l’augmentation du reste à charge sur les consultations médicales.
Selon lui, les 44 milliards d’économies prévus par le gouvernement plongeraient la France « dans une nouvelle crise économique en sapant une croissance déjà très fragile ».
Une méthode critiquée
Au-delà du contenu, l’élu socialiste dénonce également la manière dont François Bayrou a conduit ses travaux : « aucune discussion n’a été ouverte avec les partis de gauche et singulièrement avec le Parti socialiste durant l’été », regrette-t-il. Il s’inquiète aussi de « signaux envoyés à l’extrême droite », citant les propos du Premier ministre sur la baisse de la contribution française à l’Union européenne et la remise en cause de l’Aide Médicale d’État.
Il juge en outre « inacceptables » les accusations selon lesquelles les Français seraient seuls responsables de l’endettement du pays, rappelant que « les 1 000 milliards de dette supplémentaires depuis 2017 s’expliquent largement par les 60 milliards d’euros par an de cadeaux fiscaux aux entreprises et aux grandes fortunes ».
Les propositions socialistes
À l’inverse, Pierre Pribetich met en avant les orientations défendues par son parti, présentées récemment à Blois :
- Soutenir les classes populaires, moyennes et les travailleurs
- Mettre à contribution les grandes entreprises et les grandes fortunes
- Relancer l’économie via un plan d’investissement vert
- Retrouver la maîtrise de la dette publique avec un objectif de 3 % de déficit à l’horizon 2032 et une cible de 5 % dès 2026.
Les socialistes proposent également de renoncer à l’utilisation de l’article 49.3, en échange d’un engagement des forces républicaines à trouver des majorités « texte par texte ».
« Éviter que l’extrême-droite n’arrive au pouvoir »
Élu en juillet dernier, Pierre Pribetich affirme agir « dans la seule volonté d’être utile aux Français ». Son vote contre la confiance à François Bayrou s’inscrit, dit-il, dans une perspective plus large : « faire tout pour éviter que l’extrême-droite n’arrive au pouvoir dès le 9 septembre ».
Le détail des propositions budgétaires du Parti socialiste est accessible en ligne : Budget 2026 – Nos propositions pour répondre aux attentes des Françaises et des Français.