L’élection de Jérôme Durain à la présidence de la Bourgogne-Franche-Comté, ce vendredi 5 septembre 2025, marque l’aboutissement d’un long parcours politique commencé au cœur de la Saône-et-Loire. Sénateur depuis 2014 et conseiller régional depuis 2010, il s’impose aujourd’hui comme un élu expérimenté, reconnu autant pour son engagement local que pour ses travaux nationaux.
Des débuts à Chalon-sur-Saône
Né le 2 juin 1969 à Nancy, Jérôme Durain s’installe en Bourgogne où il débute sa carrière politique à Chalon-sur-Saône. En 2008, il devient adjoint au maire chargé de l’environnement, un mandat où il s’illustre sur les questions locales liées au développement durable. Cette même année, il prend aussi la présidence du Centre de gestion de la fonction publique territoriale de Saône-et-Loire, fonction qu’il occupe jusqu’en 2014.
Ascension régionale
En 2010, il franchit une nouvelle étape en étant élu conseiller régional de Bourgogne. Deux ans plus tard, il est nommé vice-président en charge de l’aménagement du territoire et des politiques contractuelles des pays, un poste stratégique où il acquiert une connaissance fine des dynamiques régionales.
Lorsque la Bourgogne et la Franche-Comté fusionnent en 2015, il est élu conseiller régional de la nouvelle grande région. Rapidement, il prend de l’importance au sein de la majorité de gauche. En 2016, il devient président du groupe « Notre région d’Avance – La Gauche Unie », puis, en 2021, président du groupe « Notre région par cœur », à la suite de la réélection de Marie-Guite Dufay.
Une percée nationale au Sénat
Parallèlement, Jérôme Durain se fait remarquer sur la scène nationale. En 2014, il est élu sénateur de Saône-et-Loire, devenant le premier sénateur de gauche du département depuis 1986. Au Sénat, il siège à la Commission des lois, dont il est vice-président depuis 2017.
Il s’impose comme un spécialiste des questions de sécurité : il participe aux travaux sur la loi Sécurité globale, la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur, ainsi qu’aux réflexions sur le maintien de l’ordre et les relations entre police et population. En 2021, il représente le Sénat lors du Beauvau de la Sécurité.
En 2022, il cosigne un rapport sur la reconnaissance faciale et ses risques pour les libertés publiques. En 2023 et 2025, il co-rédige deux rapports majeurs sur la réforme de la police nationale et ses conséquences pour la police judiciaire.
En 2024, il préside la commission d’enquête sénatoriale sur le narcotrafic en France. Ses conclusions débouchent sur une loi historique, promulguée le 13 juin 2025, visant à « sortir la France du piège du narcotrafic ».
Un engagement politique large et diversifié
Si la sécurité est son domaine de prédilection, Jérôme Durain a également travaillé sur de nombreux autres dossiers :
- Numérique : mission gouvernementale sur l’esport en 2016, défense du crédit d’impôt jeu vidéo, mission d’information sur la reconnaissance faciale. Il siège depuis 2022 au collège de la CNIL.
- Collectivités locales : membre de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation, il a co-rédigé plusieurs rapports, dont ceux sur les secrétaires de mairie (2023) et sur les collaborateurs de cabinet (2025).
- Environnement : il a porté des initiatives sur l’écocide (2019) et l’interdiction des atterrissages sauvages d’avions en montagne (2019).
- Économie et social : membre de la délégation aux entreprises (2014-2024) et de la commission des affaires sociales (2014-2017). Il a aussi siégé au Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (2019-2021).
- Immigration et droits sociaux : il est l’auteur de la proposition de loi dite « Ravacley », inspirée par le combat d’un boulanger bisontin en grève de la faim pour défendre son apprenti menacé d’expulsion.
- Relations internationales : il préside le groupe d’amitié France-Chine et est vice-président du groupe d’amitié France–États-Unis.
Un homme de gauche engagé
Membre du Parti socialiste, Jérôme Durain occupe la fonction de secrétaire national à la sécurité et à la prévention depuis le dernier congrès de Nancy. Il s’est régulièrement exprimé sur les grands débats nationaux, défendant une vision de gauche de la sécurité et une approche équilibrée entre prévention et répression.