Comme attendu depuis plusieurs jours, François Bayrou et son gouvernement n’ont pas obtenu la confiance de l’Assemblée nationale, lundi 8 septembre, au terme d’un scrutin inédit dans la Ve République. Avec 364 votes contre et seulement 194 pour, le Premier ministre, en poste depuis mi-décembre, a été sèchement désavoué par une majorité écrasante de députés.
Cette mise en jeu de la confiance, initiée par M. Bayrou lui-même en vertu de l’article 49.1 de la Constitution, marque une première : jamais un chef de gouvernement n’avait été contraint à la démission par ce mécanisme.
Un mandat écourté de 269 jours
Le maire de Pau aura occupé Matignon moins de neuf mois. Nommé en décembre, il avait succédé à Michel Barnier, renversé lui-même en juin dernier après 267 jours de fonction. Ce nouvel échec souligne la grande instabilité politique née de l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale depuis les élections législatives anticipées de l’été 2024.
Macron face à un casse-tête inédit
Désormais, tous les regards se tournent vers Emmanuel Macron. Le chef de l’État doit une nouvelle fois trouver un Premier ministre, le troisième depuis la dissolution. Une tâche délicate, alors que les équilibres parlementaires demeurent précaires et que le pays s’enfonce dans une crise institutionnelle sans précédent depuis 1958.