Une nouvelle fusillade s’est produite hier soir, mercredi 17 septembre, sur l’avenue Aristide-Briand à Dijon. Une de plus, diront certains. Selon les premiers éléments, un individu aurait ouvert le feu avant de prendre la fuite en direction de la place Saint-Exupéry.
Immédiatement, une partie du quartier a été bouclée par les forces de l’ordre. Policiers et enquêteurs de la PJ ont été mobilisés toute la nuit afin de sécuriser la zone, réaliser les premières constatations et recueillir les témoignages.
Avec cet épisode, 11 fusillades ont été recensées depuis le début de l’année 2025 dans la métropole dijonnaise. De quoi nourrir un profond sentiment de ras-le-bol, certains habitants allant jusqu’à dire : « On se croirait à Chicago. »
Une série noire depuis février
La violence armée s’installe dans la durée :
- 19 février, Dijon (Péjoces) : deux jeunes blessés par balles dans un véhicule.
- 20 février, Dijon (quartier Greuze) : une mère grièvement blessée par sa fille au fusil à pompe.
- 17 mai, Dijon (Grésilles) : un homme de 25 ans blessé par balle sur un point de deal.
- 21 mai, Dijon (Grésilles) : un homme de 28 ans hospitalisé après avoir été touché par balle.
- 25 mai, Chenôve : Anas Benzime, 29 ans, ambulancier et rappeur local, tué par balles.
- 5 juin, Chenôve : tirs sur deux véhicules vides, pas de victimes.
- 13 août, Dijon (Fontaine-d’Ouche) : deux blessés par balle sur fond de trafic de stupéfiants.
- 26 août, Chenôve : un jeune de 22 ans blessé par balles devant son immeuble.
- 4 septembre, Marsannay-la-Côte : un père de famille de 49 ans abattu devant chez lui.
- 7 septembre, Dijon (place de la République) : un mort et un blessé grave dans une attaque ciblée.
- 17 septembre, Dijon (avenue Aristide-Briand) : tirs en pleine rue, suspect en fuite.
Le maire de Dijon, Nathalie Koenders, et celui de Chenôve, Thierry Falconnet, avaient récemment obtenu des engagements de l’État : renforts policiers, présence durable d’une CRS et soutien de l’Unité d’Investigation Nationale. Mais, pour les habitants, la réalité reste tout autre : les balles continuent de siffler.
« Ils ont distribué des pièges à moustiques tigres, en partenariat avec l’ARS ! Peut-être qu’ils vont finir par distribuer des gilets pare-balles si ça continue… » ironise une habitante de l’avenue Aristide-Briand, jointe hier soir par téléphone. Une remarque teintée d’humour noir, mais aussi d’une profonde lassitude face à une situation qui n’en finit pas.
Une question se pose désormais : quand et où aura lieu la prochaine fusillade ? Car chacun le sait, il faudra du temps aux services de police pour mettre un terme à ces violences à répétition.