Alors que 41 tracteurs ont envahi le centre-ville de Dijon pour protester contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, les réactions politiques n’ont pas tardé. En premier lieu, celle de François Rebsamen, président de Dijon Métropole, qui a exprimé sa colère face aux conséquences de cette mobilisation.
À l’appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, plusieurs dizaines d’exploitants de Côte-d’Or ont convergé vers Dijon. Dans leur sillage, des pommes de terre, des branchages, du purin, de la paille et des pneus ont été déversés sur la voirie, notamment devant la Maison de l’Europe en Bourgogne-Franche-Comté. Une manière pour eux de dénoncer une politique commerciale qu’ils jugent « destructrice » pour leur profession.
Ces actions spectaculaires ont toutefois fortement perturbé la circulation, contraignant les lignes de tramway T1 et T2 à l’arrêt.
Rebsamen : « Dijon en a assez que ça se passe comme ça »
Face à la presse, François Rebsamen a condamné avec fermeté ces méthodes : « Les Dijonnais n’ont pas à être pénalisés régulièrement par de grandes manifestations où l’on souille l’espace public, où l’on empêche les transports en commun de fonctionner, où l’on dégrade profondément les rails avec des engins extrêmement lourds », a-t-il déclaré, jugeant ces pratiques « extrêmement choquantes ».
S’il dit comprendre « la colère des agriculteurs », l’élu progressiste rappelle que « la capitale régionale les a toujours soutenus » et qu’« il y a des limites ».
Le président de la Métropole a également pointé l’État du doigt : la facture de 197.000 euros, adressée après la manifestation agricole du 15 décembre 2023, n’a toujours pas été réglée. « Dégrader l’espace public coûte très cher », a-t-il insisté, en promettant de demander des comptes à la chambre d’agriculture.
François Rebsamen a par ailleurs invité les syndicats agricoles à « s’inspirer » des méthodes des organisations syndicales de salariés, jugées plus respectueuses de l’espace public.
Réaction de la maire de Dijon
Sur les réseaux sociaux, Nathalie Koenders (PS), maire de Dijon, a elle aussi réagi : « Je remercie les agents de la Ville de Dijon et de Dijon Métropole mobilisés cet après-midi pour nettoyer la ville suite à la manifestation des agriculteurs. Si les revendications de cette mobilisation peuvent être légitimes, elles ne justifient en rien les dégradations de la ville ni la perturbation du réseau de tramway, contraint à l’interruption », a-t-elle écrit.