Philippe Neyraud, conseiller municipal d’opposition (groupe Bon Sens à Chenôve), monte au créneau. Dans un post publié sur sa page Facebook, il revient sur une agression subie en novembre dernier, alors qu’il consultait les habitants au sujet du nouveau plan de circulation de la ville. L’élu affirme avoir été pris à partie « verbalement et physiquement » par un individu « irrité » par son appartenance politique.
« Dans une telle situation, il est d’usage que l’ensemble des élus expriment leur solidarité, fût-il dans l’opposition », rappelle M. Neyraud. Mais à Chenôve, regrette-t-il, « pas un mot de soutien, pas un signe de compassion ».
Un élu de la majorité mis en cause
Selon lui, l’affaire a même pris une tournure « choquante » lorsque Patrick Audard, adjoint au maire et avocat de profession, aurait « cru bon de soutenir l’agresseur en produisant un témoignage à décharge », bien qu’il ne fût pas présent sur les lieux. L’opposant souligne également que l’individu mis en cause a été défendu par un avocat de M. Falconnet, le maire de Chenôve : « Difficile de croire à une simple coïncidence », ironise-t-il.
Heureusement pour lui, poursuit-il, « un témoin neutre et honnête ainsi que l’enregistrement d’une caméra de vidéoprotection (miraculeusement en état de marche) ont permis d’établir la vérité ». Le procureur adjoint a finalement rendu justice en sa faveur.
« L’indignation varie selon l’appartenance politique »
Au-delà de son cas personnel, Philippe Neyraud déplore que « les violences faites aux élus suscitent une indignation corrélée à l’appartenance politique ». Une situation qu’il juge symptomatique de la vie politique locale.
En guise d’exemple, il cite la récente altercation survenue au marché dominical. Un élu de la majorité, après avoir « provoqué inutilement un groupe de militants LFI », s’est vu répondre un cinglant : « Casse-toi, tu pues ». Une insulte « banale dans ce type de contexte », relativise M. Neyraud, qui juge disproportionnée la réaction de la municipalité.
« Une plainte dérisoire »
Le maire, Thierry Falconnet, a en effet rapidement apporté un soutien solennel à son délégué, qui a déposé plainte et sollicité la protection fonctionnelle. Une démarche critiquée par l’opposition : « Il aurait été plus sage de calmer le jeu et de reconnaître que les torts étaient partagés, plutôt que d’instrumentaliser un incident mineur », estime Philippe Neyraud.
L’élu conseille à son collègue de majorité « de retrouver son sang-froid » et « d’éviter le ridicule en retirant une plainte dérisoire », qui, selon lui, « a peu de chances d’aboutir devant le procureur de la République ». Il pointe enfin le coût financier des multiples procédures engagées par la mairie : « Les demandes de protection fonctionnelle et les affaires judiciaires pèsent déjà lourdement sur les finances de la collectivité. »
D. B
