Ce dimanche, environ 120 personnes se sont retrouvées place de la Libération avant de défiler dans les rues de Dijon jusqu’à la place Wilson. La marche, organisée pour « le climat et la justice sociale », a rapidement pris des accents de campagne municipale, à un peu plus de six mois des élections de 2026.
Aux côtés de militantes et militants écologistes, on retrouvait notamment Stéphanie Modde, Catherine Hervieu, députée de la Côte-d’Or (2ᵉ circonscription), ainsi que plusieurs collectifs citoyens. Le mouvement Dijon Avenir a pris la parole pour exposer un diagnostic sévère de la situation locale et lancer un appel clair à rejoindre leur projet.
« Nous voyons notre cadre de vie changer »
Depuis la place de la Libération, le ton a été donné par Dijon Avenir : « Habitantes, Habitants de Dijon, nous voyons notre cadre de vie changer, nos conditions de vie se dégrader, notamment avec le dérèglement climatique. Et nous sommes très inquiets pour l’avenir de notre ville. »
Le mouvement s’appuie sur une « analyse des vulnérabilités du territoire » pour dénoncer ce qu’il considère comme des choix politiques aggravant les crises en cours : « Les crises qui frappent Dijon et qui vont aller en s’aggravant sont largement amplifiées par des politiques publiques locales inadaptées. Abattage d’arbres en ville, artificialisation de la pleine terre dans les quartiers et en périphérie, les risques de surchauffe urbaine et de pénurie alimentaire sont nichés au cœur d’un plan local d’urbanisme qui fait la part belle aux promoteurs et aux béton. »
Luttes locales et appel à sanctuariser la pleine terre
Dijon Avenir rappelle avoir participé à de nombreuses mobilisations locales ces dernières années, parfois victorieuses, parfois non : « Ces dernières années, nous avons mené des luttes à Dijon, certaines perdantes, d’autres victorieuses, qui ont permis d’arracher des petits morceaux de terre à la destruction promise par la municipalité et les promoteurs immobiliers. Devant toute l’énergie militante dépensée pour si peu de gains, nous voyons d’évidence qu’il faut impérativement protéger les arbres et la pleine terre, les sanctuariser et prendre ce problème à la racine. »
Et d’ajouter : « Au fond, ce sont les politiques publiques locales qu’il faut donc radicalement changer. C’est donc le logiciel de fabrication de la ville qu’il nous faut entièrement repenser autour d’une nouvelle vision de l’avenir de Dijon, pour passer d’une ville attractive mais très fragile à une ville résiliente et inspirante. »
Vers une liste citoyenne en 2026
Au-delà de la dénonciation, Dijon Avenir a officialisé ses ambitions électorales. Le mouvement entend utiliser « le levier de la gouvernance municipale » pour porter une alternative lors des municipales de 2026 : « Pour ça, nous devons nous saisir du levier de la gouvernance municipale, autrement dit, se rassembler pour remplacer l’équipe sortante. Et c’est pourquoi le mouvement Dijon Avenir que nous représentons aujourd’hui avec Mathilde impulse actuellement une dynamique de rassemblement autour d’une liste citoyenne et participative pour les élections municipales de Dijon en 2026. »
Le projet revendiqué ?
« Nous portons la vision d’une ville nourricière, protectrice et participative et nous appelons les Dijonaises et les Dijonnais ainsi que les acteurs locaux, mais aussi les partis politiques de l’arc écologique et social de gauche qui se reconnaissent dans cette vision à nous rejoindre pour reprendre ensemble le pouvoir de décider et d’agir pour l’avenir de notre ville, notre avenir et celui de nos enfants. »
Une marche comme rampe de lancement politique
En transformant une marche climatique en tribune politique, Dijon Avenir envoie un signal fort : celui d’un mouvement qui se projette clairement vers 2026. Si la mobilisation de dimanche a réuni un peu plus d’une centaine de personnes, l’enjeu des prochains mois sera d’élargir ce rassemblement à d’autres forces de gauche et écologistes… et de convaincre les habitants.
Il faudra aussi convaincre, pourquoi pas, les écologistes eux-mêmes. Selon nos informations, ceux-ci ont récemment voté, à une voix près, pour ne pas s’allier à la future candidate Nathalie Koenders si François Rebsamen figurait sur sa liste. Une décision qui a provoqué des crispations dans leurs rangs, notamment chez celles et ceux qui souhaitaient un rapprochement avec Nathalie Koenders.
Résultat : les écologistes apparaissent aujourd’hui divisés en deux camps. Et au milieu de ce tumulte, Dijon Avenir avance, propose et affirme sa détermination à constituer une liste citoyenne. Que décideront finalement les écologistes ? Nul ne le sait encore. Mais une chose est certaine : Dijon Avenir a lancé un appel aux acteurs locaux ainsi qu’aux partis de l’arc écologique et social de gauche à les rejoindre. Affaire à suivre…