La France s’apprête à vivre, ce jeudi 2 octobre 2025, une nouvelle journée nationale de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale. Selon la CGT, près de 240 actions sont prévues sur l’ensemble du territoire, entre manifestations déclarées et initiatives locales.
À Paris, le cortège s’élancera à 14 h depuis la place d’Italie pour rejoindre la place Vauban, aux abords des Invalides et à proximité de l’Assemblée nationale. À Marseille, le départ est annoncé dès 10 h 30 sur le Vieux-Port. Des rassemblements se tiendront également à Lyon, Toulouse, Lille, Strasbourg, Dijon et dans de nombreuses autres villes. À Dijon, la manifestation débutera à 14 h place de la Libération.
Vigilance accrue côté sécurité
Dans un télégramme adressé mardi aux préfets, le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau, appelle à une surveillance renforcée. Redoutant « un risque d’infiltration des cortèges officiels par des fauteurs de troubles », il demande l’interpellation systématique des contrevenants et l’entrave de toute tentative de blocage, notamment dans les établissements scolaires et universitaires.
Le ministre insiste également sur la protection d’équipements publics « à la dimension symbolique » tels que les radars routiers, et rappelle la nécessité de sécuriser les sites institutionnels — assemblées parlementaires, sièges du pouvoir exécutif ou juridictions — si la menace l’exige.
« Il s’agit de garantir la liberté fondamentale de manifester, tout en assurant l’ordre et la tranquillité publics », précise Bruno Retailleau.
Dijon sous surveillance
À Dijon, où plusieurs mobilisations syndicales sont attendues, le préfet a décidé d’interdire tout rassemblement non déclaré ce jeudi de 15 h 30 à minuit dans le centre-ville. Cette mesure vise à prévenir de possibles débordements, alors que les précédentes mobilisations de septembre avaient été émaillées de violences : jets de projectiles, tirs de mortiers, dégradations de commerces et d’agences bancaires.
L’arrêté préfectoral ne remet toutefois pas en cause la manifestation intersyndicale déclarée, prévue à partir de 14 h. Les contrevenants s’exposent à une amende de 4ᵉ classe, conformément au code pénal.
Des drones pour surveiller la mobilisation
Dans un second arrêté en date du 30 septembre, la préfecture de Côte-d’Or a autorisé le déploiement de deux drones de la police nationale pour filmer et transmettre en direct les images du cortège dijonnais, entre 13 h et 19 h.
Cette mesure, exceptionnelle, est justifiée par la taille du cortège, estimée entre 3 000 et 4 000 participants, et la difficulté de sécuriser un parcours long avec les seuls effectifs au sol. Les drones seront cantonnés à certaines zones du tracé, avec un usage limité dans le temps.
Blocage d’un dépôt pétrolier dès l’aube
En marge du cortège dijonnais, une cinquantaine de militants syndicaux et associatifs bloquent depuis 6 h ce matin le dépôt pétrolier de Longvic, boulevard des Industries. Membres de la CGT, de Solidaires, de la FSU et du collectif « Bloquons Tous », ils empêchent l’entrée et la sortie des poids lourds, immobilisés devant le site. Les forces de l’ordre sont présentes pour encadrer l’action.
Ce blocage s’inscrit dans la stratégie de l’intersyndicale, qui entend faire de cette journée du 2 octobre un nouveau temps fort de mobilisation sociale, après les tensions déjà constatées lors des journées d’action des 10 et 18 septembre.